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Titre La chasse au chastre

Année de publication 1850

Genre Théâtre

Collaborateur(s) Auguste Maquet (non crédité)

Epoque du récit contemporain

Résumé Un chasseur de Marseille, Louet, s'égare jusqu'à Nice à la poursuite d'un chastre, oiseau sans pareil, «le fumet du pluvier et le goût de l'ortolan». Contrebassiste, il donne un concert pour payer son hôtel (Acte I).

Pour regagner ses pénates, il s'embarque sur un navire dont le capitaine, foudre de guerre, ne rêve que d'en découdre avec l'Anglais. Il échappe à un combat naval, puis à une tempête, et aborde... en Italie (Acte II).

Tombé entre les mains de brigands de grand chemin, il s'en tire grâce à une petite danseuse qu'il a connue jadis à l'opéra de Marseille. Parvenu à Rome, il tue enfin son chastre (Acte III).

Analyse Cette pièce en trois actes, la seule comédie de Dumas créée au Théâtre-Historique, le 3 août 1850, est en fait l'adaptation scénique d'un récit figurant dans Nouvelles impressions de voyage (Midi de la France), dont il constitue dans certaines éditions le dernier chapitre. Le récit haut en couleurs que fait le chasseur marseillais de ses déboires – et qui annonce Tartarin de Tarascon d'Alphonse Daudet (1872), perd beaucoup de son relief dans cette pièce au demeurant assez courte, qui accumule les péripéties... et les tableaux.

L'édition originale parue chez Marchant en 1850 (que reprend le Théâtre Complet en 25 volumes) en déclare sept, mais Glinel et d'autres en comptent huit, ce qui s'explique par le déroulement de la toile du fond en «panoramas» au milieu des 3ème et 4ème tableaux et qui mène le spectateur, sur mer,  de l'île d'Elbe à Porto-Ferraio et à Piombino, et sur terre, «en calèche», de Piombino aux gorges des Apennins. Une technique qui annonce presque les panoramiques du 7ème art, et qui, ajoutée au dispositif d'abaissement du plateau permettant de suivre l'évolution de Louet, du fond de la corvette jusque sur le pont en plein branle-bas de combat (à la fin du 2ème tableau), manifeste les ressources de ce théâtre privilégiant le spectacle et le mouvement que Dumas avait fait vivre pendant un peu plus de trois ans.

C'est peut-être pour cela qu'il baptise sa pièce «fantaisie», un terme jamais utilisé autrement par l'auteur, et qui renvoie moins ici au «fantastique» traditionnel qu'à l'original grec φαντασια [fantasia] qui désignait un spectacle de choses extraordinaires propres à frapper l'imagination. Et il y en a, des choses extraordinaires ici, pour un théâtre, qu'on en juge par cette didascalie du 3ème tableau: «On voit s'éloigner les bâtiments anglais. Le ciel s'assombrit peu à peu. Tempête, éclairs. Le tonnerre tombe. Un des bâtiments anglais prend feu, frappé de la foudre, et saute. La mer se gonfle...»

François Rahier

© Société des Amis d'Alexandre Dumas
1998-2010
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