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Chapitre VII
Les parures et les robes de noces

En effet, on eût dit que la main de quelque génie de la terre venait d'ouvrir devant les princesses la porte d'une des mines de Golconde et de Visapour, tant les quatre planches qui formaient les quatre étages de la boîte ruisselaient de la flamme des diamants et de l'éclair bleu, vert et rouge des saphirs, des émeraudes et des rubis, au milieu desquels des perles de toutes grosseurs et de toutes formes jetaient l'éblouissement étrange de leur mate pâleur.
Les princesses se regardèrent étonnées, se demandant des yeux si elles allaient être assez riches pour payer ces parures qui leur étaient offertes par un simple colporteur italien.
- Eh bien, demanda Marie Stuart au jeune Dauphin, que dis-tu de tout cela, François ?
- Moi, dit le jeune prince ébloui, je ne dis rien, j'admire !
Le colporteur à la barbe noire fit semblant de ne point entendre et, comme s'il eût deviné ce qui venait d'être dit au moment de son entrée à propos de la duchesse de Valentinois, comme s'il eût pu savoir l'influence que la belle Diane de Poitiers avait sur tout ce monde princier et royal au milieu duquel il se trouvait :
- Commençons d'abord par faire la part des absents, dit-il ; c'est une piété dont ceux qui sont près ne peuvent se fâcher et dont ceux qui sont loin vous sont reconnaissants.
à ces mots, le colporteur plongea sa main dans la boîte aux merveilles et en tira une espèce de diadème qui, arrivé au jour, fit jeter un cri de surprise aux spectateurs.
- Voici, dit le colporteur, un diadème bien simple mais qui, dans simplicité, grâce à la main de l'illustre orfèvre qui l'a ciselé, me paraît digne de la personne à laquelle il est destiné. C'est, vous le voyez, un triple croissant enlacé comme un nœud d'amour ; dans l'ouverture, le beau berger Eudymion est couché et dort, et voici, dans son char de nacre aux roues de diamant, la déesse Diane qui vient le visiter pendant son sommeil... L'une des illustres princesses que j'ai devant les yeux, continua la colporteur, ne se nomme-t-elle pas Diane de Castro ?
Diane, oubliant que celui qui parlait était un simple marchand forain, s'avança avec autant d'empressement, et nous dirons presque avec autant de politesse que si elle eût eu affaire à un prince, tant la vue d'une œuvre d'art, d'un bijoux précieux, d'une chose ayant une valeur princière fait un prince de celui qui la possède !
- C'est moi, mon ami, dit-elle.
- Eh bien, très-illustre princesse, répondit le colporteur en s'inclinant, voici un bijou qui, sur l'ordre du duc Cosme Ier de Florence, a été ciselé par Benvenuto Cellini. Je passais à Florence, le bijou était à vendre, je l'ai acheté, espérant m'en défaire avantageusement à la cour de France, où je savais trouver deux Diane au lieu d'une... Dites-moi, n'ira-t-il pas à merveille sur le front de marbre de madame la duchesse de Valentinois ?
Diane de Castro poussa un petit cri de plaisir.
- Oh ! ma mère, ma chère mère, dit-elle, comme elle va être contente !
- Diane, s'écria le Dauphin, tu lui diras que ce sont ses enfants François et Marie qui le lui donnent.
- Puisque Monseigneur vient de prononcer ces deux noms illustres, dit le colporteur, qu'il veuille bien me laisser mettre sous ses yeux ce que, dans mon humble désir d'être agréable à ceux qui les portent, j'avais préparé pour leur être offert... Tenez, Monseigneur, ceci est un reliquaire d'or pur qui a appartenu au pape Léon X et qui, au lieu de reliques ordinaires, contient un morceau de la vraie croix ; le dessin en a été donné par Michel-Ange et il a été exécuté par Nicolas Braschi de Ferrare ; le rubis qui est enchâssé au-dessus de l'entaille destinée à recevoir la sainte hostie a été rapporté de l'Inde par le fameux voyageur Marco Polo. Ce splendide bijou – vous m'excuserez si je me trompe, Monseigneur – était, dans mon esprit, destiné à la jeune, belle et illustre reine Marie Stuart, et il devait incessamment lui rappeler, dans ce pays d'hérétiques sur lequel elle régnera un jour, qu'il n'y a d'autre foi que la foi catholique, et que mieux vaut mourir pour cette foi, comme l'Homme-Dieu dont un morceau de la précieuse croix est renfermé dans ce reliquaire, que de la renier pour mettre sur sa tête la triple couronne d'écosse, d'Irlande et d'Angleterre.
Marie Stuart avait déjà étendu les deux mains pour recevoir ce magnifique héritage de la papauté, lorsque François, hésitant, l'arrêta.
- Mais, dit-il, prenons garde, Marie ! ce reliquaire doit coûter la rançon d'un roi !
Un sourire effleura la lèvre railleuse du colporteur. Peut-être allait-il dire : « La rançon d'un roi n'est pas chère lorsque, comme votre grand-père François Ier, on ne la paie pas ! » mais il se retint et dit :
- J'ai eu crédit pour l'acquisition, Monseigneur, et comme j'ai pleine confiance en l'acheteur, je ferai crédit pour la vente.
Et le reliquaire passa des mains du marchand forain dans celles de la reine Marie Stuart, qui alla la déposer sur une table et s'agenouilla devant lui, non pas pour y faire sa prière, mais pour l'admirer tout à son aise.
François, l'ombre de ce corps charmant, s'apprêtait à la suivre, lorsque le colporteur, le rappelant :
- Pardon, Monseigneur, dit-il, mais voici quelque chose que j'avais acquis à votre intention... Me ferez-vous la faveur de jeter les yeux sur cette arme ?
- Oh ! l'admirable poignard ! s'écria François en arrachant la dague des mains du colporteur, comme Achille fit du glaive des mains d'Ulysse.
- N'est-ce pas, Monseigneur, que voilà une merveilleuse pièce d'armurerie ? C'était un poignard destiné à Laurent de Médicis, prince pacifique qu'on a voulu tuer quelquefois, mais qui, lui, n'a jamais tué personne... Il a été ciselé par l'orfèvre Guirlandajo, dont la boutique est sur le Ponte-Vecchio à Florence. On dit que cette portion (et le colporteur indiqua la coquille) a été modelée par Michel-Ange, âgé alors de quinze ans. Laurent mourut avant que le poignard fût complètement achevé ; pendant soixante-sept ans, il demeura la propriété des descendants de Guirlandajo ; ils avaient besoin d'argent au moment de mon passage à Florence ; j'ai eu cette merveille pour un morceau de pain et je ne gagnerai sur vous que mes frais de route, Monseigneur. Prenez donc en toute confiance : ce n'est point cette bagatelle qui ruinera un Dauphin de France.
Le jeune prince poussa un cri de joie, tira le poignard hors du fourreau, et, pour s'assurer que la lame n'était point inférieure à la monture, il posa une pièce d'or sur la table de chêne sculpté devant laquelle Marie était à genoux, et, d'un coup plus fermement appliqué qu'on n'eût dû l'attendre d'une si débile main, il perça la pièce d'or de part en part.
- Hein ! s'écria-t-il tout joyeux et en montrant la pièce d'or à travers laquelle apparaissait la pointe de la lame, en feriez-vous autant, vous ?
- Monseigneur, répondit humblement le colporteur, je suis un pauvre marchand forain mal exercé aux jeux des princes et des capitaines ; je vends des poignards mais ne m'en sers point.
- Oh ! dit le dauphin François, vous m'avez l'air, mon ami, d'un gaillard qui, dans l'occasion, jouerait de l'épée et de la dague aussi bien qu'homme du monde... Essayez donc de faire ce que j'ai fait ; si, par maladresse, vous cassez la lame, eh bien, le dégât sera à mon compte.
Le colporteur sourit.
- Si vous le voulez absolument, dit-il, Monseigneur, j'essaierai.
- Bon ! dit François en cherchant dans sa poche un second écu d'or.
Mais, durant ce temps, le colporteur avait tiré de la petite bourse de cuir qui pendait à sa ceinture un quadruple d'Espagne trois fois épais comme le noble-rose que venait de percer le jeune prince et l'avait posé sur la table.
Alors, sans effort, et comme s'il eût seulement levé et laissé retomber son bras, il renouvela la tentative du prince, mais avec un succès bien différent, car, après avoir percé la pièce d'or comme si elle eût été de carton, la lame s'enfonça de deux ou trois pouces dans la table de chêne, qu'elle perça à son tour de part en part, comme le Dauphin avait percé la pièce.
Le coup avait, d'ailleurs, porté aussi juste au milieu du quadruple que si on eût pris la mesure de ce milieu avec un compas !
Le colporteur laissa le jeune prince tirer comme il pourrait le poignard de la table et revint à ses bijoux.
- Et moi, mon ami, demanda la veuve d'Horace Farnèse, n'avez-vous donc rien pour moi ?
- Excusez-moi, Madame, répondit le colporteur ; voici un bracelet arabe d'une grande richesse et d'une suprême originalité ; il a été pris à Tunis dans le trésor du harem, lorsque l'empereur Charles Quint, de glorieuse mémoire, y entra triomphalement, l'an 1535. Je l'ai acheté à un vieux condottiere qui avait suivi l'empereur dans cette campagne et je l'ai mis de côté à votre intention. S'il ne vous convenait point, vous pourriez choisir autre chose : Dieu merci, vous voyez que nous ne sommes pas encore à bout de trésors.
Et, effectivement, l'œil émerveillé de la jeune veuve put plonger, comme dans un brillant abîme, jusqu'au fond de la caisse du colporteur.
Mais le bracelet, ainsi que l'avait dit le marchand, était à la fois trop original et trop riche pour ne point contenter les désirs de Diane de Castro, si fantasques que fussent ces désirs. La belle veuve prit donc le bracelet et ne parut plus s'occuper que d'une chose, c'est-à-dire s'il lui serait possible de payer une si magnifique acquisition.
Restaient la princesse élisabeth et la princesse Marguerite – la princesse élisabeth qui attendait que sa part lui fût faite avec la mélancolie de l'indifférence, et la princesse Marguerite avec le calme de la conviction.
- Madame, dit alors le colporteur à la fiancée du roi Philippe II, quoique j'aie aussi mis quelque chose à part pour être présenté à Votre Altesse, vous plairait-il mieux de choisir parmi tous ces bijoux ? Votre cœur paraît si peu désireux de toutes ces riches bagatelles, que je crains de ne pas avoir choisi selon votre goût et que je préfère que vous choisissiez vous-même.
élisabeth sembla sortir d'une profonde rêverie.
- Quoi ? dit-elle ; que me demandez-vous ? que désirez-vous ?
Alors Marguerite, prenant des mains du colporteur un magnifique collier de perles de cinq fils dont la fermeture se composait d'un seul diamant gros comme une noisette et valant un million :
- On désire, chère petite nièce, répondit-elle, que tu essaies ce collier, pour voir un peu comment il ira à ton cou, ou mieux encore, comment ton cou lui ira.
Et elle agrafa le collier au cou d'élisabeth, la poussant du côté d'une petite glace de Venise, afin qu'elle pût juger elle-même, soit du lustre que les perles jetaient sur son cou, soit du tort que son cou faisait aux perles.
Mais elle, toujours perdue dans sa douleur, passa distraitement sans s'arrêter devant le miroir et s'en alla s'asseoir près de la fenêtre, à la place qu'elle occupait quand le colporteur était entré.
Marguerite la suivit tristement des yeux et s'aperçut, lorsqu'elle se retourna, que les yeux du colporteur étaient fixés dans la même direction que les siens avec une expression de tristesse non moins réelle.
- Hélas ! murmura-t-elle, toutes les perles de l'Orient n'éclairciraient pas ce front-là !
Puis, revenant au colporteur, et comme secouant le voile de mélancolie qui s'était répandu sur son visage :
- Et moi, dit-elle, je suis donc la seule oubliée ?
- Madame, répondit le colporteur, le hasard ou plutôt ma bonne fortune m'a fait rencontrer sur ma route le prince Emmanuel Philibert. Comme je suis du Piémont et, par conséquent, son sujet, je lui ai dit le but de mon voyage et l'honneur que j'ambitionnais de pouvoir arriver jusqu'à Votre Altesse. Alors, pour le cas où je parviendrais à ce but, il m'a remis, en me chargeant de la déposer à vos pieds, cette ceinture qui a été offerte par son père Charles III à sa mère Béatrix de Portugal le jour de leur mariage. C'est, comme vous le voyez, un serpent d'or émaillé d'azur, dont la gueule soutient une châtelaine à laquelle pendent cinq clefs du même métal : ces clefs sont celles de Turin, de Chambéry, de Nice, de Verceil et de Villeneuve d'Asti, écussonnées des armes de ces villes, qui sont les cinq fleurons de votre couronne ; chacune d'elles ouvre, dans le palais de Turin, une armoire que vous ouvrirez vous-même le jour de votre entrée au palais, comme duchesse souveraine de Piémont... Après cette ceinture, que pouvais-je vous présenter de digne de vous, madame ? Rien, si ce n'est peut-être quelques-unes des riches étoffes que mon compagnon va avoir l'honneur de vous faire voir.
Alors, le second colporteur ouvrit sa boîte à son tour et déroula aux yeux émerveillés des princesses une éblouissante collection de ces magnifiques écharpes d'Alger, de Tunis ou de Smyrne qui semblent brodées avec des rayons du soleil d'Afrique ou de Turquie ; un assortiment de ces riches étoffes aux fleurs brocardées d'or et d'argent, que Paul Véronèse jette sur les épaules aristocratiques de ses doges et de ses duchesses, et dont les flots somptueux, après avoir glissé le long de leur corps, balaient derrière eux les marches des palais ou les perrons des églises ; enfin, un choix de ces longues pièces de satin qui, voyageant d'Orient en Occident, faisaient à cette époque halte un instant à Venise, et venaient s'étaler aux yeux des belles dames d'Anvers, de Bruxelles et de Gand, immense et triple caravansérail d'où elles repartaient, portant à l'Angleterre, à la France et à l'Espagne un merveilleux échantillon de la patience indienne, dont l'aiguille, sur chacune d'elles, avec des couleurs plus éclatantes que celles de la nature même, avait tracé tout un monde d'oiseaux fantastiques, de fleurs inconnues et de chimères impossibles.
Les princesses se partagèrent ces trésors avec cette avidité fébrile qui saisit la femme, de quelque condition qu'elle soit, à la vue de ces objets de parure qui, dans ses idées de coquetterie, doivent encore ajouter aux charmes qu'elle a reçus de la nature, et, au bout d'un quart d'heure, le colporteur blond à la barbe rousse avait eu un débit aussi complet de ses étoffes que le colporteur brun à la barbe noire de ses bijoux et de ses pierreries.
Restaient les comptes à régler. Pour arriver à recevoir quittance des deux marchands forains, chacun avait sa ressource prête : Diane de Castro comptait recourir à la duchesse de Valentinois, Marie Stuart à son oncle de Guise, le Dauphin à son père Henri II, madame Marguerite à elle-même. Quant à la princesse élisabeth, restée à peu près étrangère à tout ce qui s'était passé, elle ne se préoccupait pas plus du paiement qu'elle ne s'était préoccupée de l'achat.
Mais, au moment où les belles chalandes se préparaient, les unes à mettre la main à leur escarcelle, les autres à fouiller dans des bourses mieux garnies que les leurs, les deux marchands déclarèrent qu'ils ne pouvaient, séance tenante, indiquer les prix des bijoux ni des étoffes, obligés qu'ils étaient, pour ne point faire d'erreur, de se reporter à leurs factures et à leur livre d'achat.
En conséquence, ils demandèrent à leur illustre clientèle la permission de revenir le lendemain à la même heure, délai qui avait le double avantage de donner aux vendeurs le temps d'établir leurs chiffres, et aux acheteurs celui de se procurer de l'argent.
Puis, sur cette proposition qui faisait les affaires de tout le monde, les deux colporteurs rechargèrent assez maladroitement leurs balles sur leurs épaules, et l'un en savoyard, l'autre en piémontais, prirent, avec force saluts et actions de grâce, congé de l'auguste assemblée.
Seulement, pendant les préparatifs de départ, Marguerite avait disparu et le Piémontais chercha vainement des yeux la princesse, au moment où se refermait derrière lui la porte du salon où s'était passée l'étrange scène que nous venons de raconter.
Mais, arrivé dans l'antichambre, il fut accosté par un page qui, lui mettant le bout du doigt sur l'épaule, lui fit signe de déposer son fardeau près de la banquette de bois sculpté qui régnait autour de l'appartement et de le suivre.
Le colporteur obéit, déposa sa balle à l'endroit indiqué, et, à la suite du page, s'engagea dans un corridor percé de plusieurs portes.
Au bruit de ses pas, une des portes s'ouvrit et il se trouva en face de la princesse Marguerite.
En même temps, le page disparut derrière une tapisserie.
Le colporteur s'arrêta étonné.
- Beau vendeur de bijoux, lui dit la princesse avec un charmant sourire, ne vous étonnez point que je vous aie fait venir en ma présence : je n'ai pas voulu, de peur de ne point vous revoir demain, remettre à plus tard le seul paiement qui soit digne de vous et de moi.
Et, riche de cette grâce parfaite qui accompagnait tous ses mouvements, la princesse tendit sa main au colporteur.
Celui-ci, de son côté, avec la courtoisie d'un gentilhomme, mit un genou en terre, prit cette blanche main du bout des doigts et y appuya ses lèvres avec un soupir que la princesse attribua à l'émotion et qui n'exprimait peut-être rien autre chose qu'un regret.
Puis, après un instant de silence :
- Madame, dit le colporteur s'énonçant, cette fois, en excellent français, c'est un grand honneur que me fait là Votre Altesse ; mais sait-elle bien quel est l'homme à qui elle fait cet honneur ?
- Monseigneur, dit Marguerite, il y a dix-sept ans que je suis entrée au château de Nice et que le duc Charles de Savoie m'a présenté son fils comme devant être mon époux. à partir de ce jour, je me suis regardée comme la fiancée du prince Emmanuel Philibert et j'ai attendu, pleine de confiance en Dieu, l'heure où il plairait à la Providence de nous réunir. Dieu a récompensé la confiance que j'ai eue en lui en faisant de moi aujourd'hui la plus heureuse et la plus fière princesse de la Terre !
Puis, jugeant qu'elle en avait assez dit, la princesse, par un double mouvement rapide comme la pensée, jeta, d'une main, autour du cou d'Emmanuel Philibert la chaîne d'or garnie de pierreries qu'elle portait au sien, tandis que, de l'autre, elle laissait retomber la tapisserie qui la séparait de celui avec lequel elle venait d'échanger les présents des fiançailles.
Le lendemain et les jours suivants, on attendit vainement au Louvre les deux colporteurs ; et, comme la princesse Marguerite ne mit personne dans la confidence de ce qui s'était passé après leur sortie du salon, ceux qui se rapprochèrent le plus de la vérité pensèrent que les deux généreux distributeurs de bijoux et de robes étaient deux envoyés du prince chargés par lui de ses cadeaux de noces ; mais nul n'alla jusqu'à supposer que l'un des deux fût le prince lui-même et l'autre son fidèle et inséparable Scianca-Ferro.

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