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Chapitre XIX
La chasse

A cinq heures du matin, je fus éveillé par les aboiements des chiens et le bruit des cors. Je crus encore être à la Haye, un jour de chasse du roi Guillaume dans le parc de Loo.
Pas du tout ; j'étais à quatre mille lieues, plus ou moins, de la Hollande, au bord du lac Laguna, et nous allions chasser dans les montagnes des Philippines.
Le gibier que nous allions poursuivre était le cerf, le sanglier, le buffle ; le gibier qui allait peut-être nous poursuivre, c'était le tigre, le crocodile et l'ibitin.
Pour le tigre, j'étais prévenu ; si je faisais lever soit un paon isolé, soit une troupe de paons, il fallait me défier du tigre, qui n'est jamais loin.
Pour le crocodile, toutes les fois que je m'approcherais du lac, il s'agissait de faire attention aux troncs d'arbres gisant sur le bord. Ces troncs d'arbres sont presque toujours des crocodiles, qui ont le sommeil fort léger, et qui vous happent par un bras, par une jambe ou par une fesse, au moment où vous passez près d'eux.
Quant à l'ibitin, c'est autre chose. C'est un reptile d'une trentaine de pieds de long, un cousin germain du boa, qui s'enroule aux arbres, comme une grosse liane, reste immobile, puis, au moment où l'on y pense le moins, se laisse tomber sur le cerf, le sanglier ou le buffle, le broie contre un arbre, os et chair, l'allonge en le broyant, et finit par l'avaler tout entier.
Il va sans dire qu'il ne néglige pas l'homme, et que quand l'occasion s'en présente, il mange indifféremment du Tagal, du Chinois ou de l'Européen.
Pour l'homme, le moyen de s'en débarrasser est bien simple ; seulement, le tout est de savoir l'employer. Il suffit de porter à sa ceinture un couteau de chasse tranchant comme un rasoir ; comme l'ibitin n'est pas venimeux, et se contente de vous étouffer, on passe, entre soi et un des replis qu'il forme autour du corps, le couteau de chasse susdit, et, crac ! en biaisant, on le coupe en deux.
Au moment du départ, mon hôte me ceignit au côté un couteau de chasse magnifique avec lequel il avait déjà pour son compte, tronçonné deux ou trois ibitins.
Quant aux serpents venimeux, comme il n'y a pas de remèdes à leurs blessures, ce n'était pas la peine d'en chercher.
Depuis deux mois, monsieur de La Géronnière avait perdu une charmante Tagale de seize à dix-huit ans, et qu'il soupçonnait d'avoir été emportée par un tigre, dévorée par un crocodile, ou étouffée par un serpent.
Tant il y avait que, sortie un beau soir, la pauvre Schimindra n'était point rentrée, et que, quelques recherches que l'on eût faites depuis cette époque, on n'avait point entendu parler d'elle.
J'avoue que lorsque mon hôte m'énuméra tous les dangers que nous courions dans notre partie de chasse de la journée, je trouvai que la chasse était un singulier plaisir.
Nous allâmes à cheval jusqu'à l'endroit où la battue devait commencer. Là nous mîmes pied à terre et commençâmes à entrer dans la forêt.
Le premier gibier que je fis lever fut une magnifique volée de paons. Je remarquai bien l'endroit d'où elle était partie. Je fis un grand détour, et j'eus la satisfaction de ne pas déranger le tigre que m'annonçait le départ de ces magnifiques oiseaux.
Au bout de dix minutes, un coup de fusil partit. Monsieur de La Géronnière venait de tuer un cerf.
A mon tour j'entendis un grand bruit sous mes pieds ; je vis remuer les broussailles à dix pas de moi ; je jetai mon coup au hasard. Je ne dirai pas : ma balle rencontra le sanglier, mais le sanglier rencontra ma balle.
Chacun me félicita : je venais de faire un coup magnifique.
J'avais tué raide un solitaire. Il paraît que c'est comme cela qu'on appelle les vieux sangliers chez vous.
Je fis de la tête un signe affirmatif.
On fit la curée de mon sanglier ; on le mit sur les épaules de quatre Tagals, et l'on m'invita à poursuivre mes exploits, en m'assurant que du premier coup j'étais passé maître.
Monsieur, il n'y a rien qui perd l'homme comme la flatterie.
Il me semblait, maintenant que j'avais tué un sanglier, que je tuerais un tigre, un rhinocéros, un éléphant. Je me remis en marche à travers la forêt, ne demandant qu'à lutter corps à corps avec tous les monstres des Philippines.
Aussi dans mon ardeur, ne remarquai-je point que je m'éloignais peu à peu de la chasse. On m'avait dit que nous devions monter pendant deux heures à peu près, et au bout de trois quarts d'heure à peine, je me trouvais sur une descente.
Tout à coup, à trente pas de moi, j'entendis un beuglement terrible.
Je me retournai du côté d'où venait le bruit, et j'aperçus un buffle.
Ah ! c'était là un beau coup. Seulement, comme mon fusil tremblait un peu, je ne sais pourquoi, dans mes mains, je l'appuyai à une branche d'arbre et je lâchai la détente.
A peine eus-je lâché la détente, que je vis deux yeux sanglants qui venaient à moi, tandis que le mufle de l'animal labourait le sol comme un sillon de charrue.
Je lâchai mon second coup ; mais, au lieu de ralentir la vitesse de l'animal, mon second coup sembla l'augmenter.
Je n'eus que le temps de jeter mon fusil, de saisir une branche de l'arbre sous lequel je me trouvais, et de m'enlever, par un élan gymnastique, à la hauteur de cette branche, de laquelle je gagnai les branches supérieures.
Mais, arrivé là, j'étais loin d'être quitte de mon buffle. Ne pouvant me suivre sur les branches de mon arbre, il se mit à en garder le tronc. Pendant les dix premières minutes, je lui disais : Tourne, tourne, mon bonhomme, je me moque un peu de toi, va.
Mais pendant dix autres minutes, je commençai à m'apercevoir que la chose était plus sérieuse que je ne l'avais cru d'abord.
Au bout d'une heure, je compris, à la tranquillité avec laquelle il faisait sa ronde autour de l'arbre, qu'il était décidé à se constituer mon gardien, en attendant qu'il fut mon bourreau.
En effet, de temps en temps, il levait la tête vers moi, me regardait avec des yeux sanglants, mugissant d'une façon menaçante, puis se mettait à brouter l'herbe qui poussait autour de mon arbre, comme pour me dire : Tu vois, j'ai là tout ce qu'il me faut, l'herbe pour me nourrir, la rosée du matin et du soir pour me désaltérer ; tandis que toi, comme tu es un animal carnivore, et que tu n'as pas pris encore l'habitude de te nourrir de feuilles, il faudra, un jour ou l'autre, que tu descendes ; et quand tu descendras, v'lan, v'lan, avec mes pieds, dzing, dzing avec mes cornes ; quand tu descendras, tu passeras un mauvais quart d'heure, quoi !
Heureusement que le père Olifus est un gaillard qui ne boude pas quand il s'agit de prendre une résolution. Je me dis : Olifus, mon ami, plus tu attendras, plus tu te détérioreras. Tu vas donner une heure à ton buffle pour qu'il s'en aille, et, dans une heure, s'il n'est pas parti, eh bien ! s'il n'est pas parti, nous verrons.
Je regardai à ma montre, il était onze heures. Je dis : Bon, à nous deux, à midi.
Comme je m'en étais douté, le buffle, au lieu de quitter l'arbre, continua sa faction, levant de temps en temps le nez en l'air, mugissant de toutes ses forces. Moi, de dix minutes en dix minutes, je regardais à ma montre, et je buvais un coup à ma gourde. A la cinquantième minute je lui dis : Fais attention, mon ami, tu n'as plus que dix minutes ; et si dans dix minutes tu n'es pas parti tout seul, nous partirons ensemble. Mais, à la cinquante- neuvième minute, au lieu de partir, il se coucha, allongeant sa tête du côté du pied de l'arbre, ouvrant les naseaux, et de temps en temps levant de mon côté un oeil rancunier qui semblait me dire : Oh ! nous en avons pour un bout de temps, va, sois tranquille.
Moi, j'avais décidé que la chose se passerait autrement. A la soixantième minute, j'avalai tout ce qui restait de rhum dans ma gourde, un bon coup. Je mis mon couteau entre mes dents, et houp ! je sautai, en calculant ma distance de manière à tomber à deux pieds de son derrière, et à lui empoigner la queue de la main gauche, comme j'avais vu faire aux toreros de Cadix ou de Rio de Janeiro.
Si leste que fût le buffle, moi j'étais aussi leste que lui, et quand il se releva, j'étais cramponné à sa queue. Il fit deux ou trois tours sur lui-même, qui me servirent à enrouler plus solidement sa queue autour de mon bras. Alors, voyant que tant que je resterais fortement cramponné à son derrière il ne pourrait me toucher avec ses cornes, je commençai un peu à me rassurer, tandis que lui, au contraire, commença à beugler de toutes ses forces, il est vrai que c'était de colère.
- Attends ! attends ! lui dis-je ! ah ! tu beugles de colère, mon ami. Eh bien ! je vais te faire beugler de douleur, moi.
Et, prenant mon couteau, v'lan ! je le lui enfonçai dans le ventre.
Ah ! pour le coup, je l'avais touché à l'endroit sensible, à ce qu'il paraît ; car il se redressa comme un cheval qui se cabre et s'élança en avant d'une secousse si inattendue, qu'il manqua de m'arracher le bras, mais je le tins bon ; je me laissai emporter, et v'lan ! v'lan ! je le criblai de coups de couteau. En voilà une course que je ne vous souhaite pas de faire ! Voyez- vous, ça dura un quart d'heure, et en un quart d'heure je fis plus de deux lieues à travers les broussailles, les marais, les ruisseaux : autant aurait valu être attaché à la queue d'une locomotive. Et v'lan ! v'lan ! je frappais toujours en disant : Ah, gueux ! ah, gredin ! ah, scélérat ! tu veux m'éventrer ; attends ! attends ! Aussi il n'était plus furieux, il était enragé, si enragé, qu'arrivé au sommet d'un rocher à pic, il ne fit ni une ni deux, il sauta en bas ; mais j'avais vu le coup, moi et je le lâchai. Je m'arrêtai tout court en haut, tandis que lui roulait en bas : patatras ! boum ! boum !
J'allongeai la tête, je regardai par-dessus le rocher ; mon animal était étendu mort dans le précipice. Quant à moi, il faut bien que je le dise, je ne valais guère mieux : j'étais moulu, brisé, déchiré, couvert de sang ; seulement, je n'avais rien de cassé.
Je me relevai tant bien que mal, je coupai un petit arbre pour me soutenir, et je m'acheminai vers un ruisseau que je voyais briller à cent pas de moi à travers les arbres.
Arrivé sur le bord, je m'agenouillai et commençais à me laver le visage, lorsque j'entendis une voix qui criait en français : « A moi ! à moi ! au secours ! »
Je me retournai vers le côté d'où venaient ces cris, et je vis une jeune fille à peu près nue, venant à moi, les bras étendus, et donnant les signes de la plus vive frayeur. Elle était poursuivie par une espèce de nègre qui tenait un bâton à la main, et qui courait avec une telle agilité, que, bien qu'il fût à plus de cent pas d'elle, en un instant il l'eut rejointe, prise entre ses bras, et remportée vers le plus épais de la forêt.
La vue de cette jeune fille qui appelait au secours en français, l'accent douloureux avec lequel elle m'avait appelé, la brutalité de ce misérable qui l'avait chargée sur son épaule et qui l'emportait vers les profondeurs du bois, tout concourait à me rendre mes forces ; j'oubliai ma fatigue et je m'élançai sur ses traces en criant : « Arrête ! arrête ! »
Mais, se sentant poursuivi à son tour, le ravisseur redoubla d'énergie. A peine, malgré le fardeau qu'il portait, sa course semblait-elle ralentie. Je ne comprenais pas comment un homme pouvait être doué d'une pareille force, et je me disais tout bas qu'au moment où nous nous rencontrerions, je pourrais bien me repentir de faire le chevalier errant comme je le faisais.
Cependant, à peine gagnais-je sur le nègre, et je ne sais pas même si, malgré l'espèce de rage que je mettais à le poursuivre, je l'eusse jamais atteint, si la malheureuse femme qu'il emportait, en passant à côté d'une branche, ne s'y fût cramponnée de telle force, que son ravisseur s'arrêta court, la prenant à bras le corps, et faisait tous ses efforts pour lui faire lâcher la branche, tandis qu'elle continuait de crier : « A moi ! à moi ! au secours ! à l'aide ! au nom du ciel, ne m'abandonnez pas ! »
Je n'étais plus qu'à vingt-cinq ou trente pas d'elle, lorsque tout à coup le nègre, voyant qu'il allait être attaqué, résolut, à ce qu'il paraît, de prendre l'initiative, et, lâchant la femme, vint à moi, le bâton levé.
En trois bonds, il fut en face de moi. Je poussai un cri d'étonnement : ce que j'avais pris pour un nègre, c'était un singe.
Heureusement, moi aussi, j'avais un bâton ; et comme j'en jouais un peu proprement, je me mis bientôt en défense, car d'agresseur j'étais devenu l'attaqué.
Quant à la femme, elle avait, dès qu'elle s'était sentie libre, décrit un grand cercle, et elle était venue chercher un abri derrière moi, tout en criant : « Courage !courage, monsieur ! délivrez-moi de ce monstre ! ne m'abandonnez pas ! »
Tout en faisant le moulinet pour parer, et tout en lui envoyant dans la poitrine des coups de pointe qui lui faisaient faire, vouac ! mais qui ne le dégoûtaient pas, j'examinais mon adversaire. C'était un grand gueux de singe, tout velu, qui avait près de six pieds de haut, une barbe grisonnante, et qui jouait naturellement du bâton avec une adresse et une activité qui faillirent mettre la partie de son côté. Heureusement pour l'honneur de la science, il n'en fut pas ainsi. Au bout de dix minutes de lutte, les doigts écrasés, l'estomac défoncé, et le museau saignant, il commença à battre en retraite ; mais cette retraite n'avait pour but que de gagner un arbre, sur lequel il monta rapidement, non pas pour s'y fixer, mais pour s'élancer du haut en bas sur moi. Heureusement je vis le mouvement, je devinai le projet ; je tirai mon couteau, et, de toute la longueur de mon bras, je l'étendis au-dessus de ma tête. Les deux mouvements d'attaque de la part du singe, et de défense de la mienne, furent instantanés. Je sentis s'écrouler sur ma tête un poids que je ne pouvais soutenir, mon adversaire et moi roulâmes tous deux sur la terre : seulement, je me relevai seul. Le couteau lui avait traversé le coeur.
L'animal jeta un cri, mordit l'herbe avec ses dents, déchira la terre avec ses ongles, fit deux ou trois mouvements convulsifs et expira.
- Oh ! la belle chose que la chasse, m'écriai-je ! si l'on m'y rattrape jamais, je veux bien que le diable m'emporte !
- Regrettez-vous donc d'y être venu, à la chasse ? dit derrière moi une douce voix.
- Oh ! mon Dieu ! non, dis-je en me retournant, puisque j'ai pu vous être utile, ma belle enfant ; mais comment diable êtes vous dans la forêt, quel plaisir trouvez-vous à vivre avec un singe, et d'où vient que vous parlez français ?
- Je suis dans la forêt parce que j'y ai été emportée ; je ne trouvais aucun plaisir à vivre avec un singe, puisque je vous ai appelé à mon aide pour m'en délivrer, et je parle français parce que j'étais femme de chambre chez madame de La Géronnière.
- Alors, m'écriai-je, vous vous appelez Schimindra.
- Oui.
- Vous êtes cette jeune fille qui a disparu voilà tantôt deux mois.
- Oui. Mais à votre tour, comment savez-vous mon nom, comment savez vous mon aventure ?
- Parce que monsieur de La Géronnière m'a raconté votre aventure et dit votre nom, parbleu !
- Vous connaissez monsieur de La Géronnière ?
- Je chasse avec lui. Il est dans la forêt, mais dans quelle portion de la forêt ? je n'en sais rien, car il faut que je vous l'avoue, je suis parfaitement perdu.
- Oh ! que cela ne vous inquiète pas, je sais mon chemin, moi.
- Alors, puisque vous saviez votre chemin, pourquoi ne reveniez-vous pas à l'habitation ?
- Parce que, ni jour ni nuit, cet odieux animal ne me perdait de vue. J'ai fait vingt tentatives inutiles pour fuir ; et si la Providence ne vous avait pas conduit à ce ruisseau, il est probable que je n'eusse jamais revu les maisons des hommes.
- Eh bien ! lui dis-je, si vous m'en croyez, charmante Schimindra, nous les regagnerons au plus vite, les maisons des hommes, attendu, je vous l'avoue, que je m'y croirai plus en sûreté qu'ici.
- Soit, et je suis prête à vous suivre ; mais auparavant, laissez-moi vous dire un secret dans lequel vous trouverez la récompense de la bonne action que vous venez de faire.
- Ah bah !
- Cet affreux orang-outang dont vous venez de me délivrer appartient justement à cette race de singes dont vous avez peut-être entendu parler, et d'où l'on tire le plus pur bézoard.
- Vraiment ?
- Vous pouvez vous en assurer, tandis qu'à l'aide de quelques feuilles de cocotier, je vais réparer le désordre de ma toilette.
Je regardais la belle Schimindra, dont la toilette fort en désordre avait en effet besoin d'être réparée ; et, je l'avoue, il ne me fallut rien moins que cette idée que ce désordre venait d'un singe, pour qu'il ne me prit pas envie de l'augmenter encore.
Je fis donc signe à la belle Schimindra qu'elle pouvait se livrer à la réparation qu'elle désirait, et, plein de curiosité, de craintes et d'espérances, je commençai, à l'aide du couteau qui, dans cette journée, m'avait rendu de si grands services, à procéder à l'autopsie de mon ennemi.
Schimindra ne m'avait pas trompé, je trouvai dans les entrailles de l'animal une belle pierre bleue, veinée d'or, et de la grosseur d'un oeuf de pigeon.
C'était un des plus beaux bézoards qui se pussent voir.
- Maintenant, dit Schimindra, si j'ai un conseil à vous donner c'est de ne vous vanter à personne que vous possédez un pareil trésor, attendu que vous ne le posséderiez pas longtemps, dût-on vous assassiner pour vous le prendre.
Je remerciai Schimindra de l'avis, et comme la coquette s'était fait un charmant pagne de feuilles de cocotier, que rien ne nous retenait ni l'un ni l'autre dans la forêt, que j'éprouvais au contraire le plus vif désir de la quitter, j'invitai Schimindra à me servir de guide et à prendre le chemin le plus court pour revenir à l'habitation.
Deux heures après, nous arrivions à Hala-Hala, au grand étonnement, et surtout à la grande joie de tous les commensaux de l'habitation, qui me croyaient perdu comme Schimindra, et qui me voyaient revenir avec elle.
Je racontai mes aventures, Schimindra raconta la sienne, mais ni l'un ni l'autre de nous ne dit un mot du bézoard.

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