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Acte quatrième, dixième tableau


Le port de Portsmouth. D'un côté, la tente de Buckingham, de l'autre, une espèce de bâtisse qui peut servir de taverne aux matelots. Entre cette bâtisse et la tente, un espace praticable. Milady écrit dans la taverne.

SCèNE UNIQUE

MILADY. LORD DE WINTER, UN CAPITAINE, UN HOMME,

BUCKINGHAM, PATRICK, FELTON, D'ARTAGNAN.

DE WINTER, sortant à reculons de la tente.
Oui, milord, il sera fait comme Votre Grâce le désire... (Appelant.) Monsieur le capitaine du port ?

LE CAPITAINE, sortant d'une barque qui attend avec des Rameurs.
Votre Honneur ?

DE WINTER
Sa Grâce lord Buckingham recevra ce matin les officiers de la flotte... Puis, vers midi, elle passera sur le vaisseau amiral... Ce soir, nous levons l'ancre.

LE CAPITAINE
Bien, Votre Honneur.

DE WINTER
Quoi de nouveau ?

LE CAPITAINE
Un sloop arrivé dans la nuit.

DE WINTER
De quelle nation ?

LE CAPITAINE
Anglais.

DE WINTER
De guerre ou de commerce ?

LE CAPITAINE
De commerce.

DE WINTER
Capitaine ?

LE CAPITAINE
Felton.

DE WINTER
Attendez donc... Ce Felton, n'est ce point un ancien officier de la marine royale ?

LE CAPITAINE
Oui, Votre Honneur, réformé par milord duc de Buckingham pour cause d'indiscipline.

DE WINTER
Amenait il des passagers ?

LE CAPITAINE
Une femme... Au reste, j'aurai l'honneur de mettre sous les yeux de milord le livre du capitaine Felton, qui doit venir le reprendre et signer au registre.

DE WINTER
Montrez moi ce registre.

LE CAPITAINE
L'apporterai je à Votre Honneur, ou Votre Honneur veut il passer dans mon canot ?

DE WINTER
Je vais avec vous.
(ils sortent.)

MILADY, lisant ce qu'elle écrit.
« Monseigneur le cardinal, tout s'est passé comme Votre Eminence l'avait prévu... Le capitaine du sloop qui ma conduite en Angleterre est non seulement un hardi marin, qui a fait la traversée en neuf heures, mais encore un puritain exalté, et qui prie Dieu, chaque soir, de lui épargner un crime en ne le mettant point en face du duc... Felton, pendant la traversée, s'est apitoyé sur mes malheurs... Je lui ai raconté, sans le lui nommer, qu'un seigneur anglais n'avait séduite et lâchement abandonnée, que la soif d'une vengeance terrible me conduisait en Angleterre... Felton a pleuré avec moi, j'ai chanté des psaumes avec lui ;... nous nous appelons frère et sœur... Cécily et Felton... Aujourd'hui, 23 août 1624, le duc, qui a fait dresser sa tente sur le port, espère appareiller et faire voile pour la France. Je suis donc arrivée à temps pour dire à Votre Eminence que je crois qu'il n'appareillera pas... J'envoie précipitamment ces nouvelles à Votre Eminence en me servant, pour correspondre avec elle, de notre chiffre habituel... J'attends, au reste, M. Felton, qui, à neuf heures du matin, doit venir reprendre son registre de bord chez le capitaine du port... Il est quatre heures moins un quart, je n'ai point encore aperçu le messager que Votre Eminence m'avait promis.»

UN HOMME, s'approchant d'elle.
La Rochelle.

MILADY
Portsmouth.

L'HOMME
J'attends.

MILADY
Vous partez pour la France ?

L'HOMME
Je pars pour le pays que vous voudrez.

MILADY
Vous avez des moyens de transport ?

L'HOMME
Une barque ici, des relais là bas... Mais vous, madame ?

MILADY
Il me faut, comme à vous, une barque qui, au premier ordre, me fasse sortir du port et me conduise au premier bateau pêcheur avec lequel je m'entendrai... Voici la dépêche; allez... Que faites vous ?

L'HOMME, désignant un autre individu qui l'accompagne
Cet homme part à ma place.

MILADY
Vous avez confiance en lui ?

L'HOMME
Comme en moi même.

MILADY
C'est bien.

L'HOMME
Je reste aux ordres de Milady.

MILADY
Tenez vous aux environs de la tente du duc, et tâchez de me comprendre sur un signe, de m'obéir sur un mot.

DE WINTER, qui est revenu frapper au second compartiment, à Buckingham, qui apparaît.
Votre Grâce était enfermée.

BUCKINGHAM, riant.
Oui, je faisais ma prière.

DE WINTER
Je ne croyais pas milord si dévot.

BUCKINGHAM
Oh ! je ne vous dis pas à quel saint.

DE WINTER
Ou à quelle sainte.

BUCKINGHAM
Chut!... ne parlons plus de nos péchés de jeunesse.. Oh ! la magnifique mer ! le beau ciel ! mon cher lord !

MILADY
Le voilà !

BUCKINGHAM
Vous ne sauriez croire combien je suis heureux ! je pars avec une joie d'enfant.
(A l'apparition du Duc, les clairons sonnent et les tambours battent.)

DE WINTER
Entendez vous, milord ? Les sentinelles qui veillent à votre tente ont fait un signe, et l'on bat aux champs.

BUCKINGHAM
Mais c'est un honneur royal, de Winter.

DE WINTER
Eh ! n'êtes vous pas le véritable roi ?

MILADY
Sortirait il, par hasard ?... (Elle va à la porte.) Et Felton qui ne vient pas !

DE WINTER
Vous plaît il, milord, de vous approcher jusqu'aux rampes de la jetée pour voir votre flotte ?

BUCKINGHAM
Oui, donnez moi votre bras, milord.

CRIS
Vive Buckingham !

DE WINTER
Voyez cette forêt de mâts, monseigneur ! voyez cette fourmilière de marins !

CRIS
Vive le duc de Buckingham ! vive milord duc !

DE WINTER
Entendez vous ? entendez vous ?

BUCKINGHAM
Merci, mes amis, Merci!...

DE WINTER
Milord a t il encore besoin de moi ?

BUCKINGHAM
Non, mon cher de Winter; donnez des ordres pour la réception des officiers, et pour le départ de ce soir... puis revenez.

DE WINTER
Dans une demi heure, je serai de retour.

BUCKINGHAM, aux Sentinelles.
N'écartez personne... Ces braves gens veulent me voir : est ce un crime ? Ce soir, je pars pour la France... Qu'ils connaissent au moins celui pour qui ils prieront, et qui va peut être mourir pour eux !

CRIS
Vive Buckingham ! vive Georges de Villiers ! vive milord duc !

BUCKINGHAM
Merci, enfants, merci!... David, préparez moi les signatures... Patrick !
(Patrick s'approche; te Duc lui parle bas.)

PATRICK
Bien, monseigneur !

MILADY, qui a regardé par la porte.
Ah ! que vois je là bas ?... Ce costume noir... cette démarche grave et lente... C'est lui !... Il a bien tardé à venir...mais enfin le voilà... (Bas.) Felton ! Felton !

FELTON
On m'appelle ?

MILADY
Oui, ici, venez !

FELTON
Vous, Cécily !

MILADY
Moi même.

FELTON
Que faites vous ici seule ?... pourquoi cette pâleur, ce regard étincelant, ce couteau ouvert ?

MILADY, l'amenant à la fenêtre.
Venez ici.

FELTON
Me voilà.

MILADY
Regardez.

FELTON
Cette tente ?... Je la vois.

MILADY
Reconnaissez vous les armoiries qui la surmontent ?

FELTON
Celles de Georges de Villiers, duc de Buckingham !

MILADY
Je vous ai dit que j'étais venue chercher un ennemi en Angleterre.

FELTON
Oui.

MILADY
Un homme qui m'avait tout enlevé: honneur, avenir, fortune,

FELTON
Cet homme, c'était...?

MILADY
Vous ne devinez pas ?

FELTON
Oh ! le même... qui, à moi aussi, a tout enlevé: fortune, avenir, honneur.

MILADY
Ai je encore besoin de vous dire ce que je viens faire ici, et pourquoi ce couteau ?

FELTON
Non, je comprends, je comprends. (Il prend le couteau.)

MILADY
Que faites vous ?

FELTON
A votre tour, vous ne devinez pas ?

MILADY
Felton ! Felton ! cet homme m'appartient.

FELTON
Vous vous trompez, car il m'avait offensé avant de vous connaître.

MILADY
Il est à moi.

FELTON
Il est à nous... Plus un mot... Le Seigneur m'a conduit ici par la main... Loué soit le Seigneur ! j'ai le bras d'un homme et d'un homme offensé... et le poignard est mieux placé dans ma main que dans la vôtre... Regagnez le pont, et embarquez vous... Et le premier oiseau de mer qui volera sers la France vous portera la nouvelle de la mort de Buckingham.

MILADY
Oh ! non, à chacun sa tâche... Si je vous laisse accomplir la mienne, Felton, ce ne sera pas pour vous abandonner dans le péril... Je ne quitterai pas l'Angleterre sans mon ami... sans mon frère... sans mon héros... Votre sloop est sous voile et vous attend... Il nous a apportés, il nous remportera.

FELTON
Mais, si Dieu me livre aux Philistins ?

MILADY
Votre sœur est avec vous pour l'éternité.

FELTON
Merci !... Je vais invoquer le Seigneur... Ma sœur, laissez-moi seul en sa redoutable présence.

MILADY
Au revoir, mon frère.
(Elle s'arrête au fond.)

FELTON, s'agenouillant.
Seigneur, tu as jugé le juge, tu as condamné le tyran... Le nombre de ses jours est compté... Donne moi la force pour exécuter la sentence.

BUCKINGHAM, agenouillé.
Mon Dieu, vous avez voulu que j'aimasse uniquement en ce monde celle dont voici l'image... Faites moi vivre, mon Dieu, si elle doit m'aimer comme je l'aime... Faites moi mourir si je dois être privé de son amour.
(Rumeur derrière la tente; Milady rentre vivement.)

FELTON
Eh bien, qu'y a t il ?

MILADY
Un cheval emporté... un homme qui vient de ce côté... Je ne sais, mais... Un rassemblement ! je crains d'être reconnue.

FELTON
Reconnue !

MILADY
Non, remarquée.
(Rumeur croissante.)

LA SENTINELLE
Je vous dis qu'on ne passe pas !

D'ARTAGNAN
Je vous dis que je passerai, mordieu !... Je veux parler au duc de Buckingham, faites moi place, ou sinon...

FELTON
Entendez vous ?

MILADY
Oui, il me semble que je connais cette voix.

BUCKINGHAM, sur le seuil.
Qu'y a t il ?

D'ARTAGNAN
Dites lui que c'est un gentilhomme français qui a crevé trois chevaux de Douvres à Portsmouth; dites lui mon nom s'il le faut: M. d'Artagnan.

MILADY
D'Artagnan !

BUCKINGHAM
Un gentilhomme français ? M. d'Artagnan ? (Sortant.) Me voici !

D'ARTAGNAN
Milord ! milord ! à moi!...

BUCKINGHAM
Laissez passer ! laissez passer ! Ne vous ai je pas dit qu'aujourd'hui tout le monde était libre de venir jusqu'à moi ?... Vous, ici, monsieur ! j'espère qu'il n'est pas arrivé malheur à la reine ?

D'ARTAGNAN
Je ne crois pas, milord... Seulement, je sais qu'elle court quelque grand péril dont Votre Grâce seule peut la sauver.

BUCKINGHAM
Moi ?... De l'autre côté de la mer, je serais assez heureux pour lui être bon â quelque chose... Ah ! parlez ! parlez !

D'ARTAGNAN Prenez cette lettre.

BUCKINGHAM
Cette lettre... et de qui est elle ?

D'ARTAGNAN
D'elle.

BUCKINGHAM
De la reine!... Mon Dieu ! (Il chancelle.)

D'ARTAGNAN
Qu'avez vous, milord ?...

BUCKINGHAM, tombant assis.
Oh ! je ne m'attendais pas à tant de bonheur ! oh ! je n'y vois plus!... (Il lit.) « Ces ferrets, ou je suis perdue ! ce ferrets, pour l'amour de moi qui ai tant souffert pour vous ! ANNE.» (Parlé.) Voyons, mon brave gentilhomme, que sais tu de plus ?

D'ARTAGNAN
Rien, absolument.

BUCKINGHAM
On l'a donc persécutée ?

D'ARTAGNAN
Je le suppose.

BUCKINGHAM
Mais, enfin, tu as appris ?...

D'ARTAGNAN
Oui, milord, j'ai appris qu'il y a cent vingt lieues pour aller d'ici à Paris, et qu'il me reste vingt quatre heures pour les faire.

BUCKINGHAM
Dans une heure, tu repartiras.

D'ARTAGNAN
Milord !...

BUCKINGHAM
Oh ! vous me laisserez bien le temps de joindre une ligne à ce coffret... David, prévenez l'amiral que je mets le meilleur voilier de l'escadre, le Britannia, à la disposition de ce gentilhomme. Reposez vous une heure, d'Artagnan, pour l'amour de votre reine...une heure !

D'ARTAGNAN
Reste à vingt trois, milord, prenons garde !

BUCKINGHAM
Patrick, que l'on serve ce gentilhomme comme moi même.

PATRICK
Oui, milord.

BUCKINGHAM, conduisant d'Artagnan au fond, tire le coffret de son prie Dieu.
Tenez, les voici, ces précieux ferrets, qui devaient me suivre dans la tombe pendant l'éternité et que je n'aurai possédés qu'un instant... Elle me les avait donnés, elle me les reprend... Sa volonté, comme celle de Dieu, soit faite en toute chose !

PATRICK
Son Honneur est servi.

BUCKINGHAM
Allez, mon cher chevalier... Pendant que vous boirez un verre de vin de France, je lui écrirai, moi.

D'ARTAGNAN
Milord, je n'ai pas besoin de vous dire que plus tôt vous me donnerez mon congé, plus tôt...

BUCKINGHAM
Vous m'avez accordé une heure.

D'ARTAGNAN
Soit, milord... (A Patrick.) Par ici ?...

PATRICK
Oui
(Il sort avec d'Artagnan.)

BUCKINGHAM
Oh ! ma belle Majesté ! ...à nous deux !

MILADY
Il est seul enfin... il écrit.

FELTON
C'est l'heure marquée.

MILADY
Va, Felton !... Va, sauveur de l'Angleterre !
(Felton descend et entre dans la tente.)

BUCKINGHAM
Qui êtes vous, et que voulez vous ?

FELTON
Me reconnaissez vous, milord ?

BUCKINGHAM
Ah ! vous êtes ce jeune marin que j'ai chassé de la narine royale ?

FELTON
La faute était légère et le châtiment a été grave, milord !

BUCKINGHAM
C'est juste... vous venez réclamer... Vous tombez bien, Felton, je suis dans un jour de bonheur... Votre nom sera rétabli sur les cadres de l'armée... Le second du Neptune s'est cassé la jambe hier, vous le remplacerez si vous êtes venu pour cela... Allez.

FELTON
Je n'étais pas venu pour cela.

BUCKINGHAM
Et pourquoi étiez vous venu ?

FELTON
Pour vous dire, milord, que vous allez entreprendre une guerre impie.

BUCKINGHAM
Plaît il ?

FELTON
Pour vous dire que ce n'est ni le roi ni l'Angleterre que vous défendez à cette heure, mais que ce sont vos adultères amours que vous servez.

BUCKINGHAM
Malheureux !

FELTON
Pour vous dire que le Seigneur veut que vous renonciez à l'instant même à cette guerre fatale, qui est la mine de l'Angleterre, et qu'alors...alors je vous pardonnerai vos fautes passées, en mon nom et en celui de mes concitoyens.

BUCKINGHAM
Cet homme est fou !

FELTON
Il n'y a de fou, il n'y a d'insensé que celui qui fait semblant de ne pas m'entendre.

BUCKINGHAM
Ah ! retirez vous, monsieur, ou j'appelle et je vous fais mettre aux fous !

FELTON
Vous n'appellerez pas !

BUCKINGHAM
Holà ! Patrick ! sentinelle ! (Felton le frappe.) Ah ! traître !... tu m'as tué...

PATRICK
Milord m'a appelé ?

BUCKINGHAM
A moi ! à moi !

PATRICK
Au meurtre !

FELTON, se sauvant.
Place au vengeur de l'Angleterre ! place !

MILADY
Sauvé ! il est sauvé !

CRIS, au fond,
Au meurtre ! à l'assassin ! Courez ! courez!... C'est lui ! lui ! lui !

MILADY
Le canot, le canot ! faites avancer le canot,

D'ARTAGNAN
Milord ! milord !

BUCKINGHAM
Viens, viens, d'Artagnan !

D'ARTAGNAN
Du secours!... un médecin !

BUCKINGHAM
Inutile, inutile... Avant l'arrivée du médecin, je serai mort... Laissez nous, laissez nous... Tiens, tiens, ce coffret, le voilà... c'est tout ce que j'avais d'elle... avec la lettre.. la lettre... où est elle ? Ah ! que je la baise encore, avant que ma bouche se glace!... que je la relise avant que mes yeux se ferment ! D'Artagnan, tu lui rendras ce coffret...

D'ARTAGNAN
Milord!... Mon Dieu, si ce meurtrier était un ennemi de la reine, si on allait m'assassiner... Je ne crains rien pour moi; mais me prendre cette lettre, ce coffret.

BUCKINGHAM
Oui, oui, tu as raison... David, écrivez... Ordre de fermer le port, de ne laisser sortir aucun bâtiment, pas même un canot, pendant trois jours... excepté, le Britannia, qui conduira M. d'Artagnan... Donnez, donnez que je signe. (Il signe.) Cet ordre à lord de Winter, David, allez... allez

D'ARTAGNAN
Mon cher seigneur !

BUCKINGHAM
Et maintenant... vite, vite, le coffret... ma lettre à moitié écrite... Bon ! tu rendras ce coffret à Sa Majesté, et, comme souvenir... (Il lui montre le couteau.) Tiens... (Il tombe.) Non, non, laissez moi où je suis... Va, va, d'Artagnan, et dis lui que mon dernier mot a été pour prononcer son nom...que mon dernier soupir... Ah ! ah ! son portrait... (A David, qui rentre.) Eh bien, cet ordre ?...

DAVID
Je l'ai remis à lord de Winter lui même.

BUCKINGHAM
Son portrait... Merci, merci... Pars, d'Artagnan.

LES DOMESTIQUES
Mort !

LES GARDES, amenant Felton.
Viens, misérable ! viens !

FELTON
Mort !

MILADY
Mort !... Maintenant, en France ! (Un coup de canon.) Qu'est cela ?

LE PATRON DE LA BARQUE
Milady, le port est fermé... La barque est occupée par la garde de la marine... Impossible de fuir !

D'ARTAGNAN
Place ! place !

MILADY
D'Artagnan !

D'ARTAGNAN
Oh ! je m'en doutais bien, que ce monstre ne devait pas être loin.

MILADY
Oh ! du moins, lui aussi restera en Angleterre.

LE CAPITAINE
Monsieur d'Artagnan, le Britannia est sous voile et n'attend plus que vous.

MILADY
Tu pars, d'Artagnan ? Au revoir !

D'ARTAGNAN
Oh ! Milady!... ah ! lâche assassin!... Oui, sois tranquille!... au revoir ! au revoir !

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