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Titre Le prince des voleurs et Robin Hood le proscrit

Année de publication 1872 pour Le prince des voleurs, 1873 pour Robin Hood

Genre Roman

Collaborateur(s) Victor Perceval

Epoque du récit 1162-1188 pour Le prince des voleurs, 1188-1217 pour Robin Hood

Résumé Le prince des voleurs C'est en traversant la forêt de Sherwood pour se rendre au château du terrible baron Fitz-Awine, sheriff de Nottingham, afin de demander la main de Lady Christabel sa fille, qu'Allan Clare et sa sœur la jolie Marianne font la connaissance de Robin Hood dans des circonstances plutôt mouvementées. Ce jeune archer très habile et très rapide,confié dès son plus jeune âge au brave forestier Gilbert par deux inconnus, est en fait l'héritier direct du comté de Huntingdon.

L'enlèvement de Christabel, conçu par Allan et Robin, tourne court, provoquant le départ de celle-ci pour Londres, bientôt suivie par Allan qui part à sa recherche. Le baron Fitz-Awine, furieux du rôle joué par Robin, lui voue alors une haine terrible: il fait incendier la maison de Gilbert, entrave le bon déroulement du procès intenté par Robin pour retrouver ses droits, se plaint au roi Henri II de mauvais traitements... Ce qui aboutit à la proscription de Robin Hood par le roi.

Après avoir vainement tenté de résister, Robin n'a d'autre solution que de se réfugier dans la forêt avec quelques Saxons dont Petit-Jean et frère Tuck. Pour subvenir aux besoins de sa petite troupe, il instaure un impôt sur le passage des voyageurs à travers la forêt, proportionnel à leur richesse.

Robin Hood le proscrit Le retour d'Allan vaut à Robin de s'occuper d'empêcher l'union de Christabel avec un vieux mais riche ami de son père et de sauver de la pendaison Will, un de ses amis ayant quitté brutalement l'armée.

Après les mariages de Christabel et Allan, de Robin et Marianne, et de Will et Maude, Robin et ses joyeux compagnons continuent de plus belle à dépouiller les riches Normands et le clergé de leurs richesses afin de soulager la misère des pauvres, augmentant encore le ressentiment du sheriff qui mourra sans avoir eu la joie de capturer Robin ni par la force ni par la ruse.

C'est grâce au roi Richard qui succède à Henri II que Robin se voit remis en possession de ses titres et droits sur le comté de Huntingdon, en théorie du moins. En effet, le départ du roi en croisade, la régence du prince Jean qui s'en suit et le refus de l'actuel comte de céder font que la situation de Robin n'a pas changée cinq ans après. De plus, l'intensification des prouesses de l'outlaw porte le mécontentement des Normands à son paroxysme, suscitant par là de nombreuses attaques dont l'une causera la mort de Marianne.

Longtemps inconsolable, Robin laisse petit à petit sa bande se disperser avant de mourir à l'age de 55 ans, suite à une trahison.

Analyse C'est par le roman de Walter Scott Ivanhoé (1820) que le personnage de Robin des bois a été connu en France. Dans la version de Dumas, le premier volume Le prince des voleurs relate l'origine de la proscription de Robin alors que le deuxième Robin Hood le proscrit est plutôt consacré à ses exploits.

Ces deux volumes ont été publiés postérieurement à la mort de Dumas par les éditions Lévy qui les ont ajoutés aux œuvres compètes de Dumas en 1872 et 1873.

Ces livres sont en fait une traduction du roman du Britannique Pierce Egan Robin Hood and Little John, or the merry men of Sherwood forest. Selon les différents bibliographes de Dumas, ce dernier s'est contenté de signer une traduction réalisée par sa collaboratrice – et maîtresse – Marie de Fernand, qui signait sous le nom de Victor Perceval. C'est elle, notamment, qui avait effectué la traduction d'Ivanhoé parue sous le nom de Dumas en 1862.

Il n'est guère étonnant, de ce fait, que l'on ne retrouve pas la façon de raconter, de décrire les lieux et les personnages, de les faire vivre à laquelle Dumas nous a habitués.

Certes, Robin est décrit comme chevaleresque, valeureux, généreux, loyal... Certes, le sheriff de Nottingham est décrit comme tyrannique, violent, cupide... Mais il manque ce je ne sais quoi qui nous fait aimer ou détester les personnages de Dumas sans jamais nous laisser indifférent.

Le style est lent, lourd, plat, voire légèrement soporifique... Il y avait pourtant certainement moyen de faire de la légende de Robin des bois quelque chose de vivant, vu la profusion des anecdotes disponibles. Mais les deux romans se contentent de retracer le fil de la légende, sans mettre en scène les personnages comme Dumas en avait l'habitude.

Le seul intérêt de ces livres est de faire connaître la totalité de la légende, alors que la plupart des films ou des livres n'en évoquent qu'une partie. Il est à noter qu'une version cinématographique de Robin des bois parmi toutes celles qui ont été faites a été tirée en 1948 du roman de Dumas: Prince of Thieves, avec John Hall dans le rôle de Robin Hood.

Nicole Vougny

© Société des Amis d'Alexandre Dumas
1998-2010
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