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Titre Aventures de John Davys ou Vie et aventures de John Davys

Année de publication 1840

Genre Roman

Collaborateur(s) -

Epoque du récit 1794-1812

Résumé John Davys est le fils de Sir Edward Davys, un ancien capitaine de frégate anglais, contraint d'abandonner la carrière militaire à la suite d'une grave blessure de guerre. Rien d'étonnant donc à ce que cet enfant soit initié à l'art de la navigation dès sa plus tendre enfance, allant même jusqu'à s'exercer à commander un brick sur le lac de la propriété familiale. Cinq ans d'étude au collège de Harrow complètent ensuite son éducation.

En 1810, à l'age de 17 ans, à peine de retour chez ses parents, il reçoit son affectation en tant que midshipman sur le Trident, commandé par le capitaine Stanbow, un vieil ami de son père. La personnalité du capitaine, pleine de douceur, est contrebalancée par celle toute en méchanceté du second, le lieutenant Burke.

Par ses actes d'injustice répétés envers plusieurs membres d'équipage, ce dernier s'attire l'animosité de tous les marins, y compris de John Davys qui, cependant, tente d'atténuer la cruauté du lieutenant mais sans vraiment y parvenir.

Arrivé à Constantinople, John se trouve plongé dans le monde oriental et sa démesure. Par amour et sens du devoir, il aide une belle jeune fille à échapper à son oppresseur, s'amenant par là même une punition du lieutenant Burke pour avoir regagné le vaisseau en retard. Pendant qu'il purge sa peine, John médite sa vengeance à l'encontre du lieutenant qui a dépassé les bornes en levant sa canne sur lui.

Il le provoque donc en duel, dont il ressort vainqueur tout en sachant que son geste lui ferme à jamais les portes de la marine de guerre anglaise. Il ne peut alors que s'enfuir sur un bateau napolitain, à bord duquel il participe au commandement et connaît de nombreuses aventures, parmi lesquelles une formidable tempête, une amitié avec un jeune grec phtisique, un abordage de pirates grecs...

Quand enfin il arrive à Smyrne, il trouve une lettre de ses parents qui le rappellent à Londres afin que son procès soit révisé en sa présence. Compte tenu des circonstances atténuantes et des témoignages en sa faveur, il est acquitté à la grande joie de tous.

Analyse Le héros de cet histoire embarquant à bord d'un vaisseau de guerre anglais en 1810, on pourrait penser que les aventures de John Davys auraient pour cadre les guerres napoléoniennes. Mais c'est vers d'autres horizons que le narrateur nous entraîne et notamment vers la Turquie et la Grèce qui commence à rêver de s'affranchir de la tutelle des Turcs.

De par ses aventures, le héros très dumasien (jeune, beau, droit, chevaleresque, courageux, d'un grand sens de l'honneur, fidèle en amitié...) va découvrir des horizons nouveaux mais aussi apprendre à connaître des sentiments divers comme l'injustice, la haine, la vengeance, la cruauté, l'amour et l'amitié.

Grâce à lui, nous croisons des personnages célèbres tels que Lord Byron (alors plus connu pour ses bizarreries que pour son talent) ou le sultan Mahmoud II au caractère fier et implacable, mais aussi des personnages plus simples mais très touchants comme ces matelots au grand cœur, ce capitaine de frégate qui est comme un père pour ses marins mais ne peut rien faire contre les excès de zèle de son second ou encore ces pirates grecs qui ont embrassé cet état pour être libéré du joug des Turcs.

Même s'il est écrit en 1840 et fait donc partie des premiers romans de Dumas, on retrouve dans ce livre le talent de l'auteur pour nous faire ressentir par quelques mots, quelques attitudes ou quelques non dits, la beauté ou la laideur des sentiments et des tempéraments.

Plus remarquable encore, on oublie que le récit est à la première personne tant l'écriture est naturelle, la personnalité du narrateur s'effaçant au profit de l'histoire racontée, ce qui fait de ces aventures un roman passionnant...On aurait même envie qu'il dure un peu plus longtemps.

On ne peut s'empêcher de faire le rapprochement avec Un cadet de famille, roman traduit de l'anglais par Victor Perceval et édité sous le nom de Dumas. Il y a en effet, au niveau de l'intrigue des points communs (récit à la première personne d'un jeune engagé, brimades du second, vengeance à son égard...) mais la manière de raconter n'a rien à voir, ce qui est une preuve supplémentaire de la très faible (voire inexistante) collaboration de Dumas à ce dernier livre.

Pour l'anecdote, il semblerait d'après Franck Wild Reed, que le romancier anglais Thackeray (Mémoires de Barry Lyndon, La foire aux vanités...) ait accusé Dumas de lui avoir «emprunté» une partie de l'histoire...

Nicole Vougny

© Société des Amis d'Alexandre Dumas
1998-2010
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