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Chapitre CLXV


Quelle était l'idée et d'Harel. – On me propose de faire « La Parisienne ». – Auguste Barbier. – Mon état moral après les trois jours. – Je deviens solliciteur. – Déjeuner chez le général La Fayette. – Mon entretien avec lui. – Question indiscrète. – Le marquis de Favras. – Une lettre de Monsieur. – Ma commission.

Je dois avouer que, pour cette fois, je rentrai chez moi harassé, et, m'eût-on proposé les plus belles expéditions de la terre, on ne m'eût pas tiré de mon lit le lendemain.
Aussi ce fut au lit que je reçus Harel.
Quelle était l'idée de pièce qu'il m'apportait et qui devait faire courir tout Paris ?
C'était un Napoléon.
Oui il faut rendre justice à qui de droit : celui de tous les directeurs de théâtre qui eut le premier l'idée de tirer quelque chose du grand homme qui nous avait tant coûté, ce fut Harel, ou plutôt mademoiselle George.
Et, en effet, mademoiselle George lui devait bien cela !
Malheureusement, l'affaire, tout en paraissant magnifique comme spéculation, me souriait peu comme art. Le mal que Bonaparte a fait à ma famille me rend peut-être injuste pour Napoléon ; d'ailleurs, il me paraissait impossible d'écrire un pareil drame sans soulever les passions mauvaises. Je refusai donc.
Harel se mit à rire.
- Vous y réfléchirez, me dit-il.
Et il me quitta comme Louis-Philippe avait quitté les républicains, en chantant :
Il ne faut pas dire : « Fontaine... »
Je dois déclarer aussi qu'il y avait une chose qui me semblait étrange en un pareil moment : c'est que l'on pût songer à prendre une plume, à aligner des lettres sur le papier, à faire un livre, à composer un drame.
­immermann, de son côté aussi, était venu : il me demandait une cantate pour en faire la musique.
- Mon ami, lui dis-je, demandez cela à un homme qui ne se soit pas battu, à un homme qui n'ait rien vu, à un poète qui ait une campagne, et qui, par hasard, soit resté à cette campagne pendant les trois jours, et il vous fera cela à merveille ! Mais, moi qui ai vu, moi qui ai agi, moi qui ai pris part à la chose, je ne ferais rien de bon, et resterais toujours au-dessous de ce que j'ai vu.
On alla trouver Casimir Delavigne, et Casimir Delavigne fit La Parisienne.
Mais, tout à coup, en face de La Parisienne, et comme pour faire sentir le vide de cette poésie impériale, surgit La Curée, torche secouée par un poète inconnu.
Ce chef-d'oeuvre, cette merveille, cet ïambe plein de poudre et de fumée, de fièvre et de soleil, où la Liberté passait d'un pied ferme, marchant à grands pas, l'oeil ardent et le sein nu, était signé Auguste Barbier.
Nous poussâmes tous un cri de joie : c'était un grand poète de plus parmi nous ; c'était un renfort qui nous arrivait, comme arrivent par une trappe, et au milieu des flammes, ces génies qui viennent prendre part au dénouement des drames fantastiques.
Mais, tout en éveillant mon enthousiasme, vers de Barbier ou même vers d'Hugo ne pouvaient éveiller mon émulation ; je me sentais tombé dans une si grande défaillance à l'endroit de la poésie ou de la prose, que je compris qu'il fallait laisser le temps à la secousse politique de s'éteindre en moi.
J'eusse voulu pouvoir rendre un service quelconque à la France ; je n'admettais pas que tout fût fini ; il me semblait qu'il y avait encore, dans tel coin de ce grand royaume, quelque chose à faire, et qu'un si puissant orage ne pouvait pas s'être ainsi calmé tout à coup. Enfin, j'avais le dégoût, je dirai presque la honte de ce qui se tripotait à Paris.
Pendant deux ou trois jours, je cherchai ce que je pouvais faire en dehors de ma vie habituelle, en dehors de mon passé, en dehors de mon avenir ; j'aurais pu rentrer au Palais-Royal, demander une mission quelconque, me faire envoyer en Prusse, en Russie, en Espagne : je ne voulus point ; j'avais juré de n'y pas rentrer, de ma propre volonté du moins.
Je tournai les yeux vers la Vendée.
Il y avait peut-être quelque chose à faire de ce côté-là.
A Saint-Cloud, Charles X avait eu un moment d'hésitation. M. de Vitrolles lui avait parlé de la Vendée, et peu s'en était fallu qu'il ne s'y jetât.
A Trianon, M. de Guernon-Ranville avait été d'avis qu'un seul parti restait à prendre au roi : celui de se retirer à Tours, d'y convoquer les deux Chambres, les généraux, les hauts fonctionnaires publics, les grands dignitaires du royaume.
Sans doute, Charles X avait repoussé tout cela ; sans doute, Charles X allait gagner Cherbourg, et s'embarquer pour l'Angleterre, abattu et consterné ; mais, si l'ombre des victimes de Quiberon lui interdisait la Vendée, à lui, la Vendée était ouverte aux autres membres de sa famille.
Il me semblait qu'il fallait réagir d'avance contre une future Vendée ; que ce serait prudent, que ce serait politique, que ce serait humain.
Peut-être aussi me semblait-il cela parce que j'avais envie de faire un voyage en Vendée.
J'allai trouver le général La Fayette.
Je ne l'avais pas revu depuis mon expédition de Soissons : il avait su que j'avais pris part à celle de Rambouillet ; en m'apercevant, il me tendit les bras.
- Ah ! me dit-il, vous voici enfin !... Comment, vous ayant vu pendant le combat, ne vous ai-je pas revu après la victoire ?
- Général, lui dis-je, j'ai laissé passer les plus pressés ; mais me voici à mon tour, et, de plus, je viens en solliciteur.
- Ah bah ! me dit-il en riant, voudriez-vous une préfecture, par hasard ?
- Non, Dieu m'en garde !... Je voudrais aller en Vendée.
- Pour quoi faire ?
- Pour voir s'il n'y aurait pas moyen d'y organiser une garde nationale.
- Connaissez-vous le pays ?
- Non, mais je l'apprendrai.
- Il y a quelque chose dans votre idée, me dit le général. Venez déjeuner avec moi un de ces matins, et nous causerons de cela.
- Ici, général ?
- Parfaitement.
- Merci, général... Et puis, en même temps, vous me direz une chose, n'est ce pas ?
- Laquelle ?
- Vous me direz... c'est bien singulier ce que je vais vous demander là ; mais la chute des Bourbons ôte à ma question la moitié de sa gravité... Vous me direz comment il se fait qu'ayant été mêlé – je sais cela par Dermoncourt – à toutes les conspirations de Béfort, de Saumur et de La Rochelle, vous n'ayez jamais été arrêté.
La Fayette se mit à rire.
- Vous me faites une question qu'on m'a déjà faite plus d'une fois, et à laquelle je n'ai répondu, jusqu'à présent, qu'en attribuant cette impunité à ma bonne étoile. A l'époque où l'on m'adressait cette question, je devais répondre cela ; aujourd'hui, Dieu merci ! je puis répondre autre chose... Seulement, votre désir change le lieu de notre déjeuner : au lieu de venir déjeuner ici, venez déjeuner chez moi... Vous savez mon adresse ?
- J'étais chez vous il y a huit jours ; ne vous le rappelez-vous pas ?
- Si fait.
- Et quand ce déjeuner, général ?
- Voyons... nous sommes aujourd'hui le 5... Voulez-vous demain ? Sinon, ce ne pourrait être que le 10 ou le 11.
- J'aime mieux demain, général ; je suis pressé de partir... Ainsi, demain, rue d'Anjou-Saint-Honoré, n'est-ce pas ?
- Oui.
- A quelle heure ?
- A neuf heures... C'est de bonne heure, je sais ; mais je voudrais être ici à onze.
- Soyez sans crainte, général, je ne vous ferai point attendre.
- Nous serons seuls ; je veux causer longuement et tranquillement avec vous.
- C'est une double faveur que vous m'accordez, général.
On vint annoncer je ne sais quelle députation. Je me retirai.
Le lendemain, à neuf heures moins dix minutes, j'étais rue d'Anjou-Saint Honoré, n° 6.
Le général m'attendait dans son cabinet.
- Nous déjeunerons ici, me dit-il, si cela vous convient... D'ailleurs, nous aurons sous la main certaines choses dont nous devons causer.
Je souris.
Il m'arrêta, voyant que j'allais renouveler la question que je lui avais faite la veille.
- Parlons d'abord, me dit-il, de votre projet sur la Vendée.
- Volontiers, général.
- Y avez-vous réfléchi ?
- Autant que je suis capable de réfléchir à quelque chose. Je suis un homme d'instinct, et non de réflexion, moi.
- Voyons, dites-moi bien la proposition que vous me faites.
- Je vous propose de m'envoyer en Vendée pour voir s'il ne serait pas possible d'y organiser une garde nationale qui gardât le pays elle-même, et s'opposât à toute tentative royaliste, dans le cas où cette tentative aurait lieu.
- Et comment croyez-vous possible de faire garder par lui-même un pays royaliste contre une tentative royaliste ?
- Général, lui dis-je, voici peut-être où je commets une erreur, mais écoutez-moi d'abord, car il me semble que ce que je vais vous exposer n'est pas tout à fait dénué de raison ; et ce qui peut, au premier coup d'oeil, vous paraître inapplicable, est, cependant, à mon avis, chose sinon facile, du moins possible.
- Allez, je vous écoute.
- La Vendée de 1830 n'est plus celle de 1792 ; la population composée autrefois de nobles et de métayers seulement, s'est accrue depuis lors, d'une nouvelle classe sociale qui s'est glissée entre les deux autres : c'est celle des propriétaires de biens nationaux. Quoique cette grande oeuvre de la division territoriale, qui était la pensée intime, ou qui fut le résultat des mesures de la Convention, comme vous le voudrez, ait eu plus de peine à s'établir dans le pays dont nous nous occupons, combattue qu'elle a été par la double influence des prêtres et de la noblesse, et surtout par ce terrible dissolvant qu'on appelle la guerre civile, il y a peu de grands propriétaires qui n'aient laissé quelques lambeaux de leur héritage aux mains de la Révolution. Eh bien, général, ces lambeaux ont formé la propriété secondaire, dans laquelle est l'esprit de progrès et de liberté, parce que le progrès et la liberté peuvent seuls lui assurer la tranquille possession de ces biens, que toute contre- révolution remettra en doute. C'est elle, n'avez-vous pas songé quelquefois à cela, général ? c'est cette classe secondaire qui nous envoie, depuis 1815, des députés patriotes ; c'est elle, enfin, qui, joyeuse de la révolution de 1830, parce qu'elle y reconnaîtra, quoique un peu mutilée, la fille de la révolution de 1792 ; c'est elle qui, voyant dans cette révolution une nouvelle consécration de la vente des biens nationaux doit, par conséquent, soutenir cette révolution de tout son pouvoir. Or, je vous le demande, général, par quel moyen peut-elle mieux la soutenir que par l'organisation d'une garde nationale chargée de veiller sur la tranquillité du pays, et qui, composée d'une classe assez nombreuse pour obtenir la majorité aux élections, sera naturellement aussi assez nombreuse pour imposer, à main armée, sa volonté pacifique au pays ?... Vous voyez, général, que mon projet est presque une solution algébrique, solide comme tout ce qui repose sur des chiffres, et que, logique dans la pensée, il est, par conséquent, possible dans l'exécution.
- Ah ! ah ! mon cher poète, me dit La Fayette, nous aussi, nous faisons donc de la politique ?
- Général, lui répondis-je, je crois que nous sommes à une époque de genèse sociale à laquelle tout homme est appelé à contribuer de sa force ou de sa pensée, matériellement ou intellectuellement, le poète avec sa plume, le peintre avec son pinceau, le mathématicien avec son compas, l'ouvrier avec sa règle, le soldat avec son fusil, l'officier avec son épée, le paysan avec son vote. Eh bien, j'apporte ma part comme poète ; ma part, c'est la volonté de bien faire, le mépris du danger, l'espérance de réussir. Je ne me donne pas pour plus que je ne vaux, et, à la rigueur, ne me prenez pas même pour ce que je me donne, mais pour ce que vous m'estimez.
- C'est bien... Après le déjeuner, vous aurez votre lettre.
Nous nous mîmes à table.
C'était un esprit charmant que celui du général La Fayette, plein de justesse et de sens, péchant par la bonté, mais non par la portée ; il avait beaucoup vu, et ce qu'il avait vu suppléait à ce qu'il n'avait pas lu.
Jugez ce que c'était pour moi, jeune homme, que causer face à face, pour ainsi dire, avec l'histoire d'un demi-siècle : avec l'homme qui avait connu Richelieu, serré la main du major André, discuté avec Franklin, été l'ami de Washington, l'allié des sauvages du Canada, le frère de Bailly, le proscripteur de Marat, le sauveur de la reine, l'antagoniste de Mirabeau, le prisonnier d'OlmŸtz, le représentant de la chevalerie française à l'étranger, le soutien de la liberté en France ; avec l'homme qui, après avoir été le héros de la révolution de 1789 en proclamant les droits de l'homme, venait d'être celui de la révolution de 1830 en rédigeant le programme de l'hôtel de ville !
Hélas ! à cette époque, j'étais fort ignorant d'histoire, et mon admiration d'amateur pour le général dut assez peu le flatter.
Cette conversation européenne nous conduisit peu à peu au dessert, et nous ramena naturellement à l'objet de ma question.
- Et maintenant, général, lui demandai-je, est-ce trop indiscret de vous répéter ce que je vous disais hier : Comment se fait-il qu'ayant pris part à toutes les conspirations de Béfort, de Saumur et de La Rochelle, vous n'ayez jamais été inquiété ?
Le général se leva, alla vers un secrétaire, l'ouvrit, en tira un portefeuille fermé à clef, et prit dans ce portefeuille un papier qu'il garda dans le creux de sa main gauche, et avec lequel il vint se rasseoir à table.
- Avez-vous jamais entendu parler, me demanda-t-il, d'un homme appelé Thomas de Mahi, marquis de Favras ?
- N'est-ce point un chef de complot qui fut exécuté en 1790 ou en 1791 ?
- Justement... Ce fut le premier et le dernier noble pendu. Il conspirait pour Monsieur, frère du roi ; il s'agissait d'enlever, de gré ou de force, le pauvre Louis XVI des Tuileries, de le transporter dans une place forte quelconque, et de faire nommer Monsieur régent.
- Monsieur, qui fut, depuis, Louis XVIII ?
- C'est cela... Eh bien, dans la soirée de Nol 1789, M. de Favras fut arrêté ; on saisit tous les papiers qu'il avait sur lui, et, comme j'étais commandant en chef de la garde nationale, on me les apporta. Au nombre de ces papiers se trouvait la lettre que voici... Lisez.
Je déployai avec un certain frissonnement ce papier, que je supposais, d'après ce que me disait le général, avoir été pris dans la poche d'un homme condamné, exécuté, mort du dernier supplice, et redevenu poussière depuis quarante ans.
J'en fus pour mon frissonnement : ce papier était une copie et non un original.
Voici ce qu'il contenait :

« ler novembre 1790.

Je ne sais, monsieur, à quoi vous employez le temps et l'argent que je vous envoie. Le mal empire ; l'Assemblée détache toujours quelque chose du pouvoir royal. Que restera-t-il si vous différez ? Je vous l'ai dit et écrit souvent : ce n'est point avec des libelles, des tribunes payées et quelques malheureux groupes soudoyés que l'on parviendra à écarter Bailly et La Fayette ; ils ont excité l'insurrection parmi le peuple, il faut qu'une insurrection les corrige à n'y plus retomber. Ce plan a, en outre, l'avantage d'intimider la nouvelle cour, et de décider l'enlèvement du soliveau. Une fois à Metz ou à Péronne il faudra qu'il se résigne. Tout ce que l'on veut est pour son bien. puisqu'il aime la nation, il sera enchanté de la voir bien gouvernée. – Envoyez au bas de cette lettre un récépissé de deux cent mille francs. »
          Louis-Stanislas-Xavier.

- Ah ! oui, dis-je, je commence à comprendre... Mais pourquoi la copie seulement, et non l'original ?
- Parce que cet original, à la possession duquel j'attribue mon impunité, est à Londres, dans les mains d'un de mes amis, grand amateur d'autographes, qui regarde celui-là comme très précieux et qui ne le perdra pas, j'en suis sur, tandis qu'en France, ajouta le général en souriant, vous comprenez... Il pourrait se perdre.
J'entendais à merveille. Je mourais d'envie de demander au général la permission de prendre une copie de cette copie.
Je n'osai.
Tout à l'heure je dirai comment je donne aujourd'hui cette copie au lecteur.
Le général replia la lettre, la remit dans le portefeuille et réintégra le portefeuille dans le secrétaire.
Puis il prit un papier, une plume et écrivit :

« M. Alexandre Dumas est autorisé à parcourir, comme envoyé spécial, les départements de la Vendée, de la Loire-Inférieure, du Morbihan et de Maine-et-Loire, et à s'entendre, dans ces différents départements, avec les autorités locales pour la formation d'une garde nationale.
Nous recommandons M. Alexandre Dumas, excellent patriote de Paris, à nos frères les patriotes de l'ouest.
Salut et fraternité.
La Fayette.
Ce 6 août 1830. »

Il me passa le papier ; c'était ma commission.
- M'autorisez-vous à porter un uniforme quelconque, général ? lui demandai-je après avoir lu.
- Sans doute, me répondit-il ; faites-vous faire quelque chose qui ressemble à un uniforme d'aide de camp.
- Bien.
- Seulement, vous comprenez, je vous préviens qu'un uniforme est l'habit le moins sûr que vous puissiez adopter pour parcourir la Vendée ; il y a beaucoup de haies, pas mal de chemins creux, surtout dans le Bocage, et un coup de fusil est bientôt lâché !
- Bah ! général, quand nous en serons là, nous verrons.
- Soit, c'est dit... Vous partez ?...
- Le temps de faire faire un uniforme, général.
- Et vous correspondrez directement avec moi.
- Pardieu !
- Allez, et bon voyage ! Il faut que je me rende à la Chambre. Il m'embrassa, et je pris congé de lui.
J'ai revu bien souvent, depuis, ce digne, ce noble, cet excellent vieillard. On le retrouvera chez moi, un soir de folie, dans un bal d'artistes, costumé lui- même, et jouant à l'écarté avec Beauchesne, vêtu du costume de Charette, lequel faisait son enjeu, en vrai Vendéen qu'il était, avec des louis à l'effigie d'Henri V.
Quant à la lettre originale de Favras, je fus tout étonné, un jour, de la retrouver textuellement, autant, du reste, que pouvait la collationner ma mémoire, dans l'excellent et surtout consciencieux ouvrage de Louis Blanc sur la Révolution.
C'est donc à cet ouvrage que je l'emprunte et que je renvoie le lecteur, dans le cas où il voudrait d'autres détails sur le malheureux Favras, que renia Monsieur devant ce même La Fayette, qui avait la lettre du prince dans sa poche, et qui n'avait qu'à en tirer cette lettre pour le déshonorer.

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© Société des Amis d'Alexandre Dumas
1998-2010
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