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Chapitre XV
Le père et la fille

Cinq minutes après, le chevalier San Felice et Luisa étaient à la porte du vieux palais de Roger, situé à l'extrémité de la ville opposée au port.

Le prince ne recevait plus personne. Aux premières atteintes du mal, sous prétexte d'affaires à régler, il avait envoyé à Naples sa femme et ses enfants.

Voulait-il leur épargner le spectacle de sa mort ? mourir entre les bras de celle dont il avait été séparé pendant toute sa vie ?

S'il pouvait nous rester des doutes sur ce point, la lettre adressée par le prince Caramanico au chevalier San Felice suffirait à les dissiper.

On refusa, selon la consigne donnée, de laisser entrer les deux nouveaux venus ; mais à peine San Felice se fut-il nommé, à peine eut-il nommé Luisa, que le valet de chambre poussa une exclamation de joie et courut vers l'appartement du prince en criant :

– Mon prince, c'est lui ! mon prince, c'est elle !

Le prince, qui, depuis trois jours, n'avait pas quitté sa chaise longue, et que l'on était forcé de lever par-dessous les bras pour lui faire prendre les boissons calmantes avec lesquelles on essayait d'endormir ses douleurs, le prince se dressa debout en disant :

– Oh ! je savais bien que Dieu, qui m'a tant éprouvé, me donnerait cette récompense de les revoir tous deux avant de mourir !

Le prince ouvrit les bras ; le chevalier et Luisa apparurent sur la porte de sa chambre. Il n'y avait place dans le cœur du mourant que pour un des deux. San Felice poussa Luisa dans les bras de son père en lui disant :

– Va, mon enfant, c'est ton droit.

– Mon père ! mon père ! s'écria Luisa.

– Ah ! qu'elle est belle ! murmura le mourant, et comme tu as bien tenu la promesse que tu m'avais faite, saint ami de mon cœur !

Et, tout en pressant d'une main Luisa sur sa poitrine, il tendit l'autre au chevalier. Luisa et San Felice éclatèrent en sanglots.

– Oh ! ne pleurez pas, ne pleurez pas, dit le prince avec un ineffable sourire. Ce jour est pour moi un jour de fête. Ne fallait-il pas quelque grand événement comme celui qui va s'accomplir pour que nous nous revissions encore une fois en ce monde ! et, qui sait ? peut-être la mort sépare-t-elle moins que l'absence. L'absence est un fait connu, éprouvé ; la mort est un mystère. Embrasse-moi, chère enfant ; oui, embrasse-moi, vingt fois, cent fois, mille fois ; embrasse-moi pour chacune des années, pour chacun des jours, pour chacune des heures qui se sont écoulées depuis quatorze ans. Que tu es belle ! et que je remercie Dieu d'avoir permis que je pusse enfermer ton image dans mon cœur et l'emporter avec moi dans mon tombeau.

Et, avec une énergie dont il se fût cru lui-même incapable, il appuyait sa fille sur sa poitrine, comme s'il eût voulu en effet la faire entrer matériellement dans son cœur.

Puis, s'adressant au valet de chambre qui s'était rangé pour laisser passer San Felice et Luisa :

– Qui que ce soit, entends-tu bien, Giovanni ? pas même le médecin ! pas même le prêtre ! La mort a seule le droit d'entrer ici maintenant.

Le prince retomba sur sa chaise longue, écrasé de l'effort qu'il venait de faire ; sa fille se mit à genoux devant lui, le front à la hauteur de ses lèvres ; son ami se tint debout à son côté.

Il leva lentement la tête vers San Felice ; puis, d'une voix affaiblie :

– Ils m'ont empoisonné, dit-il tandis que sa fille éclatait en sanglots ; ce qui m'étonne seulement, c'est que, pour le faire, ils aient si longtemps attendu. Ils m'ont laissé trois ans ; j'en ai profité pour faire quelque bien à ce malheureux pays. Il faut leur en savoir gré ; deux millions de cœurs me regretteront, deux millions de bouches prieront pour moi.

Puis, comme sa fille semblait, en le regardant, chercher au fond de sa mémoire :

– Oh ! tu ne te souviens pas de moi, pauvre enfant, dit-il ; mais tu t'en souviendrais, que tu ne pourrais pas me reconnaître, dévasté comme je le suis. Il y a quinze jours, San Felice, malgré mes quarante-huit ans, j'étais presque un jeune homme encore ; en quinze jours, j'ai vieilli d'un demi-siècle... Centenaire, il est temps que tu meures !

Puis, regardant Luisa et appuyant la main sur sa tête :

– Mais, moi, moi, je te reconnais, dit-il : tu as toujours tes beaux cheveux blonds et tes grands yeux noirs ; tu es maintenant une adorable jeune fille, mais tu étais une bien charmante enfant ! La dernière fois que je la vis, San Felice, je lui dis que j'allais la quitter pour longtemps, pour toujours peut-être ; elle éclata en sanglots comme elle vient de le faire tout à l'heure ; mais, comme il y avait encore une espérance alors, je la pris dans mes bras et je lui dis : « Ne pleure pas, mon enfant, tu me fais de la peine. » Et elle, alors, tout en étouffant ses soupirs : « Va-t'en, chagrin ! dit-elle, papa le veut. » Et elle me sourit à travers ses larmes. Non, un ange entrevu par la porte du ciel ne serait pas plus doux et plus charmant.

Le mourant appuya ses lèvres sur la tête de la jeune fille, et l'on vit de grosses larmes silencieuses rouler sur ses cheveux qu'il baisait.

– Oh ! je ne dirai pas cela aujourd'hui, murmura Luisa ; car, aujourd'hui, ma douleur est grande... ô mon père, mon père, il n'y a donc pas d'espoir de vous sauver ?

– Acton est fils d'un habile chimiste, dit Caramanico, et il a étudié sous son père.

Puis, se tournant vers San Felice :

– Pardonne-moi, Luciano, lui dit-il, mais je sens la mort qui vient, je voudrais rester un instant seul avec ma fille ; ne sois pas jaloux, je te demande quelques minutes, et je te l'ai laissée quatorze ans... Quatorze ans !... J'eusse pu être si heureux pendant ces quatorze années !... Oh ! l'homme est bien insensé !

Le chevalier, tout attendri que le prince se fût rappelé le nom dont il l'appelait au collège, serra la main que son ami lui tendait et s'éloigna doucement.

Le prince le suivit des yeux ; puis, lorsqu'il eut disparu :

– Nous voila seuls, ma Luisa, dit-il. Je ne suis pas inquiet sur ta fortune ; car, sur ce point, j'ai pris les mesures nécessaires ; mais je suis inquiet pour ton bonheur... Voyons, oublie que je suis presque un étranger pour toi, oublie que nous sommes séparés depuis quatorze ans ; figure-toi que tu as grandi près de moi dans cette douce habitude de me confier toutes tes pensées ; eh bien, s'il en était ainsi et que nous fussions arrivés à cette heure suprême où nous sommes, qu'aurais-tu à me dire ?

– Rien autre chose que ceci, mon père : en venant au palais, nous avons rencontré un homme du peuple qui s'agenouillait à la porte d'une église où l'on priait pour vous, joignant cette prière à la prière universelle : « Sainte mère de Dieu ! offre ma vie à ton divin fils, si la vie d'un pauvre pécheur comme moi peut racheter la vie de notre vice-roi bien-aimé. » à vous et à Dieu, mon père, je n'aurais rien autre chose à dire que ce que disait cet homme à la madone.

– Le sacrifice serait trop grand, répondit le prince en secouant doucement la tête. Moi, bonne ou mauvaise, j'ai vécu ma vie ; à toi, mon enfant, de vivre la tienne, et, pour que nous te la préparions la plus heureuse possible, voyons, n'aie point de secrets pour moi.

– Je n'ai de secrets pour personne, dit la jeune fille en le regardant avec ses grands yeux limpides, dans lesquels se peignait une nuance d'étonnement.

– Tu as dix-neuf ans, Luisa ?

– Oui, mon père.

– Tu n'es point arrivée à cet âge sans avoir aimé quelqu'un ?

– Je vous aime, mon père ; j'aime le chevalier, qui vous a remplacé près de moi ; là se borne le cercle de mes affections.

– Tu ne me comprends pas ou tu affectes de ne pas me comprendre, Luisa. Je te demande si tu n'as distingué aucun des jeunes gens que tu as vus chez San Felice ou rencontrés ailleurs ?

– Nous ne sortions jamais, mon père, et je n'ai jamais vu chez mon tuteur d'autre jeune homme que mon frère de lait Michele, qui y venait, tous les quinze jours, chercher la petite pension que je faisais à sa mère.

– Ainsi, tu n'aimes personne d'amour ?

– Personne, mon père.

– Et tu as vécu heureuse jusqu'à présent ?

– Oh ! très-heureuse.

– Et tu ne désirais rien ?

– Vous revoir, voilà tout.

– Est-ce qu'une suite de jours pareils à ceux que tu as passés jusqu'aujourd'hui, te paraîtrait un bonheur suffisant ?

– Je ne demanderais rien autre chose à Dieu qu'un pareil chemin pour me conduire au ciel. Le chevalier est si bon !

– écoute, Luisa. Tu ne sauras jamais ce que vaut cet homme.

– Si vous n'étiez point là, mon père, je dirais que je ne connais pas un être meilleur, plus tendre, plus dévoué que lui. Oh ! tout le monde sait ce qu'il vaut, mon père, excepté lui-même, et cette ignorance est encore une de ses vertus.

– Luisa, j'ai, depuis quelques jours, c'est-à-dire depuis que je ne pense plus qu'à deux choses, à la mort et à toi, j'ai fait un rêve : c'est que tu pouvais passer au milieu de ce monde méchant et corrompu sans t'y mêler. écoute, nous n'avons point de temps à perdre en préparations vaines ; voyons, la main sur ton cœur, éprouverais-tu quelque répugnance à devenir la femme de San Felice.

La jeune fille tressaillit et regarda le prince.

– Ne m'as-tu point entendu ? lui demanda celui-ci.

– Si fait, mon père ; mais la question que vous venez de m'adresser était si loin de ma pensée.

– Bien, ma Luisa, n'en parlons plus, dit le prince, qui crut voir une opposition déguisée sous cette réponse. C'était pour moi, encore plus que pour toi, égoïste que je suis, que je te faisais cette question. Quand on meurt, vois-tu, on est plein de trouble et d'inquiétude, surtout quand on se rappelle la vie. Je fusse mort tranquille et sûr de ton bonheur en te confiant à un si grand esprit, à un si noble cœur ; n'en parlons plus et rappelons-le... Luciano !

Luisa serra la main de son père comme pour l'empêcher de prononcer une seconde fois le nom du chevalier.

Le prince la regarda.

– Je ne vous ai pas répondu, mon père, dit-elle.

– Réponds, alors. Oh ! nous n'avons pas de temps à perdre.

– Mon père, dit Luisa, je n'aime personne ; mais j'aimerais quelqu'un, qu'un désir exprimé par vous en un pareil moment serait un ordre.

– Réfléchis bien, reprit le prince, dont une expression de joie éclaira le visage.

– J'ai dit, mon père ! reprit la jeune fille, qui semblait puiser la fermeté de la réponse dans la solennité de la situation.

– Luciano ! cria le prince.

San Felice reparut.

– Viens, viens vite, mon ami ! elle consent, elle veut bien.

Luisa tendit sa main au chevalier.

– à quoi consens-tu, Luisa ? demanda le chevalier de sa voix douce et caressante.

– Mon père dit qu'il mourra heureux, bon ami, si nous lui promettons, moi, d'être votre femme, vous, d'être mon mari. J'ai promis de mon côté.

Si Luisa était peu préparée à une pareille ouverture, certes, le chevalier l'était encore moins ; il regarda tour à tour le prince et Luisa, et, avec une soudaine exclamation :

– Mais cela n'est pas possible ! dit-il.

Cependant le regard dont il couvrait Luisa en ce moment donnait clairement à entendre que ce n'était pas de son côté que viendrait l'impossibilité.

– Pas possible, et pourquoi ? demanda le prince.

– Mais regarde-nous donc tous deux ! Vois-la, elle, apparaissant au seuil de la vie dans toute la fleur de la jeunesse, ne connaissant pas l'amour, mais aspirant à le connaître ; et moi !... moi avec mes quarante-huit ans, mes cheveux gris, ma tête inclinée par l'étude !... Tu vois bien que cela n'est pas possible, Giuseppe.

– Elle vient de me dire qu'elle n'aimait que nous deux au monde.

– Eh ! voilà justement ! elle nous aime du même amour ; à nous deux, l'un complétant l'autre, nous avons été son père, toi par le sang, moi par l'éducation ; mais bientôt cet amour ne lui suffira plus. à la jeunesse, il faut le printemps ; les bourgeons poussent en mars, les fleurs s'ouvrent en avril, les noces de la nature se font en mai ; le jardinier qui voudrait changer l'ordre des saisons serait non-seulement un insensé, mais encore un impie.

– Oh ! mon dernier espoir perdu ! dit le prince.

– Vous le voyez, mon père, fit Luisa, ce n'est pas moi, c'est lui qui refuse.

– Oui, c'est moi qui refuse, mais avec ma raison et non avec mon cœur. Est-ce que l'hiver refuse jamais un rayon de soleil ? Si j'étais un égoïste, je dirais : « J'accepte. » Je t'emporterais dans mes bras comme ces dieux ravisseurs de l'antiquité emportaient les nymphes ; mais, tu le sais, tout dieu qu'il était, Pluton, en épousant la fille de Cérès, ne put lui donner pour dot qu'une nuit éternelle où elle serait morte de tristesse et d'ennui si sa mère ne lui avait pas rendu six mois de jour. – Ne songe plus à cela, Caramanico ; en croyant préparer le bonheur de ton enfant et de ton ami, tu ferais le deuil de deux cœurs.

– Il m'aimait comme sa fille, et ne veut pas de moi pour femme, dit Luisa. Je l'aimais comme mon père, et cependant je veux bien de lui pour mon époux.

– Sois bénie, ma fille, dit le prince.

– Et moi, Giuseppe, reprit le chevalier, je suis exclu de la bénédiction paternelle. Comment, continua-t-il en haussant les épaules, comment se peut-il que, toi qui as épuisé toutes les passions, tu te trompes ainsi sur ce grand mystère qu'on appelle la vie ?

– Eh ! s'écria le prince, c'est justement parce que j'ai épuisé toutes les passions, c'est justement parce que j'ai mordu dans ces fruits du lac Asphalte et que je les ai trouvés pleins de cendre, c'est justement pour cela que je lui voulais, à elle, une vie douce, calme et sans passions, une vie telle qu'elle l'a menée jusqu'à ce jour et qu'elle avoue être le bonheur. M'as-tu dit avoir été heureuse jusqu'aujourd'hui ?

– Oui, mon père, bienheureuse.

– Tu l'entends, Luciano !

– Dieu m'est témoin, dit le chevalier en enveloppant la tête de Luisa de son bras, en approchant son front de ses lèvres et en y déposant le même baiser qu'il lui donnait tous les matins, Dieu m'est témoin que, moi aussi, j'ai été heureux ; Dieu m'est témoin encore que, le jour où Luisa me quittera pour suivre un mari, ce jour-là, tout ce que j'aime au monde, tout ce qui me fait tenir à la vie m'aura abandonné ; ce jour-là, mon ami, je vêtirai le linceul en attendant le tombeau !

– Eh bien, alors ? s'écria le prince.

– Mais elle aimera, te dis-je ! s'écria San Felice avec un accent douloureux que sa voix n'avait pas pris encore ; elle aimera, et celui qu'elle aimera, ce ne sera pas moi. Dis ! ne vaut-il pas mieux qu'elle aime jeune fille et libre, que femme et enchaînée ? Libre, elle s'envolera comme l'oiseau que le chant de l'oiseau appelle ; et qu'importe à l'oiseau qui s'envole que la branche sur laquelle il était posé tremble, se fane et meure après son départ ?

Puis, avec une expression de mélancolie qui n'appartenait qu'à cette nature poétique :

– Si, au moins, ajouta-t-il, l'oiseau revenait faire son nid sur la branche abandonnée, peut-être reviendrait-elle !

– Alors, dit Luisa, comme je ne veux pas vous désobéir, mon père, je ne me marierai jamais.

– Rejeton stérile de l'arbre abattu par la tempête, murmura le prince, flétris-toi donc avec lui !

Et il pencha sa tête sur sa poitrine ; une larme échappée de ses yeux tomba sur la main de Luisa, qui, soulevant sa main, montra silencieusement cette larme au chevalier.

– Eh bien, puisque vous le voulez tous deux, dit le chevalier, je consens à cette chose, c'est-à-dire à ce que je redoute et désire tout à la fois le plus au monde ; mais j'y mets une condition.

– Laquelle ? demanda le prince.

– Le mariage n'aura lieu que dans un an. Pendant cette année, Luisa verra le monde qu'elle n'a pas vu, connaîtra ces jeunes gens qu'elle ne connaît pas. Si, dans un an, aucun des hommes qu'elle aura rencontrés ne lui plaît ; si, dans un an, elle est toujours aussi prête à renoncer à ce monde qu'elle l'est aujourd'hui ; si, dans un an enfin, elle vient me dire : « Au nom de mon père, mon ami, sois mon époux ! » alors je n'aurai plus aucune objection à faire, et, si je ne suis pas convaincu, au moins serai-je vaincu par l'épreuve.

– Oh ! mon ami ! s'écria le prince lui saisissant les deux mains.

– Mais écoute ce qui me reste à te dire, Joseph, et sois le témoin solennel de l'engagement que je prends, son vengeur implacable, si j'y manquais. Oui, je crois à la pureté, à la chasteté, à la vertu de cette enfant comme je crois à celle des anges ; cependant elle est femme, elle peut faillir.

– Oh ! murmura Luisa en couvrant son visage de ses deux mains.

– Elle peut faillir, insista San Felice. Dans ce cas, je te promets, ami, je te jure, frère, sur ce crucifix, symbole de tout dévouement et devant lequel nos mains se joindront tout à l'heure, si un pareil malheur arrivait, je te jure de n'avoir pour la faute que miséricorde et pardon, et de ne dire sur la pauvre pécheresse que les paroles de notre divin Sauveur sur la femme adultère : Que celui qui est sans péché lui jette la première pierre. Ta main, Luisa !

La jeune fille obéit. Caramanico prit le crucifix et le leur présenta.

– Caramanico, dit San Felice étendant sa main, jointe à celle de Luisa, sur le crucifix, je te jure que, si, dans un an, Luisa conserve encore ses intentions d'aujourd'hui, dans un an jour pour jour, heure, pour heure, Luisa sera ma femme. Et maintenant, mon ami, meurs tranquille, j'ai juré.

Et, en effet, la nuit suivante, c'est-à-dire la nuit du 14 au 15 décembre 1795, le prince Caramanico mourut le sourire sur les lèvres et tenant dans sa main les mains réunies de San Felice et de Luisa.

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