Titre
Les deux Diane
Année de publication
1846-1847
Genre
Roman
Collaborateur(s)
Paul Meurice
Epoque du récit
1551-1574
Résumé
En 1551,Gabriel a 18 ans quand il apprend que son père était
le comte de Montgomery mais qu'en raison de l'existence d'ennemis terribles
et puissants, il vaut mieux pour lui d'être discret sur ce nom.
De
retour en France après avoir participé aux conquêtes
militaire du duc de Guise, il retrouve à la cour du roi Henri II
son amie d'enfance Diane de Castro qui est la fille du roi et de sa maîtresse
Diane de Poitiers. Diane et Gabriel s'aperçoivent que la tendre
inclinaison qui les liait s'est transformée en véritable
amour.
Mise au courant, la nourrice de Gabriel se voit obligé de lui dire
que son père a disparu parce que Diane de Poitiers et lui se sont
aimés et que le roi Henri II, jaloux, a mis hors d'état
de nuire son rival avec l'aide du connétable Anne de Montmorency
en le jetant dans un cachot.
Cette révélation amène dans l'esprit de Gabriel une
volonté de vengeance à l'encontre des trois grands personnages,
mais aussi un doute: les faits s'étant passés peu avant
la naissance de Diane de Castro, celle-ci pourrait être sa soeur!
Et même si elle ne l'était pas, son plus terrible ennemi
était peut-être le père de sa dulcinée...
Diane de Poitiers refusant de parler, les deux jeunes gens vont aller
d'espoirs en désillusions dans leur quête de la vérité.
Les nombreuses péripéties (siège de Saint-Quentin,
prise héroïque de Calais...) qui jalonnent alors la vie de
Gabriel sont marquées par le doute et le dilemme, jusqu'à
ce que le hasard lui fasse croiser le chemin d'Henri II lors d'une joute
en 1559 au cours de laquelle il le tue par accident. Cette mort
entraîne la chute de ses deux autres ennemis, Diane de Poitiers
et le connétable de Montmorency. La vengeance a eu lieu mais n'a
pas résolu pour autant l'incertitude quant à la naissance
de Diane.
Gabriel adopte alors la religion protestante et Diane de Castro se retire
dans un couvent où elle prononcera ses voeux définitifs
le 15 août 1561.C'est le lendemain de ce jour que Diane de Poitiers
annonce à Gabriel et à Diane de Castro qu'ils auraient pu
s'aimer sans problème... Pendant les treize années qui suivent,
Gabriel s'illustre dans les guerres de religion avec les protestants jusqu'à
sa mort en 1574.
Analyse
Il existe un doute quant à la paternité de ce roman. En
effet Dumas lui-même écrit en 1865 à Paul Meurice
à l'occasion de la publication par celui-ci d'un drame tiré
de ce roman: «...un jour vous m'empruntâtes mon nom...
Vous fîtes sous mon nom Les deux Diane... ».
Si
certains, comme Claude Schopp, prennent ce document à la lettre
et retirent Les Deux Diane des oeuvres de Dumas, d'autres le remettent
dans son contexte: cette lettre pourrait être en fait une lettre
d'affaires. Elle correspondrait à une cession de droit d'auteur,
à une renonciation par Dumas à sa part de bénéfice
de la pièce (Gilbert Sigaux).
Toujours est-il que ce roman suscite à sa lecture un vif intérêt.
L'histoire se situe au moment des guerres de religion comme la trilogie
La reine Margot, La
dame de Monsoreau et Les
Quarante-cinq. On reconnaît le style de Dumas, même si
quelquefois le rythme est inégal (il est probable que certains
passages n'ont pas été «réécrits»
par Dumas).
Les sentiments des personnages sont bien dépeints: la méchanceté
et la jalousie de Diane de Poitiers en opposition avec la douceur et la
gentillesse de Diane de Castro, la ruse et la détermination de
Catherine de Médicis, l'ambition des Guise, la faiblesse du roi
Henri II, la loyauté du comte de Montgomery...
L'action et les rebondissements (résistance de Saint-Quentin et
prise de Calais aux Anglais, conjuration protestante d'Amboise...), la
réalité et la diversité des personnages historiques
(le comte de Montgomery qui a bien tué Henri II lors d'une joute,
Ambroise Paré, Nostradamus, Marie Stuart...), tous ces éléments
font que l'on a du mal à penser que Dumas n'a pas participé
à ce livre.
Pour l'anecdote, dans ce roman on fait connaissance avec une bande d'aventuriers
aux caractères cocasses que l'on retrouve dans les premiers tomes
de La royale maison de
Savoie écrits par Dumas seul.
C'est aussi dans Les deux Diane que
l'on voit Martin Guerre en tant qu'écuyer de Gabriel. L'usurpation
de son identité par Arnauld du Thill (que Dumas peint en espion
à la solde du connétable de Montmorency) est confondue par
Gabriel de Montgomery et joue son rôle dans l'histoire.
Nicole Vougny |