Le Bâtard de Mauléon Vous êtes ici : Accueil > Accueil > Bibliothèque
Page précédente | Imprimer

Chapitre XXIII
Comment Sa Sainteté le pape Urbain V se décida enfin à payer la croisade et à bénir les croisés.

Le malheureux fugitif n'était pas encore rentré dans Avignon, que Duguesclin, portant ses troupes en avant, achevait de fermer ce cercle terrible qui avait tant effrayé Urbain V, lorsqu'il l'avait vu se former du haut de la terrasse. Dans ce mouvement, Villeneuve-la-Begude et Gervasy furent enlevés sans résistance aucune, quoiqu'il y eût à Villeneuve une garnison de cinq ou six cents hommes.
Le connétable avait chargé Hugues de Caverley d'opérer le mouvement et de se loger dans ces villes. Il connaissait leur manière de préparer le gîte, et ne doutait pas de l'impression que ferait sur les Avignonnais ce commencement d'entrée en campagne.
En effet, dès le même soir, les Avignonnais purent voir du haut de leurs murailles s'allumer de grands feux qui avaient quelquefois grand-peine à prendre, mais qui finissaient toujours par flamber que c'était merveille. Peu à peu, en s'orientant et en reconnaissant les points précis où brûlaient les flammes, ils reconnurent que c'étaient leurs maisons qui brûlaient et leurs oliviers qui servaient d'allumettes.
En même temps les Anglais changeaient leurs vins de Châlon, de Thorins et de Beaune, dont ils savouraient encore les restes, contre ceux de Rivesalte, de l'Hermitage et de Saint-Perray qui leur parurent plus chauds et plus sucrés.
A la lueur de tous ces feux, qui ceignaient la ville et qui éclairaient les Anglais faisant leurs préparatifs nocturnes, le pape assembla son conseil.
Les cardinaux furent bien divisés selon leur coutume et même plus encore que d'habitude. Beaucoup opinaient pour un redoublement de sévérité qui frappât non seulement les aventuriers, mais encore la France d'une terreur salutaire.
Mais monseigneur le légat, aux oreilles duquel retentissaient encore les différents cris de l'armée excommuniée, ne cacha point à Sa Sainteté et à son conseil l'impression qu'il en avait reçue.
Le sacristain, de son côté, faisait dans les cuisines du pape le récit des périls qu'il avait courus en compagnie de monseigneur le légat, et auxquels ils n'avaient échappés tous deux que par leur héroïque contenance, qui avait imposé aux Anglais, aux Français et aux Bretons.
Pendant que le marmiton applaudissait au courage de l'enfant de choeur, les cardinaux écoutaient le récit du légat.
- Je suis prêt à donner ma vie pour le service de notre saint-père, disait celui-ci, car je déclare que j'en avais déjà fait le sacrifice, attendu qu'elle n'a jamais été si fort exposée que dans notre ambassade au camp. Je certifie aussi qu'à moins d'un ordre précis de Sa Sainteté, qui alors m'enverrait au martyre, martyre auquel je marcherais avec joie si je pouvais penser mais je ne le pense pas que la foi en reçût quelque encouragement, je ne retournerais pas auprès de ces furieux sans leur porter tout ce qu'ils demandent.
- On verra, on verra, dit le pape fort ému et surtout fort inquiet.
- Cependant, Votre Sainteté, dit un des cardinaux, nous voyons déjà, et très bien même.
- Que voyons-nous ? demanda Urbain.
- Nous voyons flamber une dizaine de maisons de campagne, parmi lesquelles je distingue parfaitement la mienne. Eh ! tenez, très saint père, voilà justement en ce moment même le toit qui s'enfonce.
- Le fait est, dit Urbain, que les choses me paraissent en état d'urgence.
- Et moi, donc, très saint-père, moi qui ai dans mes caves la récolte de six ans. On dit que les mécréants ne se donnent même pas le temps de percer le tonneau mais le défoncent pour boire à même.
- Moi, dit un troisième, de la bastide duquel la traînée de flammes s'approchait insensiblement, moi je suis d'avis qu'on envoie un ambassadeur au connétable pour le prier, au nom de l'Eglise, de faire cesser à l'instant même les ravages que ses soldats font sur nos terres.
- Voulez-vous vous charger de cette mission, mon fils ? demanda le pape.
- Ce serait avec grand plaisir, Votre Sainteté, mais je suis bien mauvais orateur, et puis le connétable ne me connaît pas, et mieux vaudrait, je crois, lui envoyer une figure qu'il eût déjà vue.
Le Pape se tourna vers le légat.
- Je demande le temps de dire mon in manus, répondit celui-ci.
- C'est juste, dit le pape.
- Mais dépêchez-vous ! s'écria le cardinal dont la maison allait brûler.
Le légat se leva, fit le signe de la croix, et dit :
- Je suis prêt à marcher au martyre.
- Je vous bénis, dit le pape.
- Mais que leur dirai-je ?
- Qu'ils éteignent le feu, et moi j'éteindrai ma colère, qu'ils cessent de brûler et je cesserai de maudire.
Le légat secoua la tête en homme qui doute fort du succès de sa mission, mais il n'en envoya pas moins chercher son fidèle sacristain, lequel venait à peine d'achever le récit de son Iliade qu'il lui fallut, à sa grande terreur, entreprendre son Odyssée.
Tous deux partirent dans le même équipage que la première fois. Le pape voulut leur donner une escorte de papelins, mais les papelins refusèrent positivement, répondant qu'ils étaient engagés au service de Sa Sainteté pour tricoter des bas en montant leur garde, mais non pour aller se commettre avec des excommuniés.
Force fut donc au légat de partir sans eux ; d'ailleurs il aimait presque autant cela ; seul avec le sacristain, il pouvait du moins compter sur sa faiblesse.
Cette fois le légat en approchant du camp se fit un visage épanoui ; il avait cueilli un olivier tout entier dont il s'était fait un symbole de paix, et du plus loin qu'il aperçut les Anglais, il leur cria :
- Bonnes nouvelles ! bonnes nouvelles !
De sorte que les Anglais, qui ne comprenaient pas la langue, mais qui comprenaient le geste, ne le reçurent pas trop mal ; que les Français qui comprenaient parfaitement attendaient ; et que les Bretons, qui comprenaient à peu près, s'inclinèrent sur son passage.
Cette fois, le retour au camp du légat ressemblait d'autant plus à un triomphe, qu'avec infiniment de bonne volonté on pouvait prendre les incendies pour des feux de joie.
Mais quand il fallut annoncer à Duguesclin qu'il revenait sans apporter autre chose que ce qu'il avait promis à son premier voyage, c'est-à-dire le pardon, ce fut les larmes aux yeux que le pauvre ambassadeur s'acquitta de son ambassade.
D'autant plus que lorsqu'il eut fini, Duguesclin le regarda d'un air qui voulait dire :
- Et vous avez osé revenir pour me faire une pareille proposition ?
Aussi, sans hésiter davantage, le légat cria-t-il :
- Sauvez-moi la vie, monsieur le connétable, sauvez-moi la vie ; car à coup sûr, quand vos soldats vont savoir que je suis venu les mains vides, moi qui leur ai annoncé de bonnes nouvelles, ils me tueront.
- Hum ! fit Duguesclin, je ne dirais pas non, monseigneur.
- Hélas ! hélas ! dit le légat, je l'avais bien annoncé à Sa Sainteté qu'elle m'envoyait au martyre.
- Je vous avoue, dit le connétable, que ce ne sont point des hommes, mais des loups-garous. L'excommunication leur a fait un effet qui m'étonne moi- même. Je leur croyais le cuir plus dur, et en vérité si d'ici à demain ils n'ont pas deux ou trois écus d'or à mettre chacun sur la brûlure que la foudre leur a faite, je ne réponds plus de rien ; et demain ils sont capables de brûler Avignon, et dans Avignon, j'ai horreur de le dire, les cardinaux, et avec les cardinaux, j'en frissonne, le pape lui-même.
- Mais moi, dit le légat, vous comprenez, monsieur le connétable, qu'il faut que je leur porte cette réponse, afin qu'ils prennent une décision qui prévienne de si grands malheurs, et pour qu'ils connaissent cette réponse et prennent cette décision, il faut que j'arrive sain et sauf jusqu'à eux.
- Vous arriveriez un peu écorche, dit Duguesclin, qu'à mon avis l'effet n'en serait que plus grand. Mais, se hâta-t-il d'ajouter, nous ne voulons pas contraindre Sa Sainteté par violence, nous voulons que sa décision soit l'expression de sa volonté, le résultat de son libre arbitre ; je vais donc vous reconduire moi-même comme j'ai déjà fait la première fois, et pour plus grande sûreté, vous faire sortir par une fausse porte.
- Ah ! sire connétable, dit le légat, à la bonne heure ! vous, vous êtes un véritable chrétien.
Duguesclin tint sa parole. Le légat quitta le camp sain et sauf ; mais derrière lui le pillage, interrompu un instant par l'annonce des bonnes nouvelles qu'il apportait, recommença avec plus de fureur.
C'était tout naturel : le désappointement avait doublé les colères.
Les vins furent bus, les meubles furent enlevés, les fourrages firent litière.
Les Avignonnais, toujours du haut de leurs murailles, les plus braves n'osaient sortir de la ville, se voyaient dévaliser et ruiner de fond en comble.
Les cardinaux se lamentaient.
Le pape fit alors proposer cent mille écus.
- Apportez-les toujours, et nous verrons après, répondit Duguesclin.
Le pape assembla son conseil, et avec une douleur profonde qui se peignait sur ses traits ;
- Mes fils, dit-il, il faut consentir au sacrifice.
- Oui, dirent les cardinaux d'une seule voix, et comme dit Ezéchiel, l'ennemi est entré sur nos terres, il a mis nos villes à feu et à sang, et il a violé nos femmes et nos filles.
- Sacrifions-nous donc, dit Urbain V.
Et déjà le trésorier s'apprêtait à recevoir l'ordre de visiter les caisses.
- Ils demandent cent mille écus, dit le pape.
- Il faut les leur donner, dirent les cardinaux.
- Hélas ! oui, fit Sa Sainteté.
Et levant les yeux au ciel, il soupira profondément.
Puis il appela :
- Angelo !
Le trésorier s'inclina.
- Angelo, continua le pape, vous allez faire promulguer par la ville, que je frappe une contribution de cent mille écus. Vous ne direz pas d'abord si c'est d'or ou d'argent, cela s'éclaircira plus tard, que je frappe une contribution de cent mille écus sur le pauvre peuple.
Frapper une contribution sur quelqu'un n'était pas peut-être très français, mais il parait que c'était très romain, puisque le trésorier pontifical ne fit aucune observation.
- Si l'on se plaint, continua le pape, vous direz ce dont vous avec été témoin, c'est que ni mes prières ni celles de mes cardinaux n'ont pu sauver mon peuple bien-aimé de cette extrémité si douloureuse pour mon coeur.
Les cardinaux et le trésorier regardèrent le pape avec admiration.
- En effet, dit le pape, ces pauvres gens sont encore bien heureux de racheter à si bas prix leurs maisons et leurs biens. Mais en vérité, en vérité ! ajoutait-il, les larmes aux yeux, rien n'est si triste pour un prince que de donner ainsi l'argent de ses sujets.
- Qui eût été si utile à Votre Sainteté en toute autre occasion, ajouta le trésorier en s'inclinant.
- Enfin, Dieu le veut ! dit le pape.
Et la contribution fut levée avec force murmures, quand on sut que les écus étaient d'argent, et pas mal de résistance quand on sut qu'ils étaient d'or.
Ce fut alors que Sa Sainteté eut recours à ses papelins, et comme ce n'était plus à des excommuniés, mais à de bons chrétiens qu'ils avaient affaire, ils déposèrent leurs aiguilles à tricoter et saisirent leurs piques d'une façon si martiale que les Avignonnais rentrèrent à l'instant dans le devoir.
Au point du jour, le légat, non plus cette fois avec sa mule, mais avec dix chevaux richement caparaçonnés, s'achemina vers le camp des excommuniés.
Les soldats, à cette vue, poussèrent de grands cris de joie, qui firent cependant une impression moins favorable sur le légat que leurs imprécations n'en avaient fait une fâcheuse.
Mais au lieu de trouver Bertrand charmé, comme il s'y attendait, par la preuve palpable et sonnante de la soumission du Saint-Siège, il fut surpris de le voir tout boudeur, tournant et retournant entre ses doigts un parchemin récemment décacheté.
- Oh ! dit le connétable en secouant la tête, voilà de bel argent que vous m'apportez, monseigneur le légat.
- N'est-ce pas ? fit l'ambassadeur, qui se figurait que l'argent était de l'argent, et par conséquent était toujours bon.
- Oui, continua Duguesclin, mais un scrupule m'arrête. D'où vient il, cet argent ?
- De Sa Sainteté, puisque c'est Sa Sainteté qui vous l'envoie.
- Fort bien ! Mais qui l'a fourni ?
- Dame ! Sa Sainteté, je présume.
- Pardon, monsieur le légat, dit Duguesclin, mais un homme d'église ne doit pas mentir.
- Cependant, dit le légat, je suis témoin...
- Lisez ceci.
Et Duguesclin présenta au légat le parchemin qu'il roulait et déroulait entre ses doigts.
Le légat prit le parchemin et lut :

« Est-il dans les intentions du noble chevalier Duguesclin qu'une ville innocente et déjà pressurée par son prince, que de pauvres bourgeois à moitié ruinés, et des artisans mourant de faim, se privent de leur dernier morceau de pain pour payer une guerre de caprice ? cette question est faite, au nom de l'humanité, au plus loyal des chevaliers chrétiens, par la bonne ville d'Avignon, qui vient de suer avec son sang cent mille écus d'or, tandis que Sa Sainteté garde, dans les caves de son château, deux millions d'écus, sans compter les trésors de Rome. »

- Eh bien ! demanda Bertrand courroucé, quand le légat eut achevé sa lecture.
- Hélas ! dit le légat, il faut que Sa Sainteté ait été trahie.
- Ce que l'on me dit là de ses richesses enfouies est donc vrai ?
- On le prétend.
- Alors, monseigneur le légat, dit le connétable, reprenez cet or, ce n'est pas le pain du pauvre qu'il faut à gens qui vont défendre la cause de Dieu, c'est le superflu du riche. Ainsi donc, écoutez bien ce que vous dit le chevalier Bertrand Duguesclin, connétable de France : Si les deux cent mille écus du pape et des cardinaux ne sont point ici avant ce soir, cette nuit je brûle non pas les faubourgs, non pas la ville, mais le palais, et avec le palais les cardinaux, et avec les cardinaux le pape, si bien que du pape, des cardinaux et du palais, il ne restera pas vestige demain matin.
Allez, monseigneur le légat.
Ces nobles paroles furent accueillies par une salve d’applaudissements des soldats, des officiers et des chefs, qui ne laissa au légat aucun doute sur l'unanimité des opinions, si bien que l'ambassadeur, gardant au milieu de ces bruyantes acclamations le même silence, reprit avec ses chevaux chargés le chemin d'Avignon.
- Enfants, dit le connétable à ceux de ses soldats qui, trop éloignés, n'avaient rien entendu, et qui s'étonnaient des acclamations de leurs camarades, ce pauvre peuple n'avait que cent mille écus à nous donner ; c'est trop peu, puisque c'est juste ce que j'ai promis à vos chefs. Le pape va nous en donner deux cent mille.
En effet, trois heures après, vingt chevaux, pliant sous le faix, franchissaient pour n'en plus sortir l'enceinte du camp de Duguesclin, et le légat, après avoir fait trois tas des espèces, l'un composé de cent mille écus d'or, et les deux autres de cinquante chacun, y ajoutait la bénédiction pontificale à laquelle les aventuriers, bons diables quand on cédait à leurs désirs, répondaient par le souhait de toutes sortes de prospérités.
Puis quand le légat fut parti :
- Maintenant, dit Duguesclin à Hugues de Caverley, à Claude l'Ecorcheur et au Vert-Chevalier, réglons nos comptes.
- Réglons, dirent les aventuriers.
- Je vous dois cinquante mille écus d'or, à un écu par soldat. Est-ce bien ainsi que la chose a été convenue ?
- C'est ainsi.
Bertrand attaqua le plus gros tas.
- Voici cinquante mille écus d'or, dit-il.
Les aventuriers comptèrent après Bertrand Duguesclin, en vertu de ce proverbe déjà en vigueur au quatorzième siècle.
          « L'argent mérite la peine d'être compté deux fois. »
- Bien ! dirent-ils, voilà la part des soldats ; passons à celle des officiers.
Bertrand tira du même tas vingt mille écus.
- Quatre mille officiers, dit-il, à cinq écus par officier, ci : vingt mille écus. Est-ce votre compte ?
Les chefs se mirent à empiler les pièces.
- C'est cela, dirent-ils au bout d'un instant.
- Bon ! fit Duguesclin. Restent les chefs.
- Oui, restent les chefs, fit Caverley en passant sa langue sur ses lèvres comme un homme joyeusement alléché.
- Maintenant, dit Bertrand, dix chefs à trois mille écus chacun, n'est-ce pas ?
- C'est le chiffre convenu.
- Ci : trente mille écus, dit Bertrand en montrant le monceau d'or diminué de plus des deux tiers.
- Le compte y est, dirent les aventuriers, il n'y a rien à dire.
- De sorte que vous n'avez plus aucune objection à faire pour entrer en campagne ? demanda Bertrand.
- Aucune, et nous sommes prêts, dit Caverley. Sauf toutefois notre serment d'obéissance au prince de Galles.
- Oui, dit Bertrand, mais ce serment ne regarde que les sujets anglais.
- Bien entendu, reprit le capitaine.
- C'est convenu.
- Alors, nous sommes contents. Cependant...
- Cependant, quoi ?demanda Duguesclin.
- Ces cent autres mille écus.
- Vous êtes des capitaines trop prévoyants pour ne pas comprendre qu'à une armée qui se met en campagne, il faut un trésor.
- Sans doute, dit Caverley.
- Eh bien ! cinquante mille écus sont destinés à entrer dans la caisse générale.
- Bon ! dit Caverley à ses compagnons, je comprends. Et les cinquante mille autres dans la caisse particulière. Peste ! quel habile homme !
- Venez çà, messire mon chapelain, ajouta Bertrand, et composons ensemble une petite lettre d'envoi pour notre bon seigneur le roi de France, à qui je destine les cinquante mille écus qui nous restent.
- Ah ! fit Caverley, voilà qui est vraiment beau, je n'en ferais pas autant moi ! même pour monseigneur le prince de Galles.

Chapitre précédent | Chapitre suivant

© Société des Amis d'Alexandre Dumas
1998-2010
Haut de page
Page précédente