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Titre Le connétable de Bourbon ou L'Italie au XVIème siècle

Année de publication 1849

Genre Théâtre

Collaborateur(s) Eugène Grangé et Xavier de Montépin

Epoque du récit 13 septembre 1515 (Marignan) – 6 mai 1527 (sac de Rome)

Résumé A Marignan, Charles de Bourbon, vainqueur des Suisses qui défendaient Milan, reçoit de Bayard l'épée de connétable. Pendant que sa soldatesque met le pays à feu et à sang, il sauve une jeune noble, Béatrix, qu'il convoite. La sœur de lait de cette dernière, Theresa, a perdu son père dans le combat et voue une haine féroce au connétable. S'attirant la défaveur de la reine-mère Louise de Savoie, celui-ci décide de se mettre au service de Charles-Quint (Acte I).

Les Français subissent revers sur revers, et Bayard meurt au combat. Proscrit, le connétable se rend secrètement à Naples, où il retrouve Béatrix mariée au marquis de Mellis, gouverneur de la ville. Theresa est devenue folle et Pietro son fiancé prend soin d'elle comme un frère (Acte II).

A Rome, le connétable tente de faire plier le collège des cardinaux; en vain (Acte III).

Avec l'aide de ses anciens soldats, il reconstitue son armée et attaque Rome (Acte IV). 

Pietro rejoint Theresa dans sa cellule du Château Saint-Ange et promet de venger la mort de son père. Ils sont libérés à la faveur d'une insurrection. Pietro accomplit la promesse qu'il a faite à sa fiancée et tue le connétable. Rome est mise à sac (Acte V).

Analyse Créé à la Porte Saint-Martin le 20 octobre 1849, ce drame à grand spectacle, en cinq actes et douze tableaux, est présenté comme l'œuvre conjointe d'Eugène Grangé et de Xavier de Montépin. Dumas n'a pas signé, mais son travail sur la pièce est attesté par Noël Parfait qui avait communiqué à Glinel la liste des oeuvres à la rédaction desquelles son ami avait participé.

C'est la première des quatre pièces pour lesquelles Dumas a collaboré avec le duo Grangé-Montépin, sur une période assez courte. En 1850 verront le jour, outre Les chevaliers du Lansquenet, d'après un roman de Montépin, Les frères corses et Pauline tirées de romans de Dumas et jouées au Théâtre-Historique. Dumas retrouvera Montépin pour La tour Saint-Jacques en 1856.

Eugène Grangé est connu pour avoir été un des librettistes d'Offenbach. Xavier de Montépin est l'auteur du célèbre feuilleton La porteuse de pains (1884). Il écrivit aussi, seul ou en collaboration, beaucoup de drames populaires à l'esthétique proche de celle du mélodrame.

Que la pièce n'ait pas été créée au Théâtre-Historique s'explique peut-être par un trop plein de mises en scène (pas moins de cinq créations en cette année 1849, dont trois à l'automne), peut-être aussi par le moindre intérêt de Dumas pour cette œuvre.

Certes, le qualificatif de «drame à grand spectacle» est mérité: que de tableaux à faire! Marignan, la mort de Bayard, la tarentelle à Naples, le Château Saint-Ange, le sac de Rome! Mais l'action, riche en péripéties souvent sanglantes, est décousue, la psychologie inexistante; les amoureux romantiques Pietro et Theresa ne font que de timides apparitions, et le rôle titre est porté par un condottiere ambigu sans beaucoup de panache à qui Bayard ravit la vedette.

Montépin était connu pour embaucher des «nègres»; peut-être Dumas joua-t-il ce rôle à son tour... La pièce n'eut qu'une édition, chez Cadot en 1849.

François Rahier

© Société des Amis d'Alexandre Dumas
1998-2010
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