Le bourgeois de Gand | Vous êtes ici : Accueil
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Titre
Le bourgeois de Gand ou Le
secrétaire du duc d'Albe Vargas a réussi à faire entrer l'autre chef de l'insurrection, Guillaume d'Orange, à Bruxelles. Ce dernier découvre un peu de l'étrange personnalité du secrétaire. Lors d'un bal, Don Luis avoue son amour à la jeune Iseult, qui se trouve être la fille cachée de Vargas (Acte II). De son côté, Vargas découvre que Don Luis est ce fils d'une autre union qu'on lui avait arraché à la naissance pour le substituer à l'enfant mort-né de la duchesse d'Albe. Prenant le parti du jeune homme qui s'oppose ouvertement à celui en qui il ne reconnaît plus son père, Vargas trahit ses sentiments. Comprenant son infortune, le duc parvient à obtenir le silence de Vargas et celui-ci se soumet pour continuer la mission qu'il s'est confiée (Acte III). Mais la vérité se fait jour: Iseult va se retirer dans un couvent, cependant que son frère répugne à voir en Vargas, homme-lige du bourreau des belges, son véritable père (Acte IV). Lorsque l'insurrection éclate, Don Luis qui en a pris la tête,
partagé dans ses sentiments, tente néanmoins de sauver le
duc d'Albe et son secrétaire. Au moment de mourir, celui-ci se
fait reconnaître comme le patriote belge Robert d'Artewelde, bourgeois
de Gand, qu'on croyait disparu depuis vingt ans (Acte V). Dans son livre Alexandre Dumas père et la Comédie-Française, Fernande Bassan apporte son autorité à cette thèse et consacre un chapitre entier à la pièce. Elle rajoute que Dumas, sans doute pressenti pour prendre la direction de l'Odéon, était tenu alors à une certaine discrétion. De La Vénitienne, écrit avec Anicet-Bourgeois en 1835, à Valentin-Valentine, en 1868, qu'il refusa de signer malgré les pleurs et les supplications de Hyacinthe Meynier qui fut un temps sa maîtresse, Dumas fit ainsi jouer 25 pièces sous le nom d'un collaborateur; en général, il récrivait l'ouvrage entièrement. Joué la même année que Ruy Blas de Victor Hugo, et un an avant Léo Burckart, Le bourgeois de Gand reflète des préoccupations politiques évidentes, même si Hippolyte Romand s'en défend dans une préface désarmante de naïveté: «Est-ce ma faute à moi si, dans l'histoire comme dans le drame, les peuples se soulèvent quelquefois contre l'oppression et l'invasion étrangère?» Le personnage du secrétaire, véritable «taupe» belge au sein du gouvernorat espagnol, est une belle figure dumasienne. Et la grande ombre de l'Egmont de Goethe (1788), auquel Beethoven consacra une ouverture militante en 1810, plane sur ce drame historique, qui n'échappe cependant pas aux écueils du mélo (un frère et une soeur, enfants perdus puis redécouverts, et qui s'aiment, nous frisons l'inceste!), mais s'est trouvé un peu victime de la rigueur qui prévalait à l'Odéon à ce moment: dépenses réduites au minimum, décors d'intérieur, pas de «grand spectacle». La pièce n'eut qu'une édition, chez Barba en 1838. On ne
sait pas grand-chose d'Hippolyte Romand, inconnu au moment de la réception
de l'œuvre, et qu'on prend alors pour un médecin. Il fit
jouer Le dernier marquis en 1842, au
Français, un drame qui lui valut un succès d'estime, et
une tragédie où peina Rachel en 1844, Catherine
II, éreintée par la critique. |
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