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Chapitre XXXII
Comment deux amis deviennent ennemis

Cependant Aldegonde, ayant entendu crier son maître et ayant trouvé la porte fermée, était allée chercher la garde.

Mais, avant qu'elle fût de retour, Philippe et Charny avaient eu le temps d'allumer un feu brillant avec les premiers numéros de la gazette, puis d'y jeter lacérées successivement les autres feuilles, qui s'embrasaient à mesure qu'elles touchaient le rayon de la flamme.

Les deux exécuteurs en étaient aux derniers numéros, lorsque la garde parut derrière Aldegonde, à l'extrémité de la cour, et en même temps que la garde cent polissons et autant de commères.

Les premiers fusils frappaient la dalle du vestibule quand le dernier numéro de la gazette commençait à flamber.

Heureusement Philippe et Charny connaissaient le chemin que leur avait imprudemment montré Réteau ; ils prirent donc le couloir secret, fermèrent les verrous, franchirent la grille de la rue des Vieux-Augustins, fermèrent la grille à double tour, et en jetèrent la clef dans le premier égout qui se trouva là.

Pendant ce temps-là, Réteau, devenu libre, criait à l'aide, au meurtre, à l'assassinat, et Aldegonde qui voyait les vitres s'enflammer aux reflets du papier brûlant, criait au feu.

Les fusiliers arrivèrent ; mais comme ils trouvèrent les deux jeunes gens partis et le feu éteint, ils ne jugèrent pas à propos de pousser plus loin les recherches ; ils laissèrent Réteau se bassiner le dos avec de l'eau-de-vie camphrée et retournèrent au corps de garde.

Mais la foule, toujours plus curieuse que la garde, séjourna jusqu'à près de midi dans la cour de M. Réteau, espérant toujours que la scène du matin se renouvellerait.

Aldegonde, dans son désespoir, blasphéma le nom de Marie-Antoinette en l'appelant l'Autrichienne, et bénit celui de M. Cagliostro, en l'appelant le protecteur des lettres.

Lorsque Taverney et Charny se trouvèrent dans la rue des Vieux-Augustins :

– Monsieur, dit Charny, maintenant que notre exécution est finie, puis-je espérer que j'aurai le bonheur de vous être bon à quelque chose ?

– Mille grâces, monsieur, j'allais vous faire la même question.

– Merci ; j'étais venu pour affaires particulières qui vont me tenir à Paris probablement une partie de la journée.

– Et moi aussi, monsieur.

– Permettez donc que je prenne congé de vous, et que je me félicite de l'honneur et du bonheur que j'ai eu de vous rencontrer.

– Permettez-moi de vous faire le même compliment, et d'y ajouter tout mon désir que l'affaire pour laquelle vous êtes venu se termine selon vos souhaits.

Et les deux hommes se saluèrent avec un sourire et une courtoisie à travers lesquels il était facile de voir que, dans toutes les paroles qu'ils venaient d'échanger, les lèvres seules avaient été en jeu.

En se quittant, tous deux se tournèrent le dos, Philippe remontant vers les boulevards, Charny descendant du côté de la rivière.

Tous deux se retournèrent deux ou trois fois jusqu'à ce qu'ils se fussent perdus de vue. Et alors Charny, qui, ainsi que nous l'avons dit, était remonté du côté de la rivière, prit la rue Beaurepaire, puis, après la rue Beaurepaire, la rue du Renard, puis la rue du Grand-Hurleur, la rue Jean-Robert, la rue des Gravilliers, la rue Pastourelle, les rues d'Anjou, du Perche, Culture Sainte-Catherine, de Saint-Anastase et Saint-Louis.

Arrivé là, il descendit la rue Saint-Louis et s'avança vers la rue Neuve-Saint -Gilles.

Mais à mesure qu'il approchait, son œil se fixait sur un jeune homme qui, de son côté, remontait la rue Saint-Louis, et qu'il croyait reconnaître. Deux ou trois fois il s'arrêta, doutant ; mais bientôt le doute disparut. Celui qui remontait était Philippe.

Philippe qui, de son côté, avait pris la rue Mauconseil, la rue aux Ours, la rue du Grenier-Saint-Lazare, la rue Michel-le-Comte, la rue des Vieilles-Audriettes, la rue de l'Homme-Armé, la rue des Rosiers, était passé devant l'hôtel de Lamoignon, et enfin avait débouché sur la rue Saint-Louis, à l'angle de la rue de l'égout Sainte Catherine.

Les deux jeunes gens se trouvèrent ensemble à l'entrée de la rue Neuve Saint-Gilles.

Tous deux s'arrêtèrent et se regardèrent avec des yeux qui, cette fois, ne prenaient point la peine de cacher leur pensée.

Chacun d'eux avait encore eu, cette fois, la même pensée ; c'était de venir demander raison au comte de Cagliostro.

Arrivés là, ni l'un ni l'autre ne pouvait douter du projet de celui en face duquel il se trouvait de nouveau.

– Monsieur de Charny, dit Philippe, je vous ai laissé le vendeur, vous pourriez bien me laisser l'acheteur. Je vous ai laissé donner les coups de canne, laissez-moi donner les coups d'épée.

– Monsieur, répondit Charny, vous m'avez fait cette galanterie, je crois, parce que j'étais arrivé le premier, et point pour autre chose.

– Oui ; mais ici, dit Taverney, j'arrive en même temps que vous, et, je vous le dis tout d'abord : ici je ne vous ferai point de concession.

– Et qui vous dit que je vous en demande, monsieur ; je défendrai mon droit, voilà tout.

– Et selon vous, votre droit, monsieur de Charny ?...

– Est de faire brûler à M. de Cagliostro les mille exemplaires qu'il a achetés à ce misérable.

– Vous vous rappellerez, monsieur, que c'est moi qui, le premier, ai eu l'idée de les faire brûler rue Montorgueil.

– Eh bien ! soit, vous les avez fait brûler rue Montorgueil, je les ferai déchirer, moi, rue Neuve-Saint-Gilles.

– Monsieur, je suis désespéré de vous dire que, très sérieusement, je désire avoir affaire le premier au comte de Cagliostro.

– Tout ce que je puis faire pour vous, monsieur, c'est de m'en remettre au sort ; je jetterai un louis en l'air, celui de nous deux qui gagnera aura la priorité.

– Merci, monsieur ; mais, en général, j'ai peu de chance, et peut-être serais je assez malheureux pour perdre.

Et Philippe fit un pas en avant.

Charny l'arrêta.

– Monsieur, lui dit-il, un mot, et je crois que nous allons nous entendre.

Philippe se retourna vivement. Il y avait dans la voix de Charny un accent de menace qui lui plaisait.

– Ah ! dit-il, soit.

– Si, pour aller demander satisfaction à M. de Cagliostro, nous passions par le bois de Boulogne, ce serait le plus long, je le sais bien ; mais je crois que cela terminerait notre différend. L'un de nous deux resterait probablement en route, et celui qui reviendrait n'aurait de compte à rendre à personne.

– En vérité, monsieur, dit Philippe, vous allez au-devant de ma pensée ; oui, voilà en effet qui concilie tout. Voulez-vous me dire où nous nous retrouverons ?

– Mais, si ma société ne vous est pas trop insupportable, monsieur...

– Comment donc ?

– Nous pourrions ne pas nous quitter. J'ai donné ordre à ma voiture de venir m'attendre place Royale, et comme vous savez, c'est à deux pas d'ici.

– Alors, vous voudrez bien m'y donner une place.

– Comment donc, avec le plus grand plaisir.

Et les deux jeunes gens, qui s'étaient sentis rivaux au premier coup d'œil, devenus ennemis à la première occasion, se mirent à allonger le pas pour gagner la place Royale. Au coin de la rue du Pas-de-la-Mule, ils aperçurent le carrosse de Charny.

Celui-ci, sans se donner la peine d'aller plus loin, fit un signe au valet de pied. Le carrosse s'approcha. Charny invita Philippe à y prendre sa place. Et le carrosse partit dans la direction des Champs-élysées.

Avant de monter en voiture, Charny avait écrit deux mots sur ses tablettes, et fait porter ces mots par son valet de pied à son hôtel de Paris.

Les chevaux de M. de Charny étaient excellents ; en moins d'une demi-heure ils furent au bois de Boulogne.

Charny arrêta son cocher quand il eut trouvé dans le bois un endroit convenable.

Le temps était beau, l'air un peu vif, mais déjà le soleil humait avec force le premier parfum des violettes et des jeunes pousses de sureaux aux bords des chemins et sous la lisière du bois.

Sur les feuilles jaunies de l'année précédente, l'herbe montait orgueilleusement parée de ses graines à panaches mouvants, les ravenelles d'or laissaient tomber leurs têtes parfumées le long des vieux murs.

– Il fait un beau temps pour la promenade, n'est-ce pas, monsieur de Taverney ? dit Charny.

– Beau temps, oui, monsieur.

Et tous deux descendaient.

– Partez, Dauphin, dit Charny à son cocher.

– Monsieur, dit Taverney, peut-être avez-vous tort de renvoyer votre carrosse, l'un de nous pourrait bien en avoir besoin pour s'en retourner.

– Avant tout, monsieur, le secret, dit Charny, le secret sur toute cette affaire ; confiée à un laquais, elle risque d'être demain le sujet des conversations de tout Paris.

– Ce sera comme il vous plaira, monsieur ; mais le drôle qui nous a amenés sait certainement déjà de quoi il s'agit. Ces espèces de gens connaissent trop les façons des gentilshommes pour ne pas se douter que, lorsqu'ils se font conduire au bois de Boulogne, de Vincennes ou de Satory, au train dont il nous a menés, ce n'est point pour y faire une simple promenade. Ainsi, je le répète, votre cocher sait déjà à quoi s'en tenir. Maintenant, j'admets qu'il ne le sache pas. Il me verra ou vous verra blessé, tué peut-être, et ce sera bien assez pour qu'il comprenne, quoiqu'un peu tard. Ne vaut-il pas mieux le garder pour emmener celui de nous qui ne pourra pas revenir, que de rester, vous, ou de me laisser, moi, dans l'embarras de la solitude ?

– C'est vous qui avez raison, monsieur, répliqua Charny.

Alors, se retournant vers le cocher :

– Dauphin, dit-il, arrêtez, vous attendrez ici.

Dauphin s'était douté qu'on le rappellerait ; il n'avait pas pressé ses chevaux, et, par conséquent, n'avait point dépassé la portée de la voix.

Dauphin s'arrêta donc ; et comme, ainsi que l'avait prévu Philippe, il se doutait de ce qui allait se passer, il s'accommoda sur son siège de façon à voir, à travers les arbres encore dégarnis de feuilles, la scène dont son maître lui paraissait devoir être un des acteurs.

Cependant, peu à peu, Philippe et Charny gagnèrent dans le bois ; au bout de cinq minutes, ils étaient perdus, ou à peu près, dans la demi-teinte bleuâtre qui en estompait les horizons.

Philippe, qui marchait le premier, rencontra une place sèche, dure sous le pied ; elle présentait un carré long merveilleusement approprié à l'objet qui amenait les deux jeunes gens.

– Sauf votre avis, monsieur de Charny, dit Philippe, il me semble que voilà un bon endroit.

– Excellent, monsieur, répliqua Charny, en ôtant son habit.

Philippe ôta son habit à son tour, jeta son chapeau à terre, et dégaina.

– Monsieur, dit Charny dont l'épée était encore au fourreau, à tout autre qu'à vous, je dirais : « Chevalier, un mot, sinon d'excuse, du moins de douceur, et nous voilà bons amis... » mais, à vous, mais à un brave qui vient d'Amérique, c'est-à-dire d'un pays où l'on se bat si bien, je ne puis...

– Et moi, à tout autre répliqua Philippe, je dirais : « Monsieur, j'ai peut-être eu vis-à-vis de vous l'apparence d'un tort » ; mais à vous, mais à ce brave matin qui l'autre soir encore faisait l'admiration de toute la cour par un fait d'armes si glorieux ; à vous, monsieur de Charny, je ne puis rien dire, sinon : « Monsieur le comte, faites-moi l'honneur de vous mettre en garde. »

Le comte salua et tira l'épée à son tour.

– Monsieur, dit Charny, je crois que nous ne touchons ni l'un ni l'autre à la véritable cause de la querelle.

– Je ne vous comprends pas, comte, répliqua Philippe.

– Oh ! vous me comprenez, au contraire, monsieur, et parfaitement même ; et, comme vous venez d'un pays où l'on ne sait pas mentir, vous avez rougi en me disant que vous ne me compreniez pas.

– En garde ! répéta Philippe.

Les fers se croisèrent.

Aux premières passes, Philippe s'aperçut qu'il avait sur son adversaire une supériorité marquée. Seulement, cette assurance, au lieu de lui donner une ardeur nouvelle, sembla le refroidir complètement.

Cette supériorité, laissant à Philippe tout son sang-froid, il en résulta que son jeu devint bientôt aussi calme que s'il eût été dans une salle d'armes, et, au lieu d'une épée, eût tenu un fleuret à la main.

Mais Philippe se contentait de parer, et le combat durait depuis plus d'une minute qu'il n'avait pas encore porté un seul coup.

– Vous me ménagez, monsieur, dit Charny ; puis-je vous demander à quel propos ?

Et masquant une feinte rapide, il se fendit à fond sur Philippe.

Mais Philippe enveloppa l'épée de son adversaire dans un contre encore plus rapide que la feinte, et le coup se trouva paré.

Quoique la parade de Taverney eût écarté l'épée de Charny de la ligne, Taverney ne riposta point.

Charny fit une reprise que Philippe écarta encore une fois, mais par une simple parade ; Charny fut forcé de se relever rapidement.

Charny était plus jeune, plus ardent surtout ; il avait honte, en sentant bouillir son sang, du calme de son adversaire ; il voulut le forcer à sortir de ce calme.

– Je vous disais, monsieur, que nous n'avions touché ni l'un ni l'autre à la véritable cause du duel.

Philippe ne répondit pas.

– La véritable cause, je vais vous la dire : vous m'avez cherché querelle, car la querelle vient de vous ; vous m'avez cherché querelle par jalousie.

Philippe resta muet.

– Voyons, dit Charny, s'animant en raison inverse du sang-froid de Philippe, quel jeu jouez-vous, monsieur de Taverney ? Votre intention est-elle de me fatiguer la main ? Ce serait un calcul indigne de vous. Morbleu ! tuez-moi, si vous pouvez, mais au moins tuez-moi en pleine défense.

Philippe secoua la tête.

– Oui, monsieur, dit-il, le reproche que vous me faites est mérité ; je vous ai cherché querelle, et j'ai eu tort.

– Il ne s'agit plus de cela, maintenant, monsieur ; vous avez l'épée à la main, servez-vous de votre épée pour autre chose que pour parer, ou, si vous ne m'attaquez pas mieux, défendez-vous moins.

– Monsieur, reprit Philippe, j'ai l'honneur de vous dire une seconde fois que j'ai eu tort et que je me repens.

Mais Charny avait le sang trop enflammé pour comprendre la générosité de son adversaire ; il la prit à offense.

– Ah ! dit-il, je comprends ; vous voulez faire de la magnanimité vis-à-vis de moi. C'est cela, n'est-ce pas, chevalier ? Ce soir ou demain vous comptez dire à quelques belles dames que vous m'avez amené sur le terrain, et que là vous m'avez donné la vie.

– Monsieur le comte, dit Philippe, en vérité je crains que vous ne deveniez fou.

– Vous vouliez tuer M. de Cagliostro pour plaire à la reine, n'est-ce pas, et, pour plaire plus sûrement encore à la reine, moi aussi vous voulez me tuer, mais par le ridicule ?

– Ah ! voilà un mot de trop, s'écria Philippe en fronçant le sourcil ; et ce mot me prouve que votre cœur n'est pas si généreux que je le croyais.

– Eh bien ! percez donc ce cœur ! dit Charny en se découvrant juste au moment où Philippe passait un dégagement rapide et se fendait.

L'épée glissa le long des côtes et ouvrit un sillon sanglant sous la chemise de toile fine.

– Enfin, dit Charny, joyeux, je suis donc blessé ! Maintenant, si je vous tue, j'aurai le beau rôle.

– Allons, décidément, dit Philippe, vous êtes tout à fait fou, monsieur ; vous ne me tuerez pas, et vous aurez un rôle tout vulgaire ; car vous serez blessé sans cause et sans profit, nul ne sachant pourquoi nous nous sommes battus.

Charny poussa un coup droit si rapide que cette fois ce fut à grand-peine que Philippe arriva à temps à la parade ; mais, en arrivant à la parade, il lia l'épée, et d'un vigoureux coup de fouet la fit sauter à dix pas de son adversaire.

Aussitôt il s'élança sur l'épée qu'il brisa d'un coup de talon.

– Monsieur de Charny, dit-il, vous n'aviez pas à me prouver que vous êtes brave : vous me détestez donc bien que vous avez mis cet acharnement à vous battre contre moi ?

Charny ne répondit pas ; il pâlissait visiblement.

Philippe le regarda pendant quelques secondes pour provoquer de sa part un aveu ou une dénégation.

– Allons, monsieur le comte, dit-il, le sort en est jeté, nous sommes ennemis.

Charny chancela. Philippe s'élança pour le soutenir ; mais le comte repoussa sa main.

– Merci, dit-il, j'espère aller jusqu'à ma voiture.

– Prenez au moins ce mouchoir pour étancher le sang.

– Volontiers.

Et il prit le mouchoir.

– Et mon bras, monsieur ; au moindre obstacle que vous rencontrerez, chancelant comme vous êtes, vous tomberez et votre chute vous sera une douleur inutile.

– L'épée n'a traversé que les chairs, dit Charny. Je ne sens rien dans la poitrine.

– Tant mieux, monsieur.

– Et j'espère être bientôt guéri.

– Tant mieux encore, monsieur. Mais si vous hâtez de vos veux cette guérison pour recommencer ce combat, je vous préviens que vous retrouverez difficilement en moi un adversaire.

Charny essaya de répondre, mais les paroles moururent sur ses lèvres ; il chancela, et Philippe n'eut que le temps de le retenir entre ses bras.

Alors il le souleva comme il eût fait d'un enfant, et le porta à moitié évanoui jusqu'à sa voiture.

Il est vrai que Dauphin, ayant à travers les arbres vu ce qui se passait, abrégea le chemin en venant au-devant de son maître.

On déposa Charny dans la voiture ; il remercia Philippe d'un signe de tête.

– Allez au pas, cocher, dit Philippe.

– Mais vous, monsieur ? murmura le blessé.

– Oh ! ne vous inquiétez pas de moi.

Et saluant à son tour, il referma la portière.

Philippe regarda le carrosse s'éloigner lentement ; puis le carrosse ayant disparu au détour d'une allée, il prit lui-même la route qui devait le ramener à Paris par le chemin le plus court.

Puis, se retournant une dernière fois, et apercevant le carrosse qui, au lieu de revenir comme lui vers Paris, tournait du côté de Versailles et se perdait dans les arbres, il prononça ces trois mots, mots profondément arrachés de son cœur après une profonde méditation :

– Elle le plaindra !

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