Le grand dictionnaire de cuisine Vous êtes ici : Accueil > Accueil > Bibliothèque
Page précédente | Imprimer

Bison


Le bison, ou boeuf sauvage, habite dans toutes les parties tempérées de l'Amérique septentrionale et produit avec nos vaches.
Ce qui distingue le bison du boeuf est d'abord cette bosse qui s'élève sur ses épaules et qui, comme celle du zébu, n'est formée que d'une masse graisseuse, et varie suivant la grandeur ou l'embonpoint de l'animal ; il a aussi une longue barbe de crin et un toupet pareil qui pend échevelé entre ses deux cornes, presque sur ses yeux, ce qui lui donne un air sauvage et féroce, quoiqu'il soit fort doux et tout à fait inoffensif. Son poitrail est large, sa croupe effilée, sa queue épaisse et courte, ses jambes grosses et tournées en dehors, son poil roussâtre et long s'élève sur ses épaules, et le reste du corps est couvert d'une laine que les Indiennes tissent pour en faire des vêtements, des sacs à blé et des couvertures.
Les bisons sont si nombreux dans les steppes du Missouri, que leurs troupes mettent quelquefois plusieurs jours à défiler quand ils émigrent, leur marche fait trembler la terre et on en entend le bruit à plusieurs milles de distance. Les Indiens ont une danse, la danse du bison qui vient de ce que pour faire la cour à sa génisse, cet animal danse tout autour en galopant en rond. Immobile au milieu du cercle que décrit son futur mari, la génisse mugit doucement, semblant encourager de cette manière les avances que lui fait le bison.
La viande du bison, coupée en larges et minces tranches, se fait sécher au soleil, à la fumée, et devient alors très savoureuse, elle se sale et se conserve plusieurs années, comme celle du jambon. Elle a la même saveur que celle du boeuf avec un petit goût âcre et sauvage qui la rapproche de celle du cerf ; dans les vaches, ce sont la bosse et les langues que l'on estime le plus, elles sont très bonnes à manger fraîches, soit bouillies soit rôties.
Cet animal est très utile aux Indiens ; il les nourrit de sa chair, les vêt de sa peau et de sa laine, et sa fiente même, brûlée, donne une braise ardente dont ils se servent pour se chauffer dans les savanes ou le manque de bois ne leur laisse que cette seule ressource.
Le bison et le sauvage, a dit Chateaubriand, placés sur le même sol, sont le taureau et l'homme dans l'état de nature ; ils ont l'air de n'attendre tous les deux qu'un sillon, l'un pour devenir domestique, l'autre pour se civiliser.

Recette précédente | Recette suivante

© Société des Amis d'Alexandre Dumas
1998-2010
Haut de page
Page précédente