Il
ne s'agit pas d'un débat de principe pour ou contre la peine de
mort, mais d'une réflexion sur l'opportunité de son abolition
que Dumas inscrit comme objectif d'un long processus civilisateur, l'amélioration
des mœurs entraînant l'adoucissement de la loi.
« Enfin, un jour, du fond d'une prison secrète dans
laquelle s'exhale le solitaire et triste soupir du condamné, surgira
la civilisation lumineuse, tenant à la main, non l'épée,
mais un rameau d'olivier parce qu'elle ne sera plus combative mais victorieuse,
et criera d'une voix qui retentira d'un hémisphère à
l'autre : « Réjouissons-toi Humanité !
La peine de mort est abolie ! ».
Les vingt-quatre articles de L'Indipendente
se sont presque naturellement distribués en trois parties, la première
constituant une étude synthétique de l'histoire du droit
relatif à la peine capitale, étourdissante d'une érudition
de seconde, voire de troisième main, la deuxième rassemblant
les pièces de la polémique, c'est-à-dire les lettres
de lecteurs, en particulier des jurés du procès Rufio auxquels
A.Dumas répond vigoureusement, la troisième composée
de trois longues lettres qu'il adresse à l'adversaire qu'il privilégie,
l'écrivain Antonio Raniéri, ami de Léopardi.
Enfin, pour compléter cet ensemble, nous éditons le récit
fictionalisé de l'affaire Ruffio qu'A.Dumas propose en feuilleton
trois années plus tard (1866) aux lecteurs du Mousquetaire
sous le titre Le Saint-Sacrement à Naples.
Claude Schopp
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