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Titre La San Felice Analyse Ce drame ne fait pas partie du « canon » (les œuvres signées par Dumas), ni même du « corpus » (si on désigne par là toutes les pièces publiées sous le nom d'un collaborateur afin d'échapper à des créanciers ou pour d'autres raisons, les adaptations auxquelles il a apporté plus ou moins son crédit, et l'ensemble des inédits en voie d'archivage et/ou d'authentification). Composée vraisemblablement après la mort de Dumas, et jouée en 1881, cette pièce qui semble ne lui rien devoir figure néanmoins dans le répertoire de Reed, avec La Fin de Murat, de J. Berleux, et a fait l'objet d'une adaptation en langue anglaise par Frank J. Morlock, auteur de nombreuses traductions de Dumas. L'auteur, Maurice Drack, pseudonyme d'Auguste-Alfred Poitevin (1834-1897), est tombé dans les oubliettes de la mémoire et de la littérature, et son nom reste seulement attaché à cette adaptation qui a conservé une certaine notoriété. Comme le souligne Noël Lebeaupin dans la fiche du Dictionnaire des œuvres consacrée au roman, « arrivé très tard dans la carrière littéraire de Dumas, et bien après l'âge d'or du grand roman-feuilleton, La San Felice n'eut pas le succès espéré et tomba dans un relatif oubli. Le roman est mieux connu depuis qu'il a été réédité par Claude Schopp en 1996 ». La pièce qui en est tirée 17 ans après sa publication témoigne donc du maintien d'un certain intérêt pour ce roman à l'époque. L'œuvre est une « belle infidèle » qui parcourt à marche forcée un roman de plus de 1700 pages et opte pour une fin heureuse (Luisa échappe au supplice), mais Dumas a montré l'exemple dans plusieurs de ses pièces (ainsi d'Hamlet, Prince de Danemark, du Chevalier de Maison-Rouge ou d'Une Fille du Régent). L'ombre d'Alexandre avait-t-elle veillé sur le travail de Maurice Drack ? Dans son opuscule Alexandre Dumas en manches de chemise, publié en 1884 à Paris, Benjamin Pifteau, qui fut secrétaire de Dumas de 1864 à 1865, et transcrivit La San Felice, parle de ce drame en termes qui peuvent prêter à la confusion ; il écrit d'abord : « À propos de ce roman, dont il a été tiré un drame… » (ici il évoque sans doute l'adaptation de Drack), puis, un paragraphe plus loin, « il [Dumas] se mit bientôt à tirer un drame de cette histoire, en prenant pour titre le nom de l'intéressante héroïne qui s'appela si ironiquement la San Felice ». Ce qui suit, et traite du contrat passé avec Émile de Girardin pour le roman, montre à l'évidence qu'il s'agit bien du roman et non de la pièce ! Il n'en reste pas moins que Maria Ullrichová a retrouvé à Prague un fragment dramatique dumasien inédit, 24 feuillets intitulés Une éruption du Vésuve, 1798 et mettant en scène Emma Lyonna, mais de très loin… |
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