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Chien


Plusieurs peuples de l'Asie, de l'Afrique et de l'Amérique mangent la chair du chien. Les nègres même la préfèrent à celle des autres animaux et leur plus grand régal est de manger du chien rôti. Ce même goût se retrouve chez les sauvages du Canada, chez les Kamtchadales et dans les îles de l'Océanie. Le capitaine Cook fut sauvé d'une maladie dangereuse avec du bouillon de chien. Hippocrate dit que les Grecs mangeaient du chien et que les Romains en servaient sur les tables les plus somptueuses ; Pline assure que les petits chiens rôtis sont excellents et qu'on les jugeait dignes d'être présentés aux Dieux. A Rome, on mangeait toujours des chiens rôtis dans les festins que l'on donnait pour la consécration des pontifes ou dans les réjouissances publiques.
Or voici comment Porphyre, écrivain grec du IIIe siècle, raconte l'origine de la coutume de manger du chien :

« Un jour qu'on sacrifiait un chien, certaine partie de la victime on ne dit pas laquelle tomba par terre, le prêtre la ramassa pour la remettre sur l'autel ; mais comme elle était très chaude, il se brûla. Par un mouvement spontané et naturel dans cette circonstance, il mit ses doigts dans sa bouche et il trouva que le jus était bon. La cérémonie terminée, il mangea la moitié du chien et porta le reste à sa femme ; puis, à chaque sacrifice, ils se régalaient de la victime. Bientôt le bruit en courut dans la ville, chacun voulut en essayer, et en peu de temps on trouva des chiens rôtis sur les meilleures tables. On commença par faire cuire les jeunes chiens, qui étaient naturellement plus tendres, puis les jeunes n'y suffisant plus, on se servit des gros. »

Les bulletins de la récente expédition des Anglais en Chine nous ont donné des détails fort curieux sur la nourriture des Chinois ; entre autres, qu'ils engraissent des chiens dans des cages comme nous faisons de nos poulets ; ils les nourrissent de substances végétales, puis ils les mangent et les trouvent excellents. C'est, paraît-il, un des mets les plus recherchés du Céleste-Empire. On le vend dans toutes les boucheries chinoises, mais c'est une friandise qui, comme nos dindes truffées, n'est réservée qu'aux heureux du siècle, et le commun des mortels est obligé de s'en tenir à la vue seulement.

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