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Titre De Victor Amédée III à Charles Albert

Année de publication 1856

Genre Roman

Collaborateur(s) -

Epoque du récit 1773-1849

Résumé En 1773 ,Victor Amédée III prend le titre de duc de Savoie et roi de Sardaigne à la mort de son père Charles Emmanuel III. A partir de 1789, les troubles liés à la révolution française amènent la noblesse à se réfugier à Turin, apportant avec elle ses terreurs que la famille royale, bien que très proche de Louis XVI (trois des enfants du duc sont mariés à des frères et sœur du roi de France), ne prend pas au sérieux.

Le Piémont devient bientôt le théâtre des conquêtes révolutionnaires de la jeune république française mais, mal secondé par ses alliés autrichiens, Victor Amédée III doit se résoudre à accepter une paix jugée honteuse, ouvrant ainsi le chemin à des idées séditieuses chez son peuple souffrant de la faim, de la pauvreté et des abus de pouvoir du clergé et de la noblesse. C'en est trop pour Victor Amédée qui meurt en 1796.

C'est donc son fils Charles Emmanuel, marié à la pieuse Clotilde (sœur de Louis XVI), qui arrive au pouvoir avec la révolution qui gronde aux portes de son pays. La réponse aux aspirations libérales de son peuple étant une politique de répression terrible, les Français le contraignent à abdiquer et à s'exiler dans ses terres de Sardaigne avec toute sa famille. En 1802, il cède ses droits à son frère Victor Emmanuel puis il se retire à Rome où il meurt en 1819.

Ce n'est qu'en 1814, à la chute de l'empire de Napoléon, que Victor Emmanuel I (marié à Marie Thérèse d'Autriche) retrouvera ses terres de Piémont par le traité de Paris. Il essaye alors de restaurer l'ancien régime et reste complètement opposé à toute idée novatrice. Il renonce à son pouvoir en faveur de Charles Félix son frère, duc de Genevois, parce qu'il ne peut accorder la constitution demandée par son peuple en 1821.

Celui-ci s'empresse de récuser les mesures libérales que Charles Albert de Carignan, son cousin, a prises pour calmer les esprits. Il va gouverner à la façon de Louis XIV tout en protégeant les arts et la musique. Il meurt en 1831 en désignant comme successeur Charles Albert dont il a reconnu les mérites.

A peine arrivé au pouvoir, Charles Albert doit faire face au mécontentement des libéraux et de l'armée qui, après avoir vu en lui un libérateur, trouvent que les réformes sont longues à venir. En effet, ce n'est qu'en 1848 que Charles Albert accorde enfin à son peuple une constitution. La guerre contre l'Autriche, dans laquelle ses alliés l'abandonnent provoquant ainsi une humiliante défaite à Novare, sonne le glas de son règne. Il abdique en faveur de son fils Victor Emmanuel et finit sa vie en exilé volontaire au Portugal. Sa mort en 1849 donnera lieu à de grandioses funérailles.

Analyse Ce roman est le quatrième et dernier volume de la série de La Maison de Savoie. Avant son édition par la Fontaine de Siloé en 2001, il n'avait jamais été publié en France.

Il s'agit avant tout d'un récit historique. Dumas nous résume les événements qu'il a choisis, plus en historien qu'en romancier, parmi ceux qui ont marqué les règnes des souverains de la maison de Savoie.

Heureusement, pour compenser des pages qui semblent parfois sorties d'un manuel d'histoire, il parsème dans son œuvre de jolies histoires d'amour, de haine ou de vengeance...

Par exemple:

- L'épouse du laid Victor Emmanuel, la si jolie Marie Thérèse d'Autriche, qui aime et est aimée du marquis Del Borgo, lequel a délaissé Mme de Pontheves (qui a perdu son honneur pour lui).
- L'amour d'une jeune fille qui a beaucoup souffert pour un jeune révolté de Turin.
- La trahison envers son pays d'un jeune soldat piémontais passé à l'ennemi pour venger sa sœur.
- Un comtesse qui, pour se venger d'un affront de Marie Thérèse d'Autriche, devient agent des Carbonari et essaye ainsi de contraindre Charles Albert à s'emparer de force du pouvoir.
- L'amour que porte la comtesse Del Mele à ce même Charles Albert.

Grâce à cela, ce volume est plus plaisant à lire que ne le laisse supposer le résumé ci-dessus. Même s'il reste quand même plus «difficile» que la plupart des romans de Dumas, parce qu'il demande souvent une grande attention si on ne veut pas perdre le fil de l'histoire.

A noter enfin que dans ce tome, nous assistons à quelques exploits du général Dumas...

Nicole Vougny

© Société des Amis d'Alexandre Dumas
1998-2010
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