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Chapitre CXXV
Causerie

M. de Sartines fut un instant à se remettre d'une alarme si chaude. Il avait vu, comme s'il eût voulu regarder dedans, la gueule menaçante du pistolet ; il avait même senti sur son front le froid de son cercle de fer.
Enfin, il se remit.
- Monsieur, dit-il, j'ai sur vous un avantage ; sachant à quel homme je parlais, je n'avais pas pris les précautions que l'on prend contre les malfaiteurs ordinaires.
- Oh ! monsieur, répliqua Balsamo, voilà que vous vous irritez et que les gros mots débordent ; mais vous ne vous apercevez donc pas combien vous êtes injuste ! Je viens pour vous rendre service.
M. de Sartines fit un mouvement.
- Service, oui, monsieur, reprit Balsamo, et voilà que vous vous méprenez à mes intentions ; voilà que vous me parlez de conspirateurs, juste au moment où je venais vous dénoncer une conspiration.
Mais Balsamo avait beau dire, en ce moment-là M. de Sartines ne prêtait pas grande attention aux paroles de ce dangereux visiteur ; si bien que ce mot de conspiration, qui l'eût réveillé en sursaut en temps ordinaire, put à peine lui faire dresser l'oreille.
- Vous comprenez, monsieur, puisque vous savez si bien qui je suis, vous comprenez, dis-je, ma mission en France : envoyé par Sa Majesté le grand Frédéric, c'est-à-dire ambassadeur plus ou moins secret de Sa Majesté prussienne ; or, qui dit ambassadeur dit curieux ; or, en ma qualité de curieux, je n'ignore rien des choses qui se passent, et l'une de celles que je connais le mieux, c'est l'accaparement des grains.
Si simplement que Balsamo eût prononcé ces dernières paroles, elles eurent plus de pouvoir sur le lieutenant de police que n'en avaient eu toutes les autres, car elle rendit M. de Sartines attentif.
Il releva lentement la tête.
- Qu'est-ce que l'affaire des grains ? dit-il en affectant autant d'assurance que Balsamo lui-même en avait déployé au commencement de l'entretien. Veuillez me renseigner à votre tour, monsieur.
- Volontiers, monsieur, dit Balsamo. Voici ce que c'est.
- J'écoute.
- Oh ! vous n'avez pas besoin de me le dire... Des spéculateurs fort adroits ont persuadé à Sa Majesté le roi de France qu'il devait construire des greniers pour les grains de ses peuples, en cas de disette. On a donc fait des greniers : pendant qu'on y était, on s'est dit qu'il fallait mieux les faire grands ; on n'y a rien épargné, ni la pierre ni le moellon, et on les a faits très grands.
- Ensuite ?
- Ensuite, il a fallu les remplir ; des greniers vides étaient inutiles. On les a donc remplis.
- Eh bien ! monsieur ? fit M. de Sartines ne voyant pas bien clairement encore où voulait en venir Balsamo.
- Eh bien ! vous devinez que, pour remplir de très grands greniers, il a fallu y mettre une très grande quantité de blé. N'est-ce pas vraisemblable ?
- Sans doute.
- Je continue. Beaucoup de blé retiré de la circulation, c'est un moyen d'affamer le peuple ; car, notez ceci, toute valeur retirée de la circulation équivaut à un manque de production. Mille sacs de grains au grenier sont mille sacs de moins sur la place. Multipliez ces mille sacs par dix seulement, le blé augmente aussitôt.
M. de Sartines fut pris d'une toux d'irritation.
Balsamo s'arrêta, et attendit tranquillement que la toux fût calmée.
- Donc, continua-t-il quand le lieutenant de police lui en laissa le loisir, voilà le spéculateur au grenier enrichi du surcroît de la valeur ; voyons, est ce clair cela ?
- Parfaitement clair, dit M. de Sartines ; mais, à ce que je vois, monsieur, vous auriez la prétention de me dénoncer une conspiration ou un crime dont Sa Majesté serait l'auteur.
- Justement, reprit Balsamo, vous comprenez.
- C'est hardi, monsieur, et je suis véritablement curieux de savoir comment le roi prendra votre accusation ; j'ai bien peur que le résultat ne soit précisément le même que je me proposais en feuilletant les papiers de cette cassette avant votre arrivée ; prenez-y garde, monsieur, vous aboutirez toujours à la Bastille.
- Ah ! voilà que vous ne me comprenez plus.
- Comment cela ?
- Mon Dieu, que vous me jugez mal et que vous me faites tort, monsieur, en me prenant pour un sot ! Comment, vous vous figurez que je vais m'aller attaquer au roi, moi, un ambassadeur, un curieux ?... Mais ce que vous dites là serait l'oeuvre d'un niais. Ecoutez-moi donc jusqu'au bout, je vous prie.
M. de Sartines fit un mouvement de tête.
- Ceux qui ont découvert cette conspiration contre le peuple français... – pardonnez-moi le temps précieux que je vous prends, monsieur ; mais vous verrez tout à l'heure que ce n'est point du temps perdu, – ceux qui ont découvert cette conspiration contre le peuple français sont des économistes, qui, très laborieux, très minutieux, en appliquant leur loupe investigatrice sur ce tripotage, ont remarqué que le roi ne jouait pas seul. Ils savent bien que Sa Majesté tient un registre exact du taux des grains sur les divers marchés ; ils savent bien que Sa Majesté se frotte les mains quand la hausse lui a produit huit ou dix mille écus ; mais ils savent aussi qu'à côté de Sa Majesté est un homme dont la position facilite les marchés, un homme qui, tout naturellement, grâce à certaines fonctions, – c'est un fonctionnaire, vous comprenez, – surveille les achats, les arrivages, les encaissements, un homme, enfin, qui s'entremet pour le roi ; or, les économistes, les gens à loupe, comme je les appelle, ne s'attaquent pas au roi, attendu que ce ne sont point des imbéciles, mais à l'homme, mon cher monsieur, mais au fonctionnaire, mais à l'agent qui tripote pour Sa Majesté.
M. de Sartines essaya de rendre l'équilibre à sa perruque, mais ce fut en vain.
- Or, continua Balsamo, j'arrive au fait. De même que vous saviez, vous qui avez une police, que j'étais M. le comte de Fenix, je sais, moi, que vous êtes M. de Sartines.
- Eh bien ! après ? dit le magistrat embarrassé. Oui, je suis M. de Sartines. La belle affaire !
- Ah ! mais comprenez donc, ce M. de Sartines est précisément l'homme aux carnets, aux tripotages, aux encaissements, celui qui, soit à l'insu du roi, soit à sa connaissance, trafique des estomacs de vingt-sept millions de Français que ses fonctions lui prescrivent de nourrir aux meilleures conditions possibles. Or, figurez-vous un peu l'effet d'une découverte pareille ! vous êtes peu aimé du peuple : le roi n'est pas un homme tendre ; aussitôt que le cri des affamés demandera votre tête, Sa Majesté, pour écarter tout soupçon de connivence avec vous, s'il y a connivence, ou pour faire justice s'il n'y a pas complicité, Sa Majesté se hâtera de vous faire accrocher à un gibet pareil à celui d'Enguerrand de Marigny, vous rappelez vous ?
- Imparfaitement, dit M. de Sartines fort pâle, et vous faites preuve de bien mauvais goût, monsieur, ce me semble, en parlant gibet à un homme de ma condition.
- Oh ! si je vous en parle, mon cher monsieur, dit Balsamo, c'est qu'il me semble encore le voir, ce pauvre Enguerrand. C'était, je vous jure, un parfait gentilhomme de Normandie, d'une très ancienne famille et d'une très noble maison. Il était chambellan de France, capitaine du Louvre, intendant des finances et des bâtiments ; il était comte de Longueville, qui est comté plus considérable que celui d'Alby qui est le vôtre. Eh bien ! monsieur, je l'ai vu accroché au gibet de Montfaucon qu'il avait fait construire ; et, Dieu merci ! ce n'est pas faute de lui avoir répété : « Enguerrand, mon cher Enguerrand, prenez garde ! vous taillez dans les finances avec une largeur que Charles de Valois ne vous pardonnera pas. » Il ne m'écouta point, monsieur, et périt malheureusement. Hélas ! si vous saviez combien j'en ai vu de préfets de police, depuis Ponce-Pilate, qui condamna Jésus-Christ, jusqu'à M. Bertin de Belle-Isle, comte de Bourdeilles, seigneur de Brantôme, votre prédécesseur, qui a établi les lanternes et défendu les bouquets !
M. de Sartines se leva, essayant en vain de dissimuler l'agitation à laquelle il était en proie.
- Eh bien ! dit-il, vous m'accuserez si vous voulez ; que m'importe le témoignage d'un homme comme vous, qui ne tient à rien ?
- Prenez garde, monsieur ! dit Balsamo, ce sont souvent ceux qui ont l'air de ne tenir à rien qui tiennent à tout ; et, lorsque j'écrirai dans tous ses détails l'histoire de ces blés accaparés à mon correspondant ou à Frédéric, qui est philosophe, comme vous savez ; lorsque Frédéric se sera empressé d'écrire la chose, commentée de sa main, à M. Arouet de Voltaire ; lorsque celui-ci en aura fait avec sa plume, que vous connaissez de réputation au moins, je l'espère, un petit conte drolatique dans le genre de l'Homme aux quarante écus, lorsque M. d'Alembert, cet admirable géomètre, aura calculé qu'avec les grains de blé dérobés par vous à la subsistance publique on eût pu nourrir cent millions d'hommes pendant trois ou quatre ans ; lorsque Helvétius aura établi que le prix de ces grains, traduit en écus de six livres et posé en pile, pourrait monter jusqu'à la lune, ou bien, en billets de caisse posés les uns à côté des autres, pourrait s'étendre jusqu'à Saint-Pétersbourg. lorsque ce calcul aura inspiré un mauvais drame à M. de La Harpe, un entretien du Père de famille à Diderot et une paraphrase terrible de cet entretien avec commentaires Jean-Jacques Rousseau, de Genève, qui mord aussi pas mal quand il s'y met. un mémoire à M. Caron de Beaumarchais, à qui Dieu vous préserve de marcher sur le pied ; une petite lettre à M. Grimm, une grosse boutade à M. d'Holbach, un aimable conte moral à M. de Marmontel, qui vous assassinera en vous défendant mal ; lorsqu'on parlera de cela au café de la Régence, au Palais-Royal, chez Audinot, chez les grands danseurs du roi, entretenus, comme vous savez, par M. Nicolet : ah ! monsieur le comte d'Alby, vous serez un lieutenant de police bien autrement malade que ce pauvre Enguerrand de Marigny, dont vous ne voulez pas entendre parler, le fut, élevé sur son gibet, car il se disait innocent, lui, et cela de si bonne foi, que, parole d'honneur, je l'ai cru quand il me l'a affirmé.
A ces mots, M. de Sartines, sans prendre garde plus longtemps au décorum, ôta sa perruque et essuya son crâne, tout ruisselant de sueur.
- Eh bien ! soit, dit-il. mais tout cela n'empêchera rien. Perdez-moi si vous pouvez. Vous avez vos preuves, j'ai les miennes. Gardez votre secret, je garde la cassette.
- Eh bien ! monsieur, dit Balsamo, voilà encore une profonde erreur dans laquelle je suis étonné de voir tomber un homme de votre force, cette cassette...
- Eh bien ! cette cassette ?
- Vous ne la garderez pas.
- Oh ! s'écria M. de Sartines avec un rire ironique, c'est vrai ; j'oubliais que M. le comte de Fenix est un gentilhomme de grand chemin qui détrousse les gens à main armée. Je ne voyais plus votre pistolet, parce que vous l'avez remis dans votre poche. Excusez-moi, monsieur l'ambassadeur.
- Eh ! mon Dieu ! il ne s'agit pas de pistolet ici, monsieur de Sartines ; vous ne croyez pas, bien certainement, que je vais, de vive force, de haute lutte, vous enlever ce coffret, pour qu'une fois sur l'escalier j'entende votre sonnette tinter et votre voix crier au voleur... Non pas ! lorsque je dis que vous ne garderez pas le coffret, j'entends dire par là que vous allez, de bonne grâce et de votre pleine volonté, me le restituer vous-même.
- Moi ? s'écria le magistrat en posant son poing sur l'objet en litige avec tant de force, qu'il faillit le briser.
- Oui, vous.
- C'est bien, raillez, monsieur ! mais, quant à reprendre ce coffret, je vous le dis, vous ne l'aurez qu'avec ma vie. Et qu'est-ce que je dis, avec ma vie ! ne l'ai-je pas risquée mille fois ? ne la dois-je pas, jusqu'à la dernière goutte de mon sang, au service de Sa Majesté ? Tuez-moi, vous en êtes le maître ; mais le bruit attirerait des vengeurs, mais j'aurais encore assez de voix pour vous convaincre de tous vos crimes. Ah ! vous rendre ce coffret ! ajouta-t-il avec un rire amer, l'enfer le réclamerait que je ne le rendrais pas !
- Aussi n'emploierai-je pas l'intervention des puissances souterraines ; il me suffira de l'intervention de la personne qui fait heurter en ce moment à la porte de votre cour.
En effet, trois coups frappés magistralement venaient de retentir.
- Et dont le carrosse, continua Balsamo, écoutez, entre en ce moment dans votre cour.
- C'est un ami à vous, à ce qu'il paraît, qui me fait l'honneur de me visiter ?
- Comme vous dites, un ami à moi.
- Et je lui rendrai ce coffret ?
- Oui, cher monsieur de Sartines, vous le lui rendrez.
Le lieutenant de police n'avait pas achevé un geste de suprême dédain, lorsqu'un valet empressé ouvrit la porte et annonça que madame la comtesse Dubarry demandait une audience à monseigneur.
M. de Sartines tressaillit et regarda, stupéfait, Balsamo, qui usait de toute sa puissance sur lui-même pour ne pas rire au nez de l'honorable magistrat.
En ce moment, derrière le valet, une femme qui ne croyait pas avoir besoin de permission entra, rapide et toute parfumée ; c'était la belle comtesse, dont les jupes ondoyantes frôlèrent avec un doux bruit la porte du cabinet.
- Vous, madame ! vous ! murmura M. de Sartines, qui, par un reste de terreur, avait saisi dans ses mains et serrait sur sa poitrine le coffret encore ouvert.
- Bonjour, Sartines, dit la comtesse avec son gai sourire.
Puis, se tournant vers Balsamo :
- Bonjour, cher comte, ajouta-t-elle.
Et elle tendit sa main à ce dernier, qui s'inclina familièrement sur cette main blanche et posa ses lèvres où s'étaient tant de fois posées les lèvres royales.
Dans ce mouvement, Balsamo avait eu le temps de proférer tout bas trois ou quatre paroles que n'avait pu entendre M. de Sartines.
- Ah ! justement, s'écria la comtesse, voilà mon coffret.
- Votre coffret ! balbutia M. de Sartines.
- Sans doute, mon coffret. Tiens, vous l'avez ouvert, vous ne vous gênez pas !
- Mais, madame...
- Oh ! c'est charmant, j'en avais eu l'idée... On m'avait volé ce coffret ; alors je me suis dis : « Il faut que j'aille chez Sartines, il me le retrouvera. » Vous l'avez retrouvé auparavant, merci.
- Et, comme vous le voyez, dit Balsamo, monsieur l'a même ouvert.
- Oui, vraiment !... A-t-on imaginé cela ? Mais c'est odieux, Sartines.
- Madame, sauf tout le respect que j'ai pour vous, dit le lieutenant de police, j'ai peur que vous ne vous en laissiez imposer.
- Imposer, monsieur ! dit Balsamo ; est-ce pour moi, par hasard, que vous dites ce mot ?
- Je sais ce que je sais, répliqua M. de Sartines.
- Et moi, je ne sais rien, dit tout bas madame Dubarry à Balsamo. Voyons, qu'y a-t-il, cher comte ? Vous avez réclamé la promesse que je vous ai faite de vous accorder la première demande que vous me feriez. J'ai de la parole comme un homme ; me voici. Voyons, que voulez-vous de moi ?
- Madame, répondit tout haut Balsamo, vous m'avez, il y a peu de jours, confié cette cassette et tout ce qu'elle renferme.
- Mais sans doute, dit madame Dubarry, répondant par un regard au regard du comte.
- Sans doute ! s'écria M. de Sartines ; vous dites sans doute, madame ?
- Mais oui, et madame a prononcé ces paroles assez haut pour que vous les ayez entendues.
- Une cassette qui renferme dix conspirations peut-être !
- Ah ! monsieur de Sartines, vous savez bien que vous n'avez pas de bonheur avec ce mot ; ne le répétez donc pas. Madame vous redemande sa cassette, rendez-la-lui, voilà tout.
- Vous me la redemandez, madame ? dit en tremblant de colère M. de Sartines.
- Oui, cher magistrat.
- Mais, au moins, sachez...
Balsamo regarda la comtesse.
- Je n'ai rien à savoir que je ne sache, dit madame Dubarry ; rendez-moi le coffret ; je ne me suis pas dérangée pour rien, comprenez-vous ?
- Au nom du Dieu vivant, au nom de l'intérêt de Sa Majesté, madame...
Balsamo fit un geste d'impatience.
- Ce coffret, monsieur ! dit brièvement la comtesse, ce coffret, oui ou non ! Réfléchissez avant de dire non.
- Comme il vous plaira, madame, dit humblement M. de Sartines.
Et il tendit à la comtesse le coffret, dans lequel Balsamo avait déjà fait rentrer tous les papiers épars sur le bureau.
Madame Dubarry se tourna vers ce dernier avec un charmant sourire.
- Comte, dit-elle, voulez-vous me porter ce coffret jusqu'à mon carrosse et m'offrir la main pour que je ne traverse pas seule toutes ces antichambres meublées de si vilains visages ? – Merci, Sartines.
Et Balsamo se dirigeait déjà vers la porte avec sa protectrice, quand il vit M. de Sartines se diriger, lui, vers la sonnette.
- Madame la comtesse, dit Balsamo en arrêtant son ennemi du regard, soyez assez bonne pour dire à M. de Sartines, qui m'en veut énormément de ce que je lui ai réclamé votre cassette, soyez assez bonne pour lui dire combien vous seriez désespérée s'il m'arrivait quelque malheur par le fait de M. le lieutenant de police, et combien vous lui en sauriez mauvais gré.
La comtesse sourit à Balsamo.
- Vous entendez ce que dit M. le comte, mon cher Sartines ? Eh bien ! c'est la pure vérité ; M. le comte est un excellent ami à moi, et je vous en voudrais mortellement si vous lui déplaisiez en quelque chose que ce fût... Adieu, Sartines.
Et, cette fois, la main dans celle de Balsamo, qui emportait le coffret, madame Dubarry quitta le cabinet du lieutenant de police.
M. de Sartines les vit partir tous deux sans montrer cette fureur que Balsamo s'attendait à voir éclater.
- Va ! murmura le magistrat vaincu ; va, tu tiens la cassette ; mais, moi, je tiens la femme !
Et, pour se dédommager, il sonna de façon à briser toutes les sonnettes.

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