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Titre L'invitation à la valse

Année de publication 1857

Genre Théâtre

Collaborateur(s) Paul Meurice

Epoque du récit 1847

Résumé Mariée malgré elle à 16 ans, et séparée de son époux quelque temps plus tard grâce à un avocat, M. de Sor, qui est amoureux d'elle, Mme d'Ivry attend avec impatience chez elle le retour de son amour d'enfance, Maurice, capitaine de spahis, à qui elle a écrit qu'étant devenue veuve, il pouvait se présenter à elle.

Quand celui-ci arrive, elle est au piano et joue «L'invitation à la valse» en présence de M. de Sor. Au bout de quelques instants, ils s'aperçoivent que les retrouvailles ne sont pas à la hauteur de leurs espérances.

En effet Mme d'Ivry ne retrouve ni le physique, ni la voix agréable de l'homme qui l'a fait rêver pendant sept ans, Maurice ne reconnaît ni la sensibilité ni la délicatesse qui transparaissaient dans les lettres qu'il recevait régulièrement.

Se rendant compte en fait que ces lettres ont été écrites par Mathilde, la jeune sœur de Mme d'Ivry, pour l'aider à surmonter son désespoir, et qu'en fait jamais Mme d'Ivry n'avait craint de le voir se laisser tuer, il accule celle-ci à fixer une date pour leur mariage, ce qu'elle ne peut se résoudre à faire. Finalement, il y aura bien mariage, mais ce sera celui de Maurice et Mathilde, alors que Mme d'Ivry répondra favorablement à l'amour de M. de Sor.

Analyse Sur le manuscrit de cette comédie en un acte et en prose, on peut lire de la main de Dumas «Fait pour ma chère petite enfant Isabelle, à laquelle ce manuscrit appartient». C'est donc pour Isabelle Constant, une jeune actrice qui est sa maîtresse depuis 1850, que Dumas a écrit cette pièce, qu'elle ne pourra cependant pas jouer, étant tuberculeuse à ce moment là. Créée au Théâtre du Gymnase, la pièce a remporté ensuite un beau succès au Théâtre Français en 1857 et 1858.

Dumas raconte dans Les courses d'Epsom (dans le recueil Causeries) comment il a commencé la rédaction de cette pièce à Londres, pendant qu'il y suivait les élections en 1857.

«L'invitation à la valse» est l'œuvre de Weber que Madame d'Ivry jouait autrefois pour son cousin Maurice avant que son père ne l'oblige à en épouser un autre et sur laquelle, en fait, elle a bâti son amour pour son cousin.

Cette pièce avec quatre personnages principaux (une jeune veuve et sa soeur, leur cousin et un avocat) est à la fois légère et profonde. Sous des propos simples, Dumas pose en fait la grave question de l'amour. Quand on parle de «penchant», de «goût», d'«inclinaison», est-ce suffisant pour être de l'amour? Et quelquefois le sentiment en lui-même n'est-il pas basé sur une mode, un caprice, un souvenir?

Il faut aussi savoir être patient et résigné pour que, quelquefois, on soit enfin aimé (de façons différentes, c'est ce qui arrive à M. de Sor et à Mathilde). On peut même se demander ce qui se serait passé si ce mariage avait pu se faire quand ils étaient jeunes...

Nicole Vougny

© Société des Amis d'Alexandre Dumas
1998-2010
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