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Titre L'école des princes

Année de publication 1844

Genre Théâtre (comédie en cinq actes et en vers)

Collaborateur(s) Louis Lefèvre, Hégésippe Moreau (?), Dumas fils (??)

Epoque du récit En Allemagne, au XVIIIe siècle

Résumé Feldmann, philosophe, a tiré naguère le duc d'Oldenbourg d'un mauvais pas. Retiré à la campagne, devenu misanthrope, il retrouve le jeune homme ; ému par sa candeur, il accepte de le suivre à la cour pour lui servir de mentor (Acte I). Amoureux d'Hermance, la fille du ministre Budner, le duc laisse Feldmann imposer ses vues aux courtisans. L'un et l'autre ignorent que la jeune fille aime un simple capitaine, sur le point d'être éloigné de la cour par des intrigants (Acte II). Disgracié, accusé par ses pairs, Budner est arrêté. Devenu ministre à son tour, Feldmann veille à ce qu'il ait un procès équitable et prend sous sa protection sa fille dont il a deviné l'amour pour le capitaine (Acte III). Les intrigues se poursuivent : sous prétexte de sauver son père, on pousse Hermance à dire au duc son amour, mais Feldmann tente d'éclairer son "élève" (Acte IV). Apprenant que "pleurer, c'est apprendre à régner", et qu' "un prince doit aimer ses sujets plus que lui", le duc chasse les intrigants et bénit les amants ; Budner retrouve son poste, et Feldmann sa retraite (Acte V).

Analyse Dans son Dictionnaire Dumas, Claude Schopp signale les tribulations d'une pièce "reçue à corrections" à la Comédie-Française le 8 novembre 1842, refusée le 29 janvier 1843, et finalement jouée, mais à l'Odéon ("Second Théâtre-Français") le 29 septembre de la même année, ou le 29 novembre, selon Quérard ou l'édition Tresse de 1844. Il rappelle aussi les interrogations sur l'identité de l'auteur, ce Louis Lefèvre qui fut peut-être Lefebvre Delaunay, directeur du Vaudeville, ou un prête-nom d'Hégésippe Moreau ou de Dumas père et fils. Pour Quérard, il s'agit d'une œuvre posthume de Moreau (1810-1838). Noël Parfait y voit la patte de Dumas. Et Glinel, et Reed à sa suite, lui emboîtent le pas. Rien de comique ici, à part les caricatures peu amènes des courtisans qui s'empêtrent dans leurs palinodies. Ce drame "moral et larmoyant", bizarrement en vers et peu "bourgeois" (seul Feldmann semble appartenir à cette catégorie sociale qu'affectionnaient Diderot et Iffland dont la dramaturgie influença Dumas), montre la vertu confondre les méchants, et un philosophe à la mode des Lumières entreprendre l'éducation d'un jeune homme un peu léger appelé à devenir un grand prince. Cela explique sans doute le demi-succès de la pièce : les alexandrins sont frappés comme des maximes ("L'honneur n'implore pas, il commande l'estime !" ou "Plus le pouvoir est grand, plus grand est le devoir"), l'esprit général pourrait être imprégné de l'Anti-Machiavel de Frédéric II, autre despote éclairé, par Voltaire celui-ci, - et n'est pas sans refléter la conception exigeante de l'homme d'État que Dumas développe par ailleurs dans son théâtre politique ; mais l'intérêt dramatique faiblit, le dénouement est attendu, et les longs discours l'emportent sur une action très linéaire. Publié en 1844, chez Tresse, l'ouvrage a semble-t-il fait l'objet d'une première édition en 1843 qui porterait alors la date d'une représentation le 29 septembre…

François Rahier

© Société des Amis d'Alexandre Dumas
1998-2010
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