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Chapitre XLIII


Comme nous devions partir ce matin pour faire une promenade autour de la baie, nous avons passé la soirée à visiter les magasins de nattes. Les nattes sont la spécialité de Cadix. Je ne sais rien de plus propre, de plus coquet, de plus élégant que ces grandes nattes blanches, souples comme des toiles avec leurs dessins et leurs bordures rouges et noires. J'en ai acheté je ne sais combien de mètres que Le Véloce aura la bonté de nous transporter à Alger, puis à Alger j'aurai bien du malheur si je ne trouve pas une occasion de les faire passer en France.
A neuf heures du matin, monsieur Huet est venu nous chercher en voiture. J'ai envoyé à la poste, qui est place Mina, et non pas place de la Constitution, comme je le croyais. Mais il est encore trop matin, on ne distribuait pas les lettres. Je n'ai pas besoin de vous dire, madame, que la lettre illustrée que j'ai reçue hier d'Alexandre ne m'a que médiocrement rassuré. L'Espagnol au sombrero et au manteau sur les yeux m'inquiète ; heureusement qu'il y a certain couteau de Châtellerault, qu'Alexandre tient de la Providence moyennant la somme de quatre francs, qui me rassure un peu.
Ce qui achève de m'inférer un peu de tranquillité dans l'esprit est cette porte ouverte et cette petite main qui apparaît. Il est évident qu'Alexandre a des alliés dans la place ; or, les alliés, l'allié ou l'alliée d'Alexandre sont les ennemis, l'ennemi ou l'ennemie de l'Espagnol.
J'ai oublié de vous parler d'un chien caniche qui suit le jaloux ; car c'est un jaloux sans aucun doute. Ces diables de chiens caniches, dont la race comme celle des carlins se perd en France, ont bien de l'instinct ; mais Alexandre a vu le chien caniche puisqu'il l'a dessiné, et s'il l'a vu, eh bien ! il s'en défiera.
Je suis donc parti sans être plus avancé que la veille. J'ai montré le dessin à monsieur Huet, que je jugeais plus au fait des moeurs espagnoles que moi ; mais monsieur Huet n'y a pu voir que ce que j'y ai vu moi-même. Deux voitures nous attendaient ; nous montâmes cinq dans l'une et quatre dans l'autre. Monsieur Huet emmenait deux de ses amis. J'ai timidement parlé de provisions à prendre. Monsieur Huet a levé le couvercle d'un des coffres, et j'ai vu que nous n'avions rien à désirer de ce côté-là.
Pendant une demi-heure ou trois quarts d'heure nous avons suivi une jetée étroite comme un ruban, avec la mer à notre droite et les salines à gauche. C'est au bout de ce ruban, qui par une courbe se rattache à l'Europe, que Cadix semble naviguer, comme un de ces petits bâtiments à voiles blanches que les enfants promènent avec un fil sur le bassin des Tuileries. A un demi- quart de lieue de la ville à peu près, une redoute coupe la jetée. Bientôt, au lieu de côtoyer la mer, nous lui tournâmes le dos, et nous nous enfonçâmes vers l'île de Léon. Nous avions alors le Trocadéro à notre gauche, et les grandes plaines qu'arrose le Guadalète à notre droite.
C'est dans cette plaine, c'est sur les bords de ce fleuve au doux nom que le roi Rodrigue livra cette bataille qui dura huit jours. Vous connaissez cette poétique tradition, n'est-ce pas, madame ? l'Espagne fut perdue comme Troie, perdue comme l'Italie, pour l'amour d'une femme. Seulement on connaît Homère, le père de l'Iliade ; seulement on connaît Tite-Live, le narrateur ou peut-être, même l'inventeur de la tradition romaine ; tandis qu'on ne connaît pas l'auteur de ces charmants romanceros qui ont popularisé même en France, les noms de Rodrigue, et de don Julien et de la Cava. Et cependant tous ces malheurs qui lui arrivèrent avaient été prédits au malheureux roi le jour où il ouvrit la tour d'Hercule. Oui, madame, cette tour d'Hercule, dont nous avons vu les ruines à Tolède, elle a été ouverte par le roi Rodrigue, onze cent trente-sept ans avant nous ; il croyait y trouver les trésors du dieu ; il n'y trouva que ces paroles terribles écrites sur la muraille : « Roi, c'est pour ton malheur que tu as ouvert cette tour ; car le roi qui ouvrira cette tour doit mettre en feu l'Espagne. »
Mais ces paroles n'arrêtèrent point l'imprudent ; un pilier creux était fermé par une porte de fer. Rodrigue brisa cette porte. Dans cette cavité était un coffre. Rodrigue ouvrit le coffre. Mais au lieu d'or, il n'y trouva que des bannières inconnues représentant des figures d'hommes à cheval emboîtés dans de grandes selles. Ces hommes étaient des Arabes. Ils avaient des épées suspendues à leur cou, et des arbalètes tout armées. Don Rodrigue, effrayé, sortit de la tour. Mais derrière lui un aigle s'abattit, qui semblait descendre du ciel. Il tenait un tison dans sa serre, il le secoua sur la tour, et la tour fut incendiée. Don Rodrigue se trompa au présage, il crut que Dieu lui ordonnait d'aller combattre les Maures d'Afrique. Il leva vingt-cinq mille chevaliers, les mit sous les ordres du comte Julien, et l'envoya conquérir l'Afrique.
Mais l'expédition était condamnée d'avance ; le comte Julien perdit deux cents navires, cent galères à rames, et tous ses gens, excepté quatre mille. Le comte Julien avait une fille. Elle s'appelait dona Florinde. Dona Florinde était la plus belle du royaume. Le comte Julien la gardait comme un trésor. Jamais elle n'était sortie, jamais un autre homme que son père ne lui avait vu le visage. Et en partant son père lui avait permis pour toute promenade un jardin ombragé de grands arbres, dont le feuillage, quand il était immobile, interceptait la vue comme un rideau.
Donc, pendant que l'ouragan dispersait la flotte de son père, dona Florinde, qui le croyait abordé et vainqueur, dona Florinde descendit avec ses compagnes dans le jardin, et elle se coucha sur le gazon. Ses compagnes se couchèrent autour d'elle. Les folles jeunes filles se croyaient à l'abri de tous les regards. Alors, dona Florinde leur proposa de se mesurer les jambes avec un ruban de soie jaune. Ses compagnes commencèrent, puis, quand chacune eut pris la mesure de sa jambe avec le ruban, dona Florinde prit le ruban à son tour, et à son tour mesura la sienne. Et il se trouva que dona Florinde avait parmi toutes la jambe la plus fine et la plus élégante. Toutes en convinrent.
Mais la fatalité voulut qu'une fenêtre du palais des rois goths donnât sur un jardin du comte, et par fatalité encore qu'il fît du vent. De sorte que le vent écarta les arbres, et que le regard ardent du roi Rodrigue passa à travers le feuillage. Or, le roi n'avait jamais vu si joli visage ni si jolie jambe. A peine l'eut-il vue, qu'il sentit un grand feu qui lui brûlait le coeur. C'était le feu qui devait dévorer toute l'Espagne. Le même jour, il envoya chercher la fille du comte. Rodrigue était roi, et quand il ordonnait, il fallait obéir.
Dona Florinde obéit, et se rendit chez le roi. « Tu sauras, ma Florinde chérie, lui dit-il, que depuis que je t'ai vue, je m'en vais mourant : si tu veux me rendre à la vie, mon sceptre et ma couronne sont à toi. » On dit que d'abord Florinde ne répondit rien, et même on prétend qu'elle se fâcha. Mais à la fin de l'entrevue, ce que demandait le roi lui fut accordé ; et toute l'Espagne fut perdue, par le caprice de Rodrigue et par la faiblesse de Florinde. Et si l'on demande à qui des deux fut la faute, les hommes disent que c'est à la Cava, et les femmes à Rodrigue. Il faut pourtant croire que dona Florinde se repentit, car elle écrivit à son père pour lui avouer sa faute, qu'elle rejeta, bien entendu, sur le roi Rodrigue.
Quand le vieillard lut sa honte, il saisit ses cheveux à deux mains, les arracha de son front, et les jeta au vent, qui les emporta, pareils à ces fils d'argent que l'automne arrache à la quenouille de la Vierge.
« Oh, s'écria-t-il, oh ! roi qui t'es conduit comme un vilain ! Noble qui as commis une action par laquelle est détruite ma noblesse, qu'ils ne s'étonnent point ceux qui apprendront une chose qui n'eût pas dû se faire, car un roi perfide porte ses vassaux à la trahison. Vive le ciel ! elle amènera la ruine de l'Espagne entière, cette lâcheté que le roi a commise sur mon sang : les innocents payeront pour le coupable, les sujets pour le maître. Si j'eusse eu en mon pouvoir une autre vengeance moins terrible, c'est celle-là que j'eusse prise, mais je n'en avais pas d'autre. Malheur à toi, don Rodrigue, malheur à l'Espagne ! Que l'Africain entre donc ici par Tarifa, qui est à moi. Qu'il saccage, pille et tue dans mon propre domaine, et sur mes propres terres. On ne dira pas que je me suis plus ménagé que les autres. Fatal ou propice, le sort en est jeté maintenant, le dé roule sur la table, et nul ne l'empêchera de courir. Vive Dieu ! l'infâme roi, quoi qu'il fasse, perdra à ce coup, j'en réponds, l'honneur, le sceptre et la vie, et le ciel, qui est juste, ne pèsera la réparation qu'en même temps qu'il pèsera l'outrage. »
Et aussitôt qu'il eut dit, le comte Julien appela un vieux More. Et il lui dicta en espagnol une lettre que celui-ci écrivit en arabe. Puis, aussitôt qu'il eut achevé cette lettre, le comte Julien le tua, pour que nul ne sût ce qu'il avait écrit. Oh ! c'était un message de douleur pour toute l'Espagne que cette lettre, car elle était adressée au roi more, et au roi more le comte Julien disait que s'il lui donnait le nécessaire, lui, comte Julien, lui, donnerait l'Espagne. Oh ! pauvre Espagne, Espagne si renommée, et renommée à si juste titre ! oh ! la meilleure, la plus belle, la plus aimable des contrées, Espagne si parfaite en beauté, si fertile en courage, voilà que pour le crime de ton roi, tu vas passer sous la domination des Mores ! Si ce n'est pourtant les Asturies. Les Asturies sont la terre des braves.
Mais le roi don Rodrigue ne savait pas encore l'arrêt du destin. Il rassembla tout ce qu'il put réunir de chevaliers et de vassaux, et marcha à la rencontre des Mores. Mais les Mores étaient nombreux : Tarek les commandait. La bataille dura huit jours. Au huitième jour, les ennemis étaient vainqueurs, et les soldats de don Rodrigue fuyaient de tous côtés. Rodrigue quitta le champ de bataille à son tour. Il allait seul, le malheureux ! sans un seul ami qui l'accompagnât. Son cheval était si las, qu'à peine pouvait-il marcher. D'ailleurs son maître ne le guidait plus et il allait où il voulait. Le roi, sans force, avait presque perdu le sentiment. Il allait, à demi-mort de soif et de faim. C'était pitié que de le voir. Il était tellement rougi de son sang et du sang de ses ennemis, qu'on eût dit une braise ardente. Son armure, resplendissante de pierreries avant la bataille, était bosselée de toute part ; son épée pendait à sa main, ébréchée comme une scie. Son casque, enfoncé sur sa tête, cachait son visage gonflé de fatigue et de douleur. Il monta sur la plus haute colline, et de là il jeta les yeux sur sa belle armée. Sa belle armée s'enfuyait toute en déroute. Il jeta les yeux sur ses drapeaux et ses étendards. Ses drapeaux et ses étendards étaient foulés aux pieds et couverts de poussière. Il cherche des yeux ses capitaines. Tous ses capitaines sont tués. Il regarde la plaine. La plaine est teinte de sang, et ce sang s'écoule en ruisseaux qui vont se jeter dans le fleuve. Et triste et honteux de voir cela, il dit tout en pleurant :
« Hier j'étais roi de toutes les Espagnes. Aujourd'hui je ne le suis plus d'une seule ville. Hier j'avais des forts et des châteaux par centaine. Aujourd'hui je n'en ai plus aucun. Aujourd'hui, aujourd'hui je n'ai plus même une tour crénelée que je puisse dire être à moi. Oh ! malheureux fut le jour, oh ! malheureuse fut l'heure où je naquis, puisque ma naissance devait faire la honte de l'Espagne ! oh ! fatal fut le jour, fatale fut l'heure où j'héritai de cette magnifique seigneurie, puisque je devais perdre cette magnifique seigneurie en une seule bataille ! »
Puis, quand il eut dit cela, il frappa Orelio de l'éperon, et Orelio, retrouvant un reste de force, emporta son maître, qui fuyait la tête tournée encore vers le champ de bataille. Un seul de ses capitaines, nommé Alcastras, le vit fuir. Il était couché à terre dans le sang de ses blessures ; il se leva, fit quelques pas vers son maître ; mais son maître, emporté par Orelio, disparut.
Alors Alcastras s'achemina vers Tolède, où la cour était restée, et se présentant chez la reine, quoiqu'il lui en coûtât d'apporter un si mauvais message : « Madame, dit-il en ouvrant la porte, vous n'êtes plus reine. Vous n'avez plus aucun pouvoir, car en huit jours de bataille vous avez perdu votre état, et le roi Rodrigue lui-même, je l'ai vu fuyant, cruellement blessé, et à cette heure il doit être mort ou captif. »
La reine tomba évanouie sur son trône, et ce ne fut que quatre heures après qu'elle reprit ses sens. Alors elle ordonna à Alcastras de lui conter la chose comme elle s'était passée. Et Alcastras obéit sans rien omettre. Et la reine répondit : « Ce doit être ainsi, et je n'ai plus de doutes, car la nuit passée j'ai fait un mauvais songe. Je voyais don Rodrigue partant en hâte, le visage furieux et les yeux sanglants, pour aller venger la mort du malheureux don Sanche, et il revenait ensanglanté et le corps couvert de blessures, s'avançait vers moi, me tirant par le bras, et me disant en pleurant très fort : « Adieu, adieu, ma reine, calme-toi. Je pars. Les Mores m'ont vaincu. Les Mores ont triomphé de moi. Ne prends nul souci de pleurer ma mort, ne prends nul souci de ton royaume ; songe seulement à te mettre à l'abri là-bas, au loin, le plus au loin possible. Va-t'en vite, va-t'en vers les montagnes de l'Asturie, car là seulement tu seras en sûreté. Tout le reste du royaume est aux Mores. »
Et pendant ce temps-là l'Espagne se lamentait, disant : « O Rodrigue, Rodrigue, tourne les yeux sur moi, et vois comme ces infidèles maudits me pillent et me brûlent. Vois le sang que perdent tes soldats dans la bataille, tes soldats qui sont mes enfants. Pauvre Espagne, perdue pour un caprice, perdue pour la Cava ! Car je n'appelle plus Florinde Florinde, je l'appelle la Cava. Cette gloire de tes aïeux amassée pendant tant de siècles, elle n'est plus ; tu l'as sacrifiée à un moment de plaisir, à un moment de plaisir tu as sacrifié ton royaume, ton corps et ton âme. Ton bonheur est fini et tes malheurs commencent. Pauvre Espagne, perdue par un caprice pour la Cava ! »
Cependant don Rodrigue fuyait toujours. Il s'enfonçait dans les montagnes les plus profondes, afin de n'être point trouvé par les Mores qui le poursuivaient. Il rencontra un berger qui faisait paître son troupeau, et il s'approcha de lui en disant : « Indique-moi, bonhomme, où je trouverai quelque habitation ou métairie où je puisse me reposer, car je meurs de fatigue. » Le berger lui répondit aussitôt : « Vous chercheriez vainement, seigneur, car il n'y a dans tout ce désert qu'un ermitage, où demeure un ermite qui mène une vie très sainte. »
Le roi fut heureux d'apprendre cela, il pensa qu'il pourrait finir ses jours avec cet ermite, et il demanda au berger de lui donner à manger s'il avait quelque chose. Le berger tira une besace dans laquelle il mettait son pain, et il partagea son pain avec don Rodrigue, ainsi qu'un morceau de viande fumée que d'aventure il avait. Le pain était noir et mauvais. Le roi se rappela les mets qu'il mangeait en d'autres temps, et des larmes coulèrent de ses yeux sans qu'il les pût retenir. Puis, après qu'il eut mangé et qu'il se fut reposé, il s'informa de l'ermitage ; le berger lui enseigna le chemin qui y conduisait, et le roi lui donna sa chaîne et sa bague. C'étaient des joyaux de grand prix et que le roi estimait beaucoup.
Puis il se mit en route et arriva en vue de l'ermitage comme le soleil se couchait. Aussitôt il s'agenouilla et fit sa prière. Puis, ayant aperçu l'ermite, il marcha droit à lui. L'ermite lui demanda qui il était, et comment il était venu là. Le roi lui répondit : « Hélas ! je suis don Rodrigue, qui fus roi d'Espagne. Dieu m'a ôté mon royaume en expiation de mes péchés. Je viens faire pénitence avec toi ; ne reçois pas de chagrin de ma présence, au nom de Dieu et de la vierge Marie. »
L'ermite lui répondit : « Certes, vous avez choisi le chemin qu'il fallait pour votre salut, et Dieu vous pardonnera. »
Et disant ces mots, l'ermite se mit à genoux, priant Dieu de lui indiquer la pénitence qu'il imposait au roi. Alors il lui fut révélé de la part de Dieu, que Rodrigue eût à s'enfermer dans un tombeau avec une couleuvre vivante, et que Rodrigue eût à prendre cela en patience pour le mal qu'il avait fait. L'ermite, fort joyeux, retourna vers don Rodrigue et lui dit ce que Dieu ordonnait. Et don Rodrigue dit : « Que la volonté de Dieu soit faite. » Il se coucha donc dans un tombeau avec une couleuvre près de lui. Et le troisième jour l'ermite alla le voir. « Comment vous trouvez-vous de votre compagne ? demanda-t-il au roi. – Jusqu'à cette heure, elle ne m'a point touché, parce que Dieu, sans doute, ne l'a point voulu, dit Rodrigue. Mais prie pour moi, saint homme, afin qu'elle me touche et que j'achève bien ma vie. »
L'ermite pria, et trois jours après revint encore. « Eh bien ? dit-il. – Eh bien ! dit Rodrigue, Dieu a eu pitié de moi, la couleuvre me mord. » L'ermite l'encouragea, et le roi Rodrigue mourut de la morsure de la couleuvre.
Ainsi finit le roi Rodrigue, qui, ayant expié son crime sur la terre, s'en alla tout droit au ciel. Voilà, madame, le poème que chante encore l'habitant de ces belles plaines où coule le Guadalète, où s'élève Xérès. Je doute que dans mille ans la victoire des Français et la prise du Trocadéro aient laissé d'aussi poétiques souvenirs.

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