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Bartavelle


Un des noms de la perdrix grecque. Cet oiseau est plus gros que la perdrix rouge, à laquelle il ressemble beaucoup ; le dos est d'un gris roussâtre, la poitrine est grise, le ventre est roux ; cet oiseau, répandu dans tout l'orient, ainsi qu'en Sicile et à Naples, ne descend jamais dans la plaine ; sa chair est blanche, fort estimée, quoique d'une saveur résineuse un peu amère, on la trouve principalement dans les Alpes, quelquefois dans les vallées du Grésivaudan, du Viennois et du Valentinois. Elle est d'origine attique ; c'est le bon roi René d'Anjou qui a doté sa chère province de ce fin gibier. Un des Scaliger ajoute que la bartavelle est originaire du mont Olympe et qu'elle a conservé le sentiment de sa grandeur, vu qu'elle ne se plaît que dans les hauts lieux, pour y régner en souveraine. Le père Poiré a dit qu'il y avait la même distance entre les bartavelles et les perdrix qu'entre les pêches et les châtaignes ; Cyrano de Bergerac estime que les bartavelles sont aux perdreaux ce que les cardinaux sont aux simples moines mendiants. Enfin, M. de La Reynière a dit que les bartavelles méritaient un si profond respect, qu'on ne devrait les manger qu'à genoux ; l'auteur des Mémoires de madame de Créquy conseille de les piquer de lardons très fins, ou encore de les barder, s'ils sont très jeunes, et de les servir en superbe plat de rôti. Mais M. Vuillemot a posé ce principe, qu'il ne fallait jamais piquer le gibier, et nous nous inclinons devant cette autorité.

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