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Titre Louis XVI et la Révolution ou Louis XVI ou Histoire de Louis XVI et de Marie-Antoinette

Année de publication 1850

Genre Histoire

Collaborateur(s) -

Epoque du récit 1774-1789

Résumé Louis XVI devient roi en 1774 à l'âge de 20 ans. Souverain timide, effacé, passionné de chasse et de sciences techniques, il ne sait rien refuser à son épouse Marie-Antoinette, belle, insouciante, frivole et si peu reine de France.

La situation du royaume se dégrade très vite. Les finances sont désastreuses, l'argent manque et la reine continue de dépenser sans compter. Son goût du luxe et de la fête, ses caprices d'enfant gâtée et son insouciance égoïste entretiennent son impopularité. Après une longue stérilité, le soupçon enveloppe la naissance de ses enfants que l'on dit ne pas être de sang royal. L'affaire du collier entache la réputation de la souveraine. Louis XVI ne sait pas reprendre les choses en main, et ne parvient pas à préserver son épouse de la haine.

Alors que le royaume est au bord de la banqueroute, Louis XVI convoque les Etats généraux qui doivent se réunir à Versailles début mai 1789. Le Tiers Etat compte autant de députés que le Clergé et la Noblesse réunis mais les votes se feront par ordres et ceux-ci siègent dans des salles séparées. Le Tiers refuse la situation et réclame que la vérification des pouvoirs des députés soit faite en commun. Le 19 juin, le Clergé vote la réunion au Tiers; la Noblesse persiste dans son refus. Le lendemain, Louis XVI fait fermer la salle réservée au Tiers Etat. Ses membres se rendent alors au Jeu de Paume et prêtent serment de ne se séparer qu'après avoir doté la France d'une constitution. La Révolution vient de commencer.

Pendant ce temps, les troupes se rassemblent aux portes de Paris, les canons allongent leurs bouches de bronze en haut des tours de la Bastille. Les troubles se multiplient, les Parisiens ont peur et cherchent des armes pour faire face à une éventuelle attaque. Le 14 juillet, la Bastille est prise d'assaut; les Parisiens s'emparent de l'antique forteresse et libèrent sept prisonniers; le gouverneur, de Launay, est décapité et sa tête, plantée sur une pique, est promenée dans la ville.

La famine règne, les grains ne rentrent plus dans Paris. Louis XVI se rend dans sa capitale pour apaiser ses sujets. La question du veto oppose les députés et les patriotes. On parle d'un projet de fuite de la famille royale, mais le roi n'ose pas abandonner son royaume. Le 1er octobre, les gardes du corps offrent un banquet aux officiers du régiment de Flandres qui vient d'arriver à Versailles. La reine est acclamée par les soldats qui foulent aux pieds la cocarde tricolore.

Dès qu'elle est connue à Paris, cette nouvelle enflamme les esprits: on banquette à Versailles quant on meurt de faim à Paris; la Reine foule aux pieds les couleurs de la Nation et arbore la cocarde noire de l'Autriche. Les Parisiennes partent le 5 octobre pour Versailles pour réclamer du pain et ramener le roi à Paris. Le 6 octobre au matin, une insurrection s'empare du château; la famille royale est sauvée in extremis. Le roi quitte Versailles pour ne plus jamais y revenir.

Analyse Ce texte fait partie des nombreux livres dans lesquels Dumas fait oeuvre d'historien, et non pas de romancier. Bien oubliée de nos jours, cette partie de son œuvre reste entièrement à redécouvrir.

Dans Louis XVI et la Révolution, l'auteur nous présente une sorte de chronique des quinze premières années du règne de Louis XVI et des premiers mois de la Révolution. Sans être déplaisant, l'ensemble requiert une bonne connaissance de la période. En effet, Dumas inonde le lecteur d'un flot d'anecdotes et d'informations plus ou moins importantes, entremêlées de portraits et de récits divers souvent antérieurs aux faits relatés, sans oublier des extraits de textes ou de lettres historiques parfois fort longs.

L'auteur ponctue son discours de flash-back qui perturbent la lecture et obligent le lecteur à être particulièrement attentif. Aussi le propos est-il rendu plus lent, voire ennuyeux, à certains moments. Toutefois, le style de Dumas reste le même et cette période historique particulièrement riche l'entraîne dans une écriture pleine de verve et de panache. Comme il a l'habitude de le faire dans ses romans, Dumas nous emporte dans la tourmente révolutionnaire et l'on se surprend à regretter que l'ouvrage prenne fin au soir du 6 octobre 1789 (la suite se trouve dans Le drame de 93).

Au final, le livre est intéressant, et les amoureux de Dumas auront plaisir à le lire, ne serait-ce que par souci d'exhaustivité. En ce qui concerne les autres lecteurs, je leur conseille la saga des Mémoires d'un médecin (Joseph Balsamo, Le collier de la reine, Ange Pitou, La comtesse de Charny); ils en apprendront presque autant sur l'histoire de la Révolution et auront en prime le plaisir de lire d'excellents romans sans jamais s'ennuyer un seul instant.

Delphine Dubois
© Société des Amis d'Alexandre Dumas
1998-2010
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