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Chapitre XXXII
Le troisième ciel

Bathilde fit quelques pas en arrière, car elle sentit qu'elle allait tomber dans les bras de Raoul.
Raoul, après avoir fermé vivement la porte, fit quelques pas en avant et vint tomber aux pieds de Bathilde.
Les deux jeunes gens se regardèrent avec un indicible regard d'amour ; puis leurs deux noms, échangés dans un double cri, s'échappèrent de leurs bouches ; leurs mains se réunirent dans un serrement électrique, et tout fut oublié.
Ces deux pauvres coeurs, à qui il semblait qu'ils avaient tant de choses à se dire, battaient presque l'un contre l'autre et restaient muets : toute leur âme était passée dans leurs yeux, et ils se parlaient avec cette grande voix du silence qui, en amour, dit tant de choses, et qui a sur l'autre l'avantage de ne mentir jamais.
Ils demeurèrent ainsi quelques minutes. Enfin Bathilde sentit les larmes qui lui venaient aux yeux ; puis, avec un soupir, et se renversant en arrière comme pour retrouver la respiration dans sa poitrine oppressée :
- O mon Dieu ! mon Dieu ! que j'ai souffert ! dit-elle.
- Et moi donc ! dit d'Harmental, moi qui ai envers vous l'apparence de tous les torts, et qui cependant suis innocent.
- Innocent, dit Bathilde, à qui, par une réaction toute naturelle, ses premiers doutes revenaient.
- Oui, innocent, reprit le chevalier.
Et alors il raconta à Bathilde tout ce que de sa vie il avait le droit de lui raconter, c'est-à-dire son duel avec Lafare ; comment, à la suite de ce duel, il était venu se cacher dans la rue du Temps-Perdu ; comment il avait vu Bathilde, comment il l'avait aimée ; son étonnement en découvrant successivement en elle la femme distinguée, le peintre habile, la musicienne de premier ordre ; sa joie lorsqu'il crut voir qu'il ne lui était pas tout à fait indifférent ; son bonheur lorsqu'il commença à croire qu'il était aimé ; enfin il lui dit combien il était heureux lorsqu'il avait reçu, comme colonel des carabiniers, l'ordre de se rendre en Bretagne, et comment cet ordre portait qu'à son retour il eût à venir rendre compte de sa mission à S. A. S. madame la duchesse du Maine avant de se rendre à Paris. Il était donc arrivé directement à Sceaux, ignorant ce qui s'y passait et croyant n'avoir que des dépêches à y déposer en passant, lorsqu'il était au contraire tombé au milieu d'une fête à laquelle il avait été, bien malgré lui, mais à cause de la position qu'il occupait près de monsieur le duc du Maine, forcé de prendre part. Ce récit fut terminé par des expressions de regret, par des paroles d'amour et par des protestations de fidélité telles, que Bathilde ne fit presque pas attention aux parties premières du discours pour ne s'occuper et ne se souvenir que de la fin.
C'était le tour de Bathilde. Bathilde aussi avait une longue histoire à raconter à d'Harmental ; mais dans cette histoire il n'y avait ni réticences ni obscurités. Ce n'était pas l'histoire d'une époque de sa vie, mais de toute sa vie. Bathilde, avec une certaine fierté d'apprendre à son amant qu'elle était digne de lui, se prit donc tout enfant entre les caresses d'un père et d'une mère ; puis elle se montra orpheline, puis abandonnée. C'est alors qu'apparut Buvat, cet homme au visage vulgaire et au coeur sublime, et elle dit toutes ses attentions, toutes ses bontés, tout son amour pour sa pauvre pupille. Elle passa en revue sa jeunesse insoucieuse et son adolescence pensive. Enfin elle arriva au moment où, pour la première fois, elle avait vu d'Harmental, et, arrivée là, elle sourit en rougissant, car elle sentait bien qu'elle n'avait plus rien à lui apprendre.
Mais il n'en était pas ainsi. C'était surtout ce que Bathilde croyait n'avoir pas besoin d'apprendre au chevalier que le chevalier voulait absolument savoir de sa bouche ; aussi ne lui fit-il grâce d'aucun détail. La pauvre enfant eut beau s'arrêter, rougir, baisser les yeux, il lui fallut ouvrir son pauvre coeur virginal, tandis que d'Harmental, à genoux devant elle, recueillait ses moindres paroles ; puis, quand elle eut fini, recommencer encore, car d'Harmental ne pouvait se lasser de l'entendre, tant il était heureux de se sentir aimé par Bathilde, et tant il était fier de pouvoir l'aimer.
Deux heures s'étaient écoulées comme deux secondes, et les jeunes gens étaient encore là, d'Harmental aux genoux de Bathilde, inclinée sur lui, leurs mains dans leurs mains, leurs yeux sur leurs yeux lorsqu'on sonna tout à coup à la porte. Bathilde jeta les yeux sur une petite pendule accrochée dans un coin de la chambre. Il était quatre heures six minutes : il n'y avait pas à s'y tromper, c'était Buvat qui rentrait.
Le premier mouvement de Bathilde fut tout à la crainte ; mais aussitôt Raoul la rassura en souriant : il avait le prétexte que lui avait fourni l'abbé Brigaud. Les deux amants échangèrent donc encore un dernier serrement de main et un dernier coup d'oeil, puis Bathilde alla ouvrir la porte à son tuteur, qui commença, comme d'habitude, par l'embrasser au front, et qui, après l'avoir embrassée, aperçut seulement d'Harmental.
La stupéfaction de Buvat fut grande : c'était la première fois qu'un autre homme que lui entrait chez sa pupille. Il fixa sur d'Harmental deux gros yeux étonnés, et attendit, levant et baissant sa canne en mesure, mais sans en toucher la terre. Il lui semblait vaguement connaître ce jeune homme.
D'Harmental s'avança vers lui avec cette aisance dont les gens d'une certaine classe n'ont pas même l'idée.
- C'est à monsieur Buvat, lui dit-il, que j'ai l'honneur de parler ?
- A moi-même, monsieur, répondit Buvat en s'inclinant et en tressaillant au son de cette voix qu'il croyait reconnaître, comme il avait cru reconnaître aussi ce visage, et tout l'honneur est de mon côté, je vous prie de croire.
- Vous connaissez l'abbé Brigaud ? continua d'Harmental.
- Oui, monsieur, parfaitement, le... le... le... de madame Denis, n'est-ce pas ?
- Oui, reprit en souriant d'Harmental, le directeur de madame Denis.
- Je le connais, un homme de beaucoup d'esprit, monsieur, de beaucoup d'esprit.
- C'est cela même. Ne vous étiez-vous pas adressé à lui, dans le temps, monsieur Buvat, pour avoir des copies à faire ?
- Oui, monsieur, car je suis copiste, pour vous servir ; Buvat s'inclina.
- Eh bien ! dit d'Harmental en lui rendant son salut ; ce cher abbé Brigaud, qui est mon tuteur, afin que vous sachiez, monsieur, à qui vous parlez, vous a découvert une excellente pratique.
- Ah ! vraiment ! Asseyez-vous donc, monsieur.
- Merci, je vous rends grâces.
- Et quelle est cette pratique, s'il vous plaît ?
- Le prince de Listhnay, rue du Bac, n° 110.
- Un prince ! monsieur, un prince ?
- Oui, un Espagnol, je crois, qui est en correspondance avec le Mercure de Madrid, et qui lui envoie toutes les nouvelles de Paris.
- Mais, c'est une trouvaille, cela, monsieur !
- Une véritable trouvaille, vous l'avez dit, qui vous donnera un peu de mal, c'est vrai, car toutes ses dépêches sont en espagnol.
- Diable ! diable ! fit Buvat.
- Savez-vous l'espagnol ? demanda d'Harmental.
- Non, monsieur ; je ne le crois pas, du moins.
- N'importe, continua le chevalier, souriant du doute de Buvat ; vous n'avez pas besoin de savoir une langue pour faire des copies dans cette langue.
- Moi, monsieur, je copierais du chinois, pourvu que les pleins et les déliés fussent assez convenablement tracés pour former des lettres. Poussée à un certain point monsieur, la calligraphie est un art d'imitation comme le dessin.
- Et je sais que, sous ce rapport, monsieur Buvat, reprit d'Harmental, vous êtes un grand artiste.
- Monsieur, dit Buvat, vous me confusionnez. Maintenant, sans indiscrétion, puis-je vous demander à quelle heure je trouverai Son Altesse ?
- Quelle Altesse ?
- Son Altesse le prince de... je ne me rappelle plus le nom... que vous avez dit, monsieur... que vous m'avez fait l'honneur de me dire, ajouta Buvat en se reprenant.
- Ah ! le prince de Listhnay !
- Lui-même.
- Il n'est pas Altesse, mon cher monsieur Buvat.
- Pardon, c'est qu'il me semblait que tous les princes...
- Oh ! il y a prince et prince... Celui-ci est un prince de troisième ordre, et pourvu que vous l'appeliez monseigneur, il sera fort satisfait.
- Vous croyez ?
- J'en suis sûr.
- Et je le trouverai, s'il vous plaît ?
- Mais dans une heure, si vous voulez : après votre dîner, par exemple, de cinq heures à cinq heures et demie. Vous vous rappelez l'adresse ?
- Oui, rue du Bac, n° 110. Très bien ! monsieur. Très bien ! j'y serai.
- Ainsi donc, dit d'Harmental, à l'honneur de vous revoir. Et vous, mademoiselle, ajouta-t-il en se retournant vers Bathilde, recevez tous mes remerciements pour la bonté que vous avez eue de me tenir compagnie en attendant monsieur Buvat, bonté de laquelle je vous garderai, je vous le jure, une reconnaissance éternelle.
Et à ces mots, laissant Bathilde interdite de cette puissance que lui avait donnée sur lui-même l'habitude de situations pareilles, d'Harmental, par un dernier salut, prit congé de Buvat et de sa pupille.
- Ce jeune homme est vraiment fort aimable, dit Buvat.
- Oui, fort aimable, répondit machinalement Bathilde.
- Seulement, c'est une chose extraordinaire ; il me semble que je l'ai déjà vu.
- C'est possible, dit Bathilde.
- C'est comme sa voix, continua Buvat ; je suis convaincu que sa voix ne m'est point étrangère.
Bathilde tressaillit, car elle se rappela le soir où Buvat était rentré tout effaré, après son aventure de la rue des Bons-Enfants, et d'Harmental ne lui avait rien dit qui eût rapport à cette aventure.
En ce moment Nanette entra, annonçant que le dîner était servi. Buvat, qui était pressé de se rendre chez le prince de Listhnay, passa le premier dans la petite salle à manger.
- Eh bien ! mademoiselle, dit tout bas Nanette, il est donc venu, le beau jeune homme ?
- Oui, Nanette, oui, répondit Bathilde en levant les yeux au ciel avec une expression de gratitude infinie ; oui, et je suis bien heureuse.
Elle passa dans la salle à manger, où, après avoir posé son chapeau sur sa canne et sa canne dans un coin, Buvat l'attendait, en frappant, comme c'était son habitude dans ses moments de satisfaction, ses mains sur ses cuisses.
Quant à d'Harmental, il ne se trouvait pas moins heureux que Bathilde : il était aimé, il en était sûr, Bathilde le lui avait dit avec le même plaisir qu'elle avait eu à entendre dire elle-même à d'Harmental qu'il l'aimait. Il était aimé, non plus d'une pauvre orpheline, d'une petite grisette, mais par une jeune fille de noblesse, dont le père et la mère avaient occupé, à la cour de Monsieur et de son fils, de ces charges qui, à cette époque, étaient d'autant plus honorables qu'elles rapprochaient davantage des princes. Rien n'empêchait donc Bathilde et d'Harmental d'être l'un à l'autre ; s'il restait un intervalle social entre eux, c'était si peu de chose que Bathilde n'avait qu'un pas à faire pour monter, et d'Harmental qu'un pas à faire pour descendre, et que tous deux se rencontraient à moitié chemin. Il est vrai que d'Harmental oubliait une chose, une seule chose : c'était ce secret qu'il s'était cru obligé de taire à Bathilde comme n'étant pas le sien, c'était cette conspiration qui creusait sous ses pieds un abîme qui d'un moment à l'autre pouvait l'engloutir. Mais d'Harmental était loin de voir les choses ainsi ; d'Harmental était sûr d'être aimé, et le soleil de l'amour fait à la vie la plus triste et la plus abandonnée un horizon couleur de rose.
De son côté, Bathilde n'avait aucun doute fâcheux sur l'avenir : le mot de mariage n'avait point été prononcé entre elle et d'Harmental, c'est vrai, mais leurs deux coeurs s'étaient montrés l'un à l'autre dans toute leur pureté, et il n'y avait point de contrat écrit qui valut un regard des yeux, qui égalât un serrement de mains de Raoul. Aussi, lorsqu'après le dîner, Buvat, se félicitant de la bonne aubaine qui venait de lui arriver, prit sa canne et son chapeau pour se rendre chez le prince de Listhnay, à peine Bathilde fut-elle seule dans sa chambre, qu'elle tomba à genoux pour remercier Dieu, et que, sa prière finie, elle s'en alla, joyeuse et confiante, ouvrir elle-même, sans hésitation comme sans honte, cette malheureuse fenêtre si longtemps fermée. Quant à d'Harmental, depuis qu'il était rentré, il n'avait pas quitté la sienne.
Au bout d'un instant, les amants furent convenus de tous leurs faits : la bonne Nanette serait mise entièrement dans la confidence. Tous les jours, quand Buvat serait parti, d'Harmental monterait, demeurerait deux heures près de Bathilde : le reste du temps, on se parlerait par la fenêtre, et quand par hasard on serait obligé de tenir les fenêtres fermées, on s'écrirait.
Vers les sept heures du soir on vit poindre Buvat au coin de la rue Montmartre ; il marchait de son pas le plus grave et le plus majestueux, tenant un rouleau de papier d'une main et sa canne de l'autre ; on voyait à son oeil qu'il s'était passé quelque chose de grand dans sa vie ; Buvat avait été introduit près du prince, et avait parlé à monseigneur en personne.
Les deux jeunes gens n'aperçurent Buvat que lorsqu'il fut au-dessous d'eux : d'Harmental ferma aussitôt sa fenêtre.
Bathilde avait eu un instant d'inquiétude. Lorsque d'Harmental avait parlé à Buvat du prince de Listhnay, elle avait pensé que Raoul, surpris chez elle, inventait une seconde histoire pour expliquer sa présence. N'ayant point eu le temps de lui demander une explication, et n'osant dissuader Buvat d'aller rue du Bac, elle avait vu partir ce dernier avec un certain remords. Bathilde aimait Buvat avec toute la reconnaissance du coeur. Buvat était pour Bathilde quelque chose de sacré, que son respect devait éternellement garantir du ridicule ; elle attendit donc avec anxiété son apparition pour juger d'après son visage de ce qui s'était passé : le visage de Buvat était resplendissant.
- Eh bien ! petit père ? dit Bathilde avec un reste de crainte.
- Eh bien ! dit Buvat, j'ai vu Son Altesse.
Bathilde respira.
- Mais pardon, petit père, dit-elle en souriant, vous savez bien que monsieur Raoul vous a dit que le prince de Listhnay n'avait pas droit à ce titre, n'étant prince que de troisième ordre.
- Je le garantis du premier, et je maintiens l'altesse, dit Buvat. Un prince de troisième ordre, sabre de bois ! un homme de cinq pieds huit pouces, plein de majesté, et qui remue les louis à la pelle ! un homme qui paie la copie quinze livres la page, et qui m'a donné vingt-cinq louis d'avance !... Un prince de troisième ordre !... Ah bien oui !
Alors il passa une autre crainte dans l'esprit de Bathilde, c'est que cette prétendue pratique, que Raoul procurait à Buvat, ne fût un moyen détourné de faire accepter au bonhomme un argent qu'il croirait avoir gagné. Cette crainte emportait avec elle quelque chose d'humiliant qui serra le coeur de Bathilde. Elle tourna les yeux vers la fenêtre de d'Harmental, et elle vit le jeune homme qui la regardait avec tant d'amour par un coin du carreau, qu'elle ne pensa plus à autre chose qu'à le regarder elle-même, et cela avec tant d'abandon, que Buvat lui-même, quelque peu habile qu'il fût à surprendre chez les autres ce genre de sentiment, s'aperçut de la préoccupation de sa pupille, et s'approcha sans malice pour voir ce qui attirait ainsi son attention. Mais d'Harmental vit paraître Buvat, et laissa retomber le rideau, de sorte que le bonhomme en fut pour ses frais de curiosité.
- Ainsi donc, petit père, dit vivement Bathilde, qui craignait que Buvat ne se fût aperçu de quelque chose, et qui voulait détourner son attention, vous êtes content ?
- Très satisfait. Mais il faut que je te dise une chose.
- Laquelle ?
- Mon Dieu ! ce que c'est que de nous, et comme nous avons l'esprit faible !
- Que vous est-il donc arrivé ?
- Il est arrivé, tu te le rappelles, que je t'ai dit que je croyais reconnaître la figure et la voix de ce jeune homme, mais que je ne pouvais pas me souvenir où je les avait vues et entendues.
- Oui, vous m'avez dit cela.
- Eh bien ! il m'est arrivé qu'en traversant la rue des Bons-Enfants pour gagner le pont Neuf, il m'est passé, en arrivant en face le n° 24, comme une illumination subite, et il m'a semblé que ce jeune homme était le même que j'avais vu pendant cette fameuse nuit à laquelle je ne pense jamais sans frissonner !
- Vrai, petit père ? dit Bathilde en frissonnant elle-même. Oh ! quelle folie !
- Oui, quelle folie ! car je fus sur le point de revenir. Je pensai que ce prince de Listhnay pourrait bien être quelque chef de brigands, et qu'on voulait peut-être m'attirer dans une caverne ; mais, comme je ne porte jamais d'argent sur moi, je réfléchis que mes craintes étaient exagérées, et heureusement je les combattis par le raisonnement.
- Et maintenant, petit père, vous êtes bien convaincu n'est-ce pas, reprit Bathilde, que ce pauvre jeune homme qui est venu ici cette après-midi de la part de l'abbé Brigaud, n'a aucune affinité avec celui à qui vous avez parlé dans la rue des Bons-Enfants ?
- Sans doute. Un capitaine de voleurs, car je maintiens que telle est sa position sociale, un capitaine de voleurs ne serait pas en relation avec Son Altesse.
- Oh ! cela n'aurait pas de sens, dit Bathilde.
- Non, cela n'aurait pas le moindre sens. Mais je m'oublie : mon enfant, tu m'excuseras si je ne reste pas ce soir avec toi ; j'ai promis à Son Altesse de me mettre ce soir à sa copie, et je ne veux pas lui manquer de parole. Bonsoir, mon enfant chéri.
- Bonsoir, petit père.
Et Buvat remonta dans sa chambre, où il se mit incontinent à la besogne que lui avait si généreusement payée le prince de Listhnay.
Quant aux amants, ils reprirent leur conversation interrompue par le retour de Buvat, et Dieu seul sait à quelle heure les deux fenêtres furent fermées.

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