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Titre La Galerie de Florence

Année de publication 1844

Genre Causerie

Collaborateur(s) Hector de Garriod, Ferdinando Ranalli

Epoque du récit XVème-XVIème siècles

Résumé Plus qu'un simple lieu de retraite, la ville de Florence offre à Alexandre Dumas, qui y séjourne de 1840 à 1843 (voir La Villa Palmieri) une opportunité des plus inattendues, lui permettant notamment d'améliorer considérablement ses finances. Il s'agit de l'affaire de la Galerie de Florence.

En été 1840, la Galerie des Offices, musée célèbre dans toute l'Europe, décide de faire une publication de ses collections, alors en plein remaniement. L'initiative de réaliser une nouvelle illustration de la galerie, sous forme d'une série de recueils de gravures, est alors lancée. Et l'on profite de la présence de Dumas à Florence pour lui demander d'écrire les textes d'accompagnement, afin d'avoir «une mise en scène française» de l'histoire des Offices.

Ce livre aujourd'hui méconnu constitue le prélude aux ouvrages Italiens et Flamands et Trois maîtres, dévolus à l'art italien. En effet, les textes de ces derniers sont extraits de cette oeuvre principale, qui contenait au départ un nombre important d'articles sur les artistes de la Renaissance italienne et flamande, mais aussi sur l'évolution de la peinture, de l'Antiquité à l'âge d'or des Médicis. L'ouvrage, constitué de cinq volumes, inclut également de nombreuses gravures dont certaines sont l'oeuvre d'Hector de Garriod, principal collaborateur de Dumas pour ce travail.

Le premier volume, intitulé Histoire de la peinture depuis les Égyptiens jusqu'à nos jours, s'ouvre avec Les Médicis, branche aînée, Les Médicis, branche cadette, Côme premier et enfin Maison de Lorraine. François second et ses descendants (ultérieurement, Dumas utilisera ces quelques chapitres dans l'ouvrage Les Médicis [Recoules, 1845]). Suivent un chapitre concernant La peinture chez les Anciens, ainsi que plusieurs articles rassemblés sous le titre: Histoire des peintres faisant suite à l'histoire de la peinture. Masaccio de S. -Giovanni. Né en 1401, mort en 1442 - Le Pérugin - Léonard de Vinci - Michel-Ange Buonarroti - Raphaël Sanzio d'Urbin - Titien Vecelli - Giorgione.

Le deuxième volume (Histoire de la peinture depuis les Égyptiens jusqu'à nos jours), comprend: Jean Bellin - André del Sarto - Fra Bartolomeo - Jules Romain - Le Primaticcio - Luc Cranach - Quentin Metsys - Baccio Bandinelli - Jean Holbein - Jean Antoine Razzi dit Le Sodoma - Bernardino Pinturicchio - Baldassare Peruzzi - André de Mantegna. Enfin, les trois derniers volumes, rassemblés sous le titre Galerie de Florence gravée sur cuivre et publiée par une société d'amateurs renferment des gravures de tableaux, voire de sculptures, de la galerie, accompagnées d'une notice pour chacune d'elles.

Analyse Élaboré à grand renfort de sources constituées d'ouvrages d'historiens et de théoriciens de l'art allant de la Renaissance au XVIIIème siècle, cet ouvrage est on ne peut plus rarissime. Dans sa bibliographie des oeuvres de Dumas, Douglas Munro écrit qu'il n'existe que deux exemplaires connus: le sien et celui de la Bibliothèque royale de La Haye... Il souligne la qualité remarquable des nombreuses gravures de ces volumes très grand format (55,5 par 39 cm) et mentionne l'existence d'un sixième tome, en sa possession, composé essentiellement de gravures et auquel Dumas n'aurait sans doute pas participé.

Cet ouvrage fournit un témoignage capital de l'intérêt que Dumas portait à l'art et à la peinture florentine en particulier. Tour à tour, l'auteur s'y fait conteur, metteur en scène et historien d'art, un genre qui semble lui convenir assez bien puisqu'il lui permet à nouveau de recréer le passé.

Dans ses jugements sur l'art florentin, Dumas fait preuve d'une grande originalité vis-à-vis de ses contemporains. Ceci se perçoit surtout dans son attachement aux peintres primitifs, jusque-là dédaignés. On lui découvre donc un attrait irrésistible pour l'idéalisme en peinture, s'opposant assez fortement à son profond mépris pour les oeuvres «païennes» où sont privilégiées les scènes mythologiques.

Cependant, l'attitude de Dumas en matière d'histoire de l'art demeure comparable à sa conception de l'histoire en général. C'est-à-dire qu'il envisage son oeuvre comme étant fondamentalement «populaire» et devant être utile à ses lecteurs. Ce qui l'amène à accorder une grande importance à l'accessibilité du savoir et de la culture.

Laetitia Levantis
(auteur de La Renaissance florentine vue par Alexandre Dumas, mémoire de maîtrise préparé sous la direction de Catherine Chédeau et Brigitte Urbani, Université de Provence - Aix-Marseille I, 2003)
© Société des Amis d'Alexandre Dumas
1998-2010
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