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Chapitre XXVI


Le collège de l'abbé Grégoire. – La réception qui m'y est faite. – Les grandes eaux jouent pour mon arrivée. – On conspire contre moi. – Bligny me provoque en combat singulier. – Je suis vainqueur.

Il fut convenu qu'au lieu d'aller au séminaire, j'irais au collège chez l'abbé Grégoire, à Villers-Cotterêts. On appelait collège l'école de l'abbé Grégoire, comme, en Angleterre, on appelle lords certains bâtards de grands seigneurs, par pure courtoisie.
Il fut donc décidé que j'irais au collège de l'abbé Grégoire. Oh ! parlons de l'abbé Grégoire, parlons-en longuement ; parlons-en comme on parle d'un honnête homme, d'un digne homme, d'un saint homme.
L'abbé Grégoire n'était pas un esprit élevé ; c'était mieux que cela, c'était un esprit juste ; deux cents écoliers lui sont passés par les mains pendant les quelques années qu'il a tenu collège. Je ne sache pas qu'un seul ait mal tourné.
Depuis quarante ans qu'il était attaché à l'église de Villers-Cotterêts, jamais une de ces petites médisances qui font sourire les indévots et les libertins n'avait été hasardée sur son compte ; les mères qui s'étaient confessées à lui dans leur jeunesse, et pendant la sienne, lui menaient leurs filles avec confiance, parce qu'elles savaient qu'à travers la grille du confessionnal ne passeraient alors, comme autrefois, que des paroles chastes et paternelles.
Jamais il n'avait eu ni bonne ni gouvernante ; il vivait avec sa soeur, petite vieille maigre, un peu acariâtre, un peu bossue, qui adorait, je me trompe, qui vénérait son frère.
Pauvre cher abbé, que nous avons rendu si malheureux, que nous avons tant fait enrager, qui nous grondait si fort, et qui nous aimait tant !
Il en avait été de lui comme d'Hiraux ; je l'aimais tant avant qu'il fût question d'aller au collège, que je me décidai, sans le moindre effroi, à cette grande innovation dans mon existence. D'ailleurs, à côté du séminaire, qu'était-ce que cela ?
La classe de l'abbé Grégoire ouvrait à huit heures et demie du matin, aussitôt la messe dite ; puis elle fermait à midi. Chacun s'en allait dîner chez ses parents ; on était de retour à une heure ; à une heure cinq minutes, la classe se rouvrait pour se refermer à quatre.
Joignez à cela les dimanches, fêtes, demi-fêtes et quarts de fête, et vous conviendrez que ce n'était pas une existence bien dure que celle que j'allais mener.
En général, à l'âge que j'avais, je n'étais pas très aimé des autres enfants de la ville ; j'étais vaniteux, insolent, rogue, plein de confiance en moi-même, rempli d'admiration pour ma petite personne, et cependant, avec tout cela, capable de bons sentiments, quand le coeur était mis en jeu aux lieu et place de l'amour-propre ou de l'esprit.
Quant au physique, je faisais un assez joli enfant : j'avais de longs cheveux blonds bouclés, qui tombaient sur mes épaules, et qui ne crêpèrent que lorsque j'eus atteint ma quinzième année ; de grands yeux bleus qui sont restés à peu près ce que j'ai encore aujourd'hui de mieux dans le visage ; un nez droit, petit et assez bien fait ; de grosses lèvres roses et sympathiques ; des dents blanches et assez mal rangées. Là-dessous, enfin, un teint d'une blancheur éclatante, lequel était dû, à ce que prétendait ma mère, à l'eau-de- vie que mon père l'avait forcée de boire pendant sa grossesse, et qui tourna au brun à l'époque où mes cheveux tournèrent au crépu.
Pour le reste du corps, j'étais long et maigre comme un échalas.
Les cadres du collège de l'abbé Grégoire n'étaient pas larges : vingt-cinq ou trente écoliers suffisaient pour les remplir ; c'était donc un événement que l'arrivée d'un nouvel élève au milieu de ce petit nombre d'élèves.
De mon côté, cette entrée était une grande affaire : on m'avait fait tailler, dans une redingote de mon grand-père, un habillement complet. Cet habillement était café au lait foncé, tout chiné de points noirs. J'en étais satisfait, et je pensais qu'il produirait une certaine sensation sur mes camarades.
A huit heures du matin, un lundi d'automne, je m'acheminai donc vers le puits où j'allais boire la science à pleines lèvres, marchant d'un pas grave, levant le nez d'un air fier, portant sous le bras toute ma bibliothèque de grammaires, d'Epitome historiae sacrae de dictionnaires et de rudiments, tout cela neuf comme mes habits, et jouissant d'avance de l'effet qu'allait produire mon apparition sur le commun des martyrs. On entrait dans la cour de l'abbé Grégoire par une grande porte faisant voûte assez prolongée, et donnant sur la rue de Soissons. Cette porte était toute grande ouverte.
Mes yeux plongeaient dans la cour : elle était vide.
Je crus un instant que j'étais en retard, et qu'on était déjà en classe. Je franchis rapidement le seuil ; en même temps, la porte se ferma derrière moi, de grands cris de joie retentirent, et une rosée, qui ressemblait fort à une averse, tomba sur moi du haut d'un double amphithéâtre de tonneaux.
Je levai les yeux : chaque élève, sur un tonneau, posait dans l'attitude et dans l'action de Manneken-Pis, de Bruxelles. Les grandes eaux jouaient pour mon arrivée.
Cette façon de me recevoir me déplut fort ; je pris le galop pour me soustraire à l'application de ces douches d'une nouvelle espèce ; mais il y avait eu un premier moment d'étonnement qui avait amené un moment d'hésitation ; puis, le parti pris, il m'avait fallu franchir un espace de cinq à six pas ; de sorte que, lorsque je sortis de la voûte, j'étais tout ruisselant.
J'étais fort pleureur de ma nature. Souvent, tout enfant, je m'asseyais dans un coin et pleurais sans aucun motif. Alors, comme, lorsque je parlais de moi, c'était toujours à la troisième personne, et qu'on avait adopté, par façon de raillerie, cette manière de me parler, alors ma mère s'approchait de moi et me demandait :
- Pourquoi Dumas pleure-t-il ?
- Dumas pleure, répondais-je, parce que Dumas a des larmes.
Cette réponse, qui enlevait toute inquiétude, satisfaisait presque toujours ma mère, qui s'en allait en riant, et me laissait pleurer tout à mon aise.
Si je pleurais sans motif, à plus forte raison, on le comprend bien, devais-je pleurer, un motif réel m'étant donné de verser des larmes. Or, quel motif plus plausible pouvait m'être donné que celui de l'humiliation que je venais de subir, et du tort qui venait d'être fait à mon vêtement neuf ?
Aussi, lorsque l'abbé Grégoire revint de dire sa messe, me trouva-t-il sur l'escalier, fondant en eau, ni plus ni moins que la Biblis de M. Dupaty.
A peine l'abbé Grégoire avait-il paru, que mes camarades s'étaient rapprochés de moi, s'étaient rangés en cercle autour de l'escalier, et, avec toutes les apparences d'un intérêt réel, se demandaient les uns aux autres quelle pouvait être la cause de mes larmes. L'abbé Grégoire fendit le cercle hypocrite, monta deux ou trois marches, et, approchant son lorgnon de son oeil il était myope comme une taupe, me regarda en me demandant ce que j'avais.
J'allais répondre ; mais, derrière l'abbé, vingt poings fermés s'allongèrent, vingt figures menaçantes me firent une grimace significative. Je poussai un hurlement ; l'abbé Grégoire se retourna : tous les visages sourirent, toutes les mains rentrèrent dans les poches.
- Mais qu'a-t-il donc ? demanda l'abbé.
- Nous n'en savons rien, répondirent les hypocrites ; c'est comme cela depuis qu'il est arrivé.
- Comment ! depuis qu'il est arrivé, il pleure ?
- Oh ! mon Dieu, oui. N'est-ce pas ? n'est-ce pas ? n'est-ce pas ?
- Oui ! oui ! oui ! répondirent toutes les voix. Dumas pleure.
- Mais, enfin, pourquoi pleure-t-il, Dumas ?
- Dame ! répondit l'un d'eux qui connaissait la tradition, sans doute Dumas pleure parce que Dumas a des larmes...
La raillerie m'exaspéra.
- Non ! m'écriai-je, non, je ne pleure pas parce que j'ai des larmes : je pleure parce que... parce que... parce qu'ils m'ont pissé sur la tête, là !...
Le crime était si étrange, l'idée si baroque, que l'abbé me fit répéter l'accusation deux fois.
Puis, se retournant vers les élèves :
- Montons, messieurs. Nous reparlerons de cela là-haut.
- Ah ! mioche ! ah ! rapporteur ! ah ! dénonciateur ! dirent tout bas dix voix ; sois tranquille, va, en sortant !...
L'abbé se retourna. On se tut et l'on entra en classe.
Chacun prit sa place ; moi seul n'avais pas la mienne. Je restai debout.
- Viens ici, mon petit ami, dit l'abbé.
- Me voilà, monsieur l'abbé, fis-je en pleurnichant.
Il me tâta.
- Mais il est tout mouillé, cet enfant !...
Mes lamentations redoublèrent.
- Je crois bien qu'il est mouillé, dit un grand, depuis le temps qu'il pleure.
- Comment ! dit l'abbé, vous osez soutenir que ce sont ses larmes qui l'on trempé comme cela ?
- Parbleu !
- Mais, monsieur l'abbé, m'écriai-je, je ne peux pas m'avoir pleuré dans le dos, et je suis aussi mouillé par-derrière que par-devant.
L'abbé vérifia le fait.
- C'est juste, dit-il ; pas de récréation à midi, des férules tout de suite, et trois cents vers demain matin.
Alors, il s'éleva un concert de plaintes et de gémissements pareils à celui que Dante entendit dans le premier cercle de l'enfer ; ces plaintes et ces gémissements étaient mêlés de sourdes menaces qui me faisaient courir des frissons sous la peau. Cependant, il fallait se soumettre. L'abbé possédait les vieilles traditions collégiales, il avait l'oreille sourde et la main vigoureuse : il appliqua une vingtaine de paire de férules qui doublèrent les plaintes, les gémissements et les menaces.
Je compris que je venais d'amasser sur ma tête un orage qui se résoudrait en une grêle de coups de poing.
Les férules avaient cela de bon qu'elles dispensaient de travailler pendant toute la classe ; pas une ligne ne fut écrite de neuf heures à midi, sous prétexte que M. l'abbé avait frappé si rude, qu'on avait la main engourdie.
L'abbé fit cette concession.
A midi, chacun essaya de trouver un prétexte pour échapper à la retenue. Il est incroyable ce que chacun avait à faire, et de quelle importance étaient les sorties, ce jour-là.
Trois prétextes me restèrent dans l'esprit : Saunier avait sa leçon de clarinette à prendre ; Ronet devait se purger ; Leloir devait tirer à la conscription !
Il va sans dire que, leçon de clarinette, huile de ricin et tirage à la conscription, l'abbé Grégoire remit tout cela au lendemain.
A midi, je sortis absolument seul du collège. Oh ! quelles réflexions profondes je fis en revenant à la maison ! comme je compris qu'il eût bien mieux valu rire de la plaisanterie, si peu risible qu'elle fût, que d'en pleurer, ainsi que je l'avais fait ! comme je mis Héraclite à mille piques au-dessus de Démocrite !
Ma tristesse frappa profondément ma mère, qui m'interrogea fort sur les causes de cette mélancolie. Mais je n'avais été que trop bavard déjà, et je gardai un profond silence.
A une heure, je revins au collège. Chacun avait reçu son dîner de la maison paternelle ; la plupart de ces dîners, il faut le dire à la louange des parents, se composaient d'un simple morceau de pain sec.
Les plaintes et les gémissements avaient cessé ; mais les menaces avaient grossi, le nuage était sombre et plein d'éclairs. Je ne pouvais pas lever le nez du papier sur lequel je déclinais rosa, la rose, que je ne visse un poing qui n'avait rien de commun avec la déclinaison que j'exécutais.
Je compris qu'en sortant, j'allais être pulvérisé.
Ce n'étaient pas les grands qui me menaçaient le plus : ceux-là comprenaient leur force, et sentaient qu'ils ne pouvaient se venger d'un enfant ; mais c'étaient ceux qui étaient de mon âge ou à peu près.
Il y avait surtout un nommé Bligny, le fils d'un marchand de drap demeurant sur la place de la Fontaine, qui était si enragé contre moi, qu'il parut décidé d'un commun accord qu'on remettrait à Bligny la vengeance générale.
Bligny avait deux ans de plus que moi, de sorte que j'étais habitué à regarder Bligny comme un grand, quoique, en réalité, je fusse aussi grand que lui.
Un duel avec lui ne me laissait donc pas sans inquiétude.
Cependant, j'avais tant de fois entendu raconter les trois duels qu'avait eus mon père en entrant au régiment, à propos du roi et de la reine, que je comprenais qu'il n'y avait pas moyen d'éviter celui-là.
La préoccupation me fit faire une dizaine de fautes dans les trois ou quatre déclinaisons que j'arrivai à exécuter pendant la classe.
Je ne sais pas si le temps paraissait long à mes camarades ; mais ce que je sais, c'est que jamais il ne s'écoula pour moi avec une pareille rapidité. Quatre heures sonnèrent, l'abbé Grégoire dit sa prière, que je croyais être à peine à moitié de la classe.
Il fallait sortir ; j'en pris mon parti ; je nouai le plus lentement possible mes livres. J'espérais que, descendant le dernier, le torrent se serait écoulé, et que je trouverais le passage libre.
Et cependant quelque chose me disait, au fond du coeur, que j'avais amassé, par ma dénonciation, trop de vengeances sur ma tête pour en être quitte à si bon marché.
Je pouvais dire un mot à l'abbé Grégoire, et il me reconduisait lui-même ou me faisait reconduire par sa soeur Alexandrine ; mais je compris que ce serait une lâcheté qui reculerait l'affaire, voilà tout. M. Grégoire ou sa soeur ne pouvait me reconduire éternellement. Un jour viendrait où je serais obligé de m'en aller seul, et, ce jour-là, il faudrait bien en découdre avec l'un ou l'autre de mes camarades.
Je résolus donc de braver le danger et d'attaquer, comme on dit, le taureau par les cornes.
Notez que toutes ces réflexions se heurtaient dans une tête de dix ans.
Ma résolution prise, je dis adieu à l'abbé Grégoire. Je poussai un gros soupir, et je descendis.
Je ne m'étais point trompé : tout le collège était assis en demi-cercle, comme les spectateurs romains sur les gradins de leur amphithéâtre ; et, debout au bas de l'escalier, l'habit bas, les manches retroussées, Bligny m'attendait.
Ah ! j'avoue que, quand j'arrivai au tournant de l'escalier et que je vis toutes ces dispositions prises pour l'inévitable combat, le coeur me faillit, et que je fus près de remonter ; mais ce moment d'hésitation, quelque effort que j'eusse fait pour le réprimer, n'avait point échappé à mes camarades : une huée universelle s'éleva, les mots les plus outrageants montèrent de la cour au degré de l'escalier où je me trouvais. Je me sentis pâlir et frissonner ; une sueur froide me passa sur le front. Je mesurai les deux extrémités ou j'étais réduit, celle d'attraper quelques coups de poing sur l'oeil ou dans les dents, et tout serait fini, ou celle d'être éternellement le jouet de mes camarades, et d'avoir à recommencer tous les jours. Je me cramponnai à mon courage, près de m'échapper ; je fis un effort sur ma volonté, afin qu'elle devînt entièrement maîtresse de la situation. Il y eut une demi-minute de lutte, au bout de laquelle je sentis que le moral venait de vaincre le physique ; le raisonnement, l'instinct.
Cependant, je sentis, en même temps, que j'avais besoin d'un certain aiguillon pour me pousser tout à fait, que, cet aiguillon, je l'avais en moi- même, et que, si je voulais aller en avant, il fallait que je me stimulasse avec le fouet de la parole.
- Ah ! dis-je m'adressant à Bligny, ah ! c'est comme cela ?
- Oui, c'est comme cela, répondit-il.
- Tu veux donc te battre, toi ?
- Oui, je le veux.
- Ah ! tu le veux ?
- Oui.
- Ah ! tu le veux ?
- Oui.
- Eh bien, attends !
J'étais arrivé à point ; je déposai mes livres à terre, je jetai bas ma veste, et je me précipitai sur mon antagoniste en criant :
- Ah ! tu veux te battre ?... Ah ! tu veux te battre ?... Attends ! attends ! attends !
Que le maréchal de Saxe, ce grand philosophe militaire, avait bien raison de dire que tout l'art de la guerre consiste à faire semblant de n'avoir pas peur, et à faire peur à son adversaire.
J'eus l'air d'être sans crainte, et Bligny fut vaincu.
Je ne veux pas dire qu'il fut vaincu sans combat, non ; mais mieux eût valu pour lui ne pas combattre ; un coup de poing qu'il reçut sur l'oeil, un autre coup de poing qu'il reçut dans les dents, la retraite précipitée, résultat de cette double attaque, qui n'eut pour contrepoids qu'un faible coup de poing reçu par moi sur le nez, tout cela fut l'affaire d'une minute à peine.
Le champ de bataille était à moi.
Je dois rendre justice à mes camarades : cette victoire fut suivie d'unanimes applaudissements.
Je me mis alors à repasser ma veste, et à ramasser mes livres en murmurant ces seuls mots qui résumaient toute ma pensée :
- Ah ! mais ! ah ! mais ! ah ! mais !
Ce qui voulait dire : « Faites-y attention, voilà comme je suis : poltron au fond, mais, quand on me pousse à bout, un Alexandre, un Annibal, un César, ah ! mais ! »
C'était sans doute aussi l'avis des spectateurs, car leurs rangs s'ouvrirent devant moi.
Je passai fièrement sous la grande porte, naguère témoin de mon affront, et maintenant devenue l'arc de mon triomphe. Je trouvai un livre qu'en se sauvant Bligny avait laissé glisser de son gilet.
Je pensai que les dépouilles du vaincu appartenaient de droit au vainqueur ; je ramassai le livre, et je l'emportai.
Mais, en l'emportant, je l'ouvris.
C'était l'Onanisme, de M. Tissot.
Je ne comprenais rien au titre, et je laissai ma mère me prendre ce livre et le cacher.
Deux ans après, je le retrouvai et le lus.
Si cette lecture eût eu lieu le jour de ma victoire, elle eût été inutile, parce qu'elle eût été incomprise.
Deux ans plus tard, elle fut providentielle.

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© Société des Amis d'Alexandre Dumas
1998-2010
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