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Arbre à pain


Cet arbre, qui croît spontanément aux Moluques, aux îles de la Sonde et aux archipels de la Polynésie, est ainsi nommé à cause du fruit qu'il produit et que l'on appelle fruit à pain.
La hauteur de cet arbre atteint de 13 à 17 mètres ; son tronc est très gros, sa cime est ample, arrondie et composée de branches rameuses. Le fruit qu'il produit est jaune verdâtre à l'extérieur et blanc en dedans, il est plus ou moins gros, suivant l'espèce à laquelle il appartient, mais son diamètre excède rarement 21 centimètres ; il contient une pulpe qui d'abord est très blanche, comme farineuse et un peu fibreuse, mais qui dans la maturité devient jaunâtre et succulente ou d'une consistance gélatineuse. Lorsque ce fruit est mûr, toute la préparation qu'on lui donne consiste à le faire rôtir ou griller sur des charbons ardents, ou bien à le faire cuire en entier au four ou dans l'eau. On le ratisse alors et on mange le dedans, qui est blanc et tendre comme de la mie de pain frais et qui constitue un aliment très agréable et très sain. Sa saveur approche de celle du pain de farine de blé, avec un léger goût d'artichaut ou de topinambour, et il peut conserver sa fraîcheur pendant sept ou huit mois consécutifs.
On assure que deux ou trois de ces arbres remarquables suffisent à la nourriture d'un homme pendant une année entière. Quant à sa culture, elle exige peu de soins, et les Français, puis ensuite les Anglais l'ont introduit à l'île de France, à la Guadeloupe, à la Jamaïque, où les habitants se nourrissent de son fruit, se fabriquent des vêtements avec la seconde écorce de l'arbre et enveloppent leurs aliments avec ses feuilles, qui atteignent quelquefois jusqu'à 1 mètre de longueur et 40 à 50 centimètres de largeur.
L'équipage de l'amiral Anson, se trouvant relâché dans une anse des îles Mariannes et complètement dépourvu de vivres, ramassa une cinquantaine de ces fruits qui étaient tombés à terre, et vécut avec pendant quelques jours. Il s'en trouva très bien, et ces fruits amassés là par la main de la Providence vinrent à propos le sauver des horreurs de la faim.
On prépare avec le fruit de l'arbre à pain différents mets dont les habitants pauvres de l'île de France et de la Guadeloupe se nourrissent ; ils en font une très grande consommation.
Le célèbre voyageur anglais, capitaine Cook, ne tarit pas sur les éloges qu'il donne à l'arbre à pain ; il dit qu'il lui fut d'un très grand secours, surtout dans les cas de maladies, et prétend qu'il guérissait tous ses malades avec le fruit de cet arbre.

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