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Scène 4

                              SCENE IV
Les mêmes, d’Hervey, Antony, plusieurs domestiques.

                              Le colonel.
Infâme !.. Que vois-je ?... Adèle !... morte !...

                              Antony.
Oui ! morte ! Elle me résistait, je l'ai assassinée !...
          Il jette son poignard aux pieds du colonel.


                              Post-scriptum

Avant de jeter la plume, et de dire adieu à cette oeuvre comme à un livre que l'on ferme pour toujours, quelques mots de remerciements aux excellents comédiens qui en ont fait le succès .
Ils avaient une tâche difficile : il fallait faire accepter au public une scène d'amour en cinq actes, un développement pur et simple de passion, jouée par deux personnages entre quatre paravents, sans action et sans mouvement.
Merci d'abord à madame Dorval, si vraie, si passionnée, si nature enfin, qu'elle fait oublier l'illusion à force d'illusion ; qu'elle change un drame de théâtre en action vivante, ne laisse pas respirer un instant le spectateur, l'effraye de ses craintes, le fait souffrir de ses douleurs, et lui brise l'âme de ses cris, au point qu'elle entende dire autour d'elle : « Oh ! grâce ! grâce ! c'est trop vrai. » Que madame Dorval ne s'inquiète pas de cette critique ; elle est la seule actrice, je crois, à qui on pense à la faire.
Merci à Bocage, qui, en comédien consommé, a saisi non seulement l'ensemble du rôle, mais encore toutes ses nuances. Mélancolie, passion, misanthropie, égoïsme, métaphysique, mépris, terreur, il a tout senti et tout fait sentir. Quelques critiques ont dit que le rôle d'Antony était faux et sans intérêt ; je serais volontiers de leur avis, ne fût-ce que pour rendre un hommage de plus au talent de l'acteur, qui a su s'y faire constamment applaudir.
Qu'ils prennent donc à pleines mains leur part dans le succès ; ce qu'ils laisseront pour l'auteur sera probablement encore plus qu'il ne mérite.

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© Société des Amis d'Alexandre Dumas
1998-2010
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