La guerre des femmes | Vous êtes ici : Accueil
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Titre
La guerre des femmes Analyse Cette longue pièce débute comme une comédie d'intrigue, et finit en tragédie. Certes, le mélange des genres était revendiqué par les fondateurs du théâtre romantique, Dumas et Hugo en tête. Mais ici, le comique de situation, fille travestie en garçon et vrais faux frères (Nanon de Lartigues faisant passer Canolles pour son frère et découvrant que son demi frère Cauvignac joue aussi sa partie dans l'action) traîne un peu en longueur ; jusque dans les dernières scènes l'intensité dramatique en pâtit, les personnages masculins en particulier ayant du mal à endosser un rôle à la hauteur de leur destin. Mais après tout il s'agit dans ce drame de la "guerre des femmes". Elles occupent bien le premier plan, même si la Fronde ne semble réduite ici qu'à une succession de places fortes prises ou perdues, d'intrigues de cours, celle de la Reine et celle des princes, et d'intérêts privés laissant loin du compte les enjeux réels de ce qui fut bien une guerre civile, donc politique. Des enjeux qui paraissent étrangers aux deux héros masculins, encore une fois sur la touche : engagés par hasard du côté de la Reine, le pur Canolles et et le roué Cauvignac échangent leurs rôles encore à leur insu, au tout dernier moment, et passent du comique devenu sérieux au tragique. Usant du travestissement comme d'un ressort de l'intrigue, ni Dumas ni Maquet ne se montrent ici à la hauteur d'un Shakespeare ou d'un Marivaux. Le trouble qui les prend devant un trop joli garçon ne suscite en Canolles ou Cauvignac aucun état d'âme, et les auteurs n'ont à vrai dire pas le temps d'épiloguer ; le train auquel ils mènent l'action leur interdisant toute analyse psychologique. Adaptation du roman éponyme paru 3 ans auparavant, la pièce n'est qu'une suite de tableaux plutôt que d'actes. Misant sur les coups de théâtre et les scènes d'action - de l'embuscade au bac d'Ison sur la Dordogne, au 1er tableau, à l'esplanade du 10ème où la scénographie se déploie sur trois niveaux, la contrescarpe où s'avance Ninon, le gibet auprès duquel s'affaire le bourreau, et enfin le chemin couvert par où descendent Cauvignac et le geôlier qui vient de le libérer, le tout de nuit - les auteurs usent habilement de toutes les ressources du Théâtre-Historique. L'intérêt majeur de la pièce réside sans doute dans ce côté spectaculaire. François Rahier |
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