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Chapitre XV
Politique florentine

André Vésale s'approcha du blessé, l'examina, se fit rendre compte par Ambroise Paré du traitement qui avait été suivi, l'approuva en tous points, et, ces renseignements pris, demanda à voir l'éclat de bois retiré de l'œil du roi par l'habile chirurgien.
Ambroise Paré avait, au moyen d'une ligne tracée sur l'esquille, indiqué jusqu'où elle avait pénétré.
Vésale demanda dans quel sens elle avait pénétré, si c'était horizontalement, diagonalement ou obliquement.
Ambroise Paré répondit que c'était obliquement, et, prenant la tête qu'il était en train d'étudier, il lui enfonça dans l'œil l'esquille jusqu'à l'endroit où elle avait pénétré dans celui d'Henri II et donna à l'éclat de bois la direction exacte que, dans son souvenir, il avait avant d'être tiré de la blessure.
- Maintenant, dit Ambroise Paré, voici la tête ; j'étais occupé à en faire l'ouverture pour voir de nouveau le ravage que le coup peut avoir occasionné dans l'intérieur du cerveau.
Quatre condamnés à mort avaient déjà été décapités afin que les chirurgiens pussent faire sur leurs têtes l'expérience qu'Ambroise Paré proposait à Vésale de renouveler avec lui.
Mais Vésale, interrompant son confrère :
- C'est inutile, dit-il, je vois, par la longueur du tronçon et par la direction qu'il a prise, quelle sorte de ravage il a pu faire. Il y a eu fracture de l'arcade sourcilière droite et de la paroi supérieure de l'orbite, pénétration, avec fracture des os et déchirement des enveloppes dure-mère, pie-mère et arachnoïde, et de la partie inférieure du lobe antérieur droit du cerveau, continuation de la pénétration dans la partie supérieure du lobe antérieur du cerveau ; d'où inflammation et congestion successives, avec épanchement, selon toute probabilité, dans les deux lobes antérieurs.
- C'est exactement cela ! s'écria Ambroise Paré émerveillé, voilà ce que j'ai constaté sur les têtes des suppliciés.
- Oui, dit en souriant Vésale, moins l'épanchement, qui ne pouvait avoir lieu, la blessure étant faite sur des morts.
- Eh bien, demanda Ambroise Paré, que pensez-vous de la blessure ?
- J'affirme qu'elle est mortelle, dit Vésale.
Un faible cri se fit entendre derrière l'anatomiste.
Catherine de Médicis, introduite par le comte de Vieilleville, était entrée dans la chambre du blessé pendant la définition anatomique donnée par Vésale à son confrère, et elle avait entendu l'opinion exprimée par le premier.
De là le cri qui avait attiré l'attention des deux chirurgiens, lesquels, absorbés dans la discussion scientifique, n'avaient ni l'un ni l'autre remarqué la présence de la reine.
- Mortelle ! murmura Catherine. Vous dites, monsieur, que la blessure est mortelle ?
- Je crois qu'il est de mon devoir, madame, répondit Vésale, de répéter pour Votre Majesté ce que je disais pour mon savant confrère Ambroise Paré. La mort d'un roi n'est point un événement ordinaire et ceux qui héritent d'un empire ont besoin d'être deux fois avertis de l'heure précise où cet empire échappe des mains du mort pour passer entre celles du vivant. Quelque douloureux que soit cet arrêt, je le répète donc, madame, la blessure du roi est essentiellement mortelle.
La reine passa un mouchoir sur son front couvert de sueur.
- Mais, demanda-t-elle, mourra-t-il sans avoir repris ses sens ?
Vésale s'approcha du blessé, lui prit la main et compta les pulsations de son pouls.
- Quatre-vingt-dix pulsations ! dit-il à Ambroise Paré.
- En ce cas, la fièvre a diminué, répondit celui-ci : le pouls avait monté, dans les deux premiers jours, jusqu'à cent dix !
- Madame, dit Vésale, si le pouls continue à rétrograder dans cette proportion et qu'il y ait résorption passagère de l'épanchement, il est probable qu'avant de trépasser le roi retrouvera une ou deux fois la parole.
- Et quand cela ? demanda anxieusement Catherine.
- Oh ! madame, dit Vésale, vous demandez à la science humaine au-delà de ce qu'elle sait ! Cependant, les probabilités substituées aux certitudes, je dirai que, si le roi doit sortir de son évanouissement, ce sera vers le milieu de la journée de demain.
- Vieilleville, dit la reine, vous entendez ? Au premier retour du roi à la vie, que je sois prévenue ; je dois être là, moi et nul autre, pour écouter ce que le roi pourra dire.
Le lendemain, vers deux heures de l'après-midi, le pouls étant tombé à soixante-douze pulsations, le blessé fit un léger mouvement et poussa un faible soupir.
- Monsieur de Vieilleville, dit Vésale, prévenez Sa Majesté la reine-mère : le roi, selon toute probabilité, va sortir de son évanouissement et prononcer quelque parole.
Le grand chambellan s'élança hors de l'appartement ; et, comme il rentrait, cinq minutes après, avec la reine, Henri commençait à reprendre ses sens et murmurait ces mots, à peine intelligibles :
- La reine... Qu'on aille chercher la reine...
- Me voici, monseigneur, s'écria Catherine en tombant agenouillée devant le lit d'Henri II.
Ambroise Paré regardait, émerveillé, cet homme qui, s'il ne commandait point à la mort et à la vie, paraissait du moins initié à tous leurs secrets.
- Madame, demanda Vésale, Votre Majesté ordonne-t-elle que nous demeurions, M. Paré et moi, dans cette chambre, ou que nous sortions ?
La reine interrogea le blessé du regard.
- Qu'ils restent... murmura Henri. D'ailleurs, je suis si faible que, d'un moment à l'autre, je crains de m'évanouir...
Alors Vésale fit un signe, tira de sa poche un petit flacon contenant une liqueur rouge comme du sang, en versa quelques gouttes dans une petite cuillère de vermeil et introduisit cette liqueur entre les lèvres du roi.
Henri poussa un soupir de bien-être ; son œil brilla et une légère nuance de vitalité reparut sur ses joues.
- Ah ! dit-il, je me sens mieux...
Puis, regardant autour de lui :
- C'est toi, Vieilleville ! dit-il ; tu ne m'as pas quitté ?
- Oh ! non, sire, dit le comte sanglotant, pas une seule minute !
- Tu me l'avais dit... tu me l'avais dit... murmura Henri ; mais je n'avais pas voulu te croire... j'avais tort ! Ni vous non plus, madame ; et je vous demande pardon... Ni Coligny non plus !... Madame, n'oubliez point que M. de Coligny est de mes vrais amis ; car il m'en a dit plus qu'aucun de vous : il m'a nommé Montgomery comme l'homme qui devait me tuer.
- Il vous a nommé Montgomery ! s'écria Catherine. Et comment savait-il ?..
- Ah ! par une prophétie faite à l'empereur Charles Quint... à propos, j'espère que M. de Montgomery est libre ?
Catherine ne répondit point.
- J'espère qu'il l'est ! reprit Henri. J'ai demandé, et au besoin j'exige, qu'il ne lui soit fait aucun mal !
- Oui, sire, répondit Vieilleville, M. de Montgomery est libre ; à toute heure du jour et de la nuit, il envoie demander des nouvelles de Votre Majesté. Il est au désespoir !
- Qu'il se console, pauvre de Lorges ! Il m'a toujours fidèlement servi... et, dernièrement encore, près de la régente d'écosse.
- Hélas ! murmura Catherine, que n'est-il resté près d'elle ?
- Madame, c'est non pas sa volonté, mais un ordre de moi qui l'a ramené d'écosse... Il refusait de jouter contre moi ; c'est un ordre de moi qui l'a forcé de jouter. Ma mauvaise fortune a tout fait et non pas lui. Ne nous révoltons donc pas contre Dieu et profitons bien plutôt de ce moment de vie qu'il me donne miraculeusement pour régler nos affaires les plus pressantes.
- Oh ! monseigneur ! murmura Catherine.
- Et d'abord, reprit Henri, songeons aux promesses faites à nos amis ; puis nous nous occuperons des traités passés avec nos ennemis... Vous savez ce qui est promis à Vieilleville, Madame ?
- Oui, sire.
- Son brevet de maréchal de France allait être signé lorsque m'est arrivé ce terrible accident... Ce brevet doit être en état.
- Oui, sire, répondit Vieilleville, Votre Majesté avait eu la bonté de m'ordonner de le prendre en blanc chez M. le chancelier afin que je le lui fisse signer à la première occasion, et le voici. Je l'avais sur moi pendant ce jour fatal du 30 juin, et comme, depuis ce jour-là, je ne me suis pont dévêtu et n'ai point quitté le roi, il y est toujours.
Et, en disant ces mots, Vieilleville présenta le brevet à Henri.
- Je ne puis remuer sans grandes douleurs, Madame, dit le blessé à Catherine ; ayez la bonté de signer ce brevet pour moi et le dater de ce jour, d'inscrire la cause qui fait que vous le signez à ma place et de le donner à mon vieil ami.
Le comte, sanglotant, se précipita à genoux, baisant la main du roi, étendue sur le lit et plus blanche que le drap sur lequel elle reposait.
Pendant ce temps, Catherine écrivait au bas du brevet de maréchal de France :

« Pour le roi, blessé ; par son ordre et près de son lit,
» CATHERINE, reine.
» 4 juillet 1559. »

Elle lut et montra au roi ce qu'elle venait d'écrire.
- Est-ce cela, sire ? demanda-t-elle.
- Oui, Madame, dit Henri. Et maintenant, donnez ce brevet à Vieilleville.
Catherine remit le brevet au comte.
Puis, tout bas :
- Vous avez le brevet, dit-elle ; mais n'en tenez pas moins votre promesse, mon bon ami, car il serait encore possible de vous le retirer.
- Soyez tranquille, Madame, dit Vieilleville, vous avez ma parole et je ne la reprends pas.
Et, pliant avec soin le brevet, il le mit dans sa poche.
- Maintenant, dit le roi, M. de Savoie et ma sœur sont-ils mariés ?
- Non, sire, répondit Catherine : le moment eût été mal choisi pour des noces.
- Au contraire ! au contraire ! dit le roi ; et je désire qu'on les marie le plus promptement possible... Vieilleville, allez me chercher M. de Savoie et ma sœur.
Catherine sourit au roi en signe d'assentiment et, accompagnant Vieilleville jusqu'à la porte :
- Comte, dit-elle, n'allez chercher M. de Savoie et Marguerite que lorsque j'aurai rouvert cette porte et lorsque je vous en aurai donné l'ordre moi-même. Attendez dans cette antichambre et, sur votre liberté, sur votre vie, sur votre âme, pas un mot de ce retour du roi à l'existence, surtout à madame de Valentinois !
- Soyez tranquille, madame, dit Vieilleville.
Et, en effet, il s'arrêta dans la chambre voisine où, la porte refermée, Catherine put entendre le bruit des grands pas qui accusaient son émotion.
- Où êtes-vous, Madame, dit le roi, et que faites-vous ?... Je voudrais bien ne pas perdre de temps.
- Me voici, monsieur. Je disais à M. de Vieilleville où il pourrait trouver M. de Savoie, au cas où le prince ne serait point chez lui.
- Comment, au cas où il ne serait point chez lui ?
- Mais il y sera : ce n'est que le soir que M. de Savoie quitte le château et il y est toujours de retour avant l'aube.
- Ah ! dit le roi avec un soupir d'envie, il fut un temps où moi aussi je courais les chemins par une belle nuit et sur un bon cheval, per amica silentia lunae, comme dit ma petite Marie Stuart... C'était doux de sentir la brise fraîche et de voir trembler le feuillage sur la pâle lumière de la lune !... Ah ! la fièvre ne me brûlait point comme à cette heure !... Mon Dieu ! mon Dieu ! ayez pitié de moi car je souffre bien !
Pendant ce temps, Catherine s'était rapprochée du lit ; mais, en s'en rapprochant, elle avait fait signe aux deux médecins de s'en éloigner.
Ambroise Paré et André Vésale répondirent par une respectueuse inclination de tête, et, comprenant que ces deux princes de la Terre avaient quelque grand secret à débattre, au moment où l'un des deux allait quitter l'autre, ils se retirèrent hors de la portée de la voix dans l'embrasure d'une fenêtre.
Catherine avait repris sa place près d'Henry.
- Eh bien, dit le roi, ils vont venir, n'est-ce pas ?
- Oui, sire ; mais avant qu'ils viennent, Votre Majesté veut-elle bien me permettre de lui dire quelques paroles sur les affaires de l'état ?
- Dites, répondit le roi, quoique je sois bien fatigué, madame, et que je ne voie plus les choses de ce monde que comme à travers un nuage.
- N'importe ! n'importe ! Dieu, pour vous, éclaircira ce nuage à travers lequel vous les voyez ; et il permettra que vous portiez sur elles un jugement plus sûr peut-être que lorsque vous étiez en bonne santé.
Henri se tourna avec peine du côté de Catherine et la regarda d'un œil brillant de fièvre et d'intelligence.
On voyait qu'il faisait un effort suprême pour mettre sa faiblesse au niveau de cet esprit florentin dont il avait eu plus d'une fois l'occasion d'apprécier la tortueuse profondeur.
- Parlez, madame, dit-il.
- Pardon, sire, reprit Catherine, ce n'est point mon opinion, ce n'est point celle des médecins, qui ont toujours bonne espérance, mais c'est la vôtre, n'est-ce pas, que votre vie est gravement menacée ?
- Je suis frappé mortellement, madame, dit le roi, et c'est par miracle, sans doute, que Dieu permet que j'aie avec vous ce suprême entretien.
- Eh bien, sire, si c'est par un miracle, dit la reine, utilisons ce miracle afin que le Seigneur ne l'ait pas fait vainement.
- Je vous écoute, madame, dit Henri.
- Sire, vous rappelez-vous ce que M. de Guise vous disait chez moi, au moment où vous étiez sur le point de signer ce malheureux traité de Cateau-Cambresis ?
- Oui, madame.
- M. de Guise est grand ami de la France !
- Bon ! murmura le roi, un Lorrain !...
- Mais moi, sire, dit Catherine, je ne suis pas Lorraine.
- Non, dit Henri ; mais vous êtes...
Il s'arrêta.
- Achevez, dit la reine ; je suis une Florentine et, par conséquent, une véritable alliée de la maison de France. Eh bien, je vous dis, sire, que le Lorrain et la Florentine ont été, en cette occasion, plus Français que certains Français !
- Je ne vous dis pas non, murmura Henri.
- Le Lorrain et la Florentine vous disaient : « Sire, c'est tout au plus si un traité pareil à celui que l'on vous propose, ou plutôt que vous proposez, était acceptable le lendemain de la bataille de la Saint-Laurent ou de la prise de Saint-Quentin ; mais, aujourd'hui que M. de Guise est arrivé d'Italie, que nous avons repris Calais, que nous comptons cinquante mille hommes bien armés en campagne, trente mille en garnison dans nos villes, un pareil traité est une dérision ! » Voilà ce que vous disaient le Lorrain et la Florentine, et ce que vous n'avez point voulu écouter.
- C'est vrai, dit Henri comme revenant d'un rêve, et j'ai eu tort.
- Alors, vous l'avouez ? dit Catherine, les yeux brillants.
- Oui, je l'avoue ; mais il est trop tard !
- Il n'est jamais trop tard, sire ! dit la Florentine.
- Je ne vous comprends pas, dit le roi.
- Voulez-vous me laisser faire ? reprit Catherine ; voulez-vous vous en rapporter à moi ? et je vous rends toutes vos villes de France, le Piémont, Nice, la Bresse ! et je vous ouvre la route du Milanais !
- Et que faut-il faire pour cela, Madame ?
- Il faut, malgré la majorité du Dauphin, dire que, vu sa faible santé, son peu de connaissance des affaires, vous nommez un conseil de régence qui durera un an et plus, s'il est besoin ; qui sera composé de M. de Guise, de M. le cardinal de Lorraine et de moi, et qui seul réglera, pendant cette année, les affaires politiques, civiles, religieuses et autres.
- Et que dira François ?
- Il sera trop heureux : il ne pense qu'au bonheur d'être le mari de sa petite écossaise et n'en ambitionne pas d'autre.
- Oui, en effet, dit Henri, c'est un grand bonheur d'être jeune, d'être le mari d'une femme qu'on aime !
Et il poussa un soupir.
- Mais, continua-t-il, il y a une chose qui gâte tout cela : c'est qu'il est roi de France, et qu'un roi de France doit penser à son pays avant de penser à ses amours !
Catherine regarda Henri de côté. Elle avait grande envie de lui dire : « ô roi, qui donnes un si bon conseil, pourquoi donc ne l'as-tu pas suivi ? » mais elle eut peur de lui remettre en mémoire le souvenir de madame de Valentinois et elle se tut, ou plutôt, continuant de pousser la conversation dans la voie où elle l'avait fait entrer :
- Et alors, moi régente, M. de Guise lieutenant général, M. de Lorraine administrateur du royaume, nous nous chargeons de tout.
- De tout ! Qu'entendez-vous par ces mots : « Nous nous chargeons de tout ? »
- De tout rompre, sire ; de reprendre les cent quatre-vingt-dix-huit villes, le Piémont, la Bresse, Nice, la Savoie, le Milanais !
- Oui, dit le roi ; et moi, pendant ce temps, je me présenterai devant Dieu chargé d'un parjure, ayant pris le prétexte de ma mort pour ne pas tenir ma promesse ! C'est un trop grand péché, madame, pour que je le risque ! Si je devais vivre, je ne dis pas... j'aurais le temps de me repentir.
Puis, haussant la voix :
- Monsieur de Vieilleville ! cria-t-il.
- Que faites-vous ? demanda Catherine.
- J'appelle M. de Vieilleville qui, bien sûrement, n'est point allé chez M. de Savoie.
- Et pourquoi l'appelez-vous ?
- Pour qu'il y aille.
En effet, Vieilleville, qui s'était entendu appeler, rentrait en ce moment.
- Monsieur de Vieilleville, dit le roi, vous avez bien fait d'attendre un second ordre pour aller chez M. de Savoie, puisque la reine vous avait dit d'attendre ; mais, ce second ordre, je vous le donne. Allez donc à l'instant même ! et que dans cinq minutes, M. de Savoie et madame Marguerite soient ici !
Puis, comme il se sentait faiblir, il regarda autour de lui et, apercevant les deux médecins qui, en entendant Henri élever la voix, s'étaient rapprochés :
- Tout à l'heure, dit-il, on m'a fait boire quelques gouttes d'une liqueur qui m'a réconforté... J'ai besoin de vivre une heure encore : qu'on me donne quelques nouvelles gouttes de cette liqueur.
Vésale prit la cuillère de vermeil, y versa cinq ou six gouttes du breuvage incarnat et, tandis qu'Ambroise Paré soulevait la tête du mourant en passant ses mains derrière l'oreiller, il les lui fit glisser dans la bouche.
Pendant ce temps, Vieilleville, n'osant désobéir au roi, se rendait chez M. de Savoie et chez madame Marguerite.
Catherine, debout près du lit, souriait au roi, la rage dans le cœur.

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1998-2010
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