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Titre Louise Bernard

Année de publication 1843

Genre Théâtre

Collaborateur(s) Adolphe de Leuven et Léon Lhérie (non crédités)

Epoque du récit règne de Louis XV

Résumé Promise à Henri de Verneuil, Herminie d'Hacqueville doit épouser sur ordre du roi le marquis de Lancy (Acte I).

Antoine Bernard, compagnon menuisier, revient au pays porteur de papiers attestant qu'Herminie n'est autre que sa sœur Louise (Acte II).

Impatient d'assister aux noces d'Herminie, Louis XV fait faire des travaux au château de Marly. Antoine est chargé d'un passage menant de la chambre du roi au boudoir de la jeune mariée. Il apprend en même temps que le futur époux est envoyé en ambassade au Danemark le soir même. Il flaire un traquenard et décide alors de tout faire pour que sa sœur y échappe (Acte III).

Henri a déserté pour rejoindre Louise et Antoine le cache. La vérité se révèle peu à peu, mais Henri est arrêté (Acte IV)... et condamné à mort. Seule une entrevue de Louise avec le roi pourrait le sauver, fait savoir Lebel, valet de chambre de Louis XV. Nouveau piège, déjoué par Antoine, le menuisier auquel nulle porte ne résiste. C'est lui qui rencontre secrètement le roi. Louise est sauvée. Mais il décide de garder le secret de sa naissance pour qu'elle épouse le noble Henri (Acte V).

Analyse Le règne de Louis XV (1710-1774), et en particulier la période de la Régence, prolixe en intrigues de toutes sortes, politiques et amoureuses, fut un des premiers terrains d'investigation systématique de Dumas quand il s'attaqua de front à l'Histoire. Ce drame, contemporain des véritables débuts du romancier (Le chevalier d'Harmental est de 1841 et Les trois mousquetaires de 1844), est l'une des moins connues de la douzaine d'œuvres que Dumas consacra à la période (3 romans, 2 récits historiques et 8 pièces).

Il y traite en mineur (et dans un registre sérieux) du thème qu'il reprendra dans la comédie interdite en 1841 de La jeunesse de Louis XV remise à la scène bien plus tard sous le titre du Verrou de la Reine. La plupart des pièces sont des comédies, y compris Une fille du régent, qui propose une fin heureuse à une histoire qui dans le roman éponyme publiée après la création de la pièce se termine tragiquement. Mais nous verrons dans la fiche consacrée à ce titre que Dumas écrivit deux autres versions, demeurées inédites (même si l'une d'entre elles eut les honneurs de la scène au Théâtre-Historique), et toutes deux s'achevant par l'exécution des conjurés.

Le siècle du «Bien Aimé» a vu aussi en effet maintes conjurations, et fut noirci par le supplice de Damien qui avait tenté d'assassiner le roi. Ceci étant, Louise Bernard n'est pas un drame historique. Créé à la Porte-Saint-Martin le 18 novembre 1843, c'est un mélo bien ficelé, en cinq actes et en prose, où l'on retrouve les ingrédients qui faisaient recette sur les scènes populaires depuis plus d'un demi-siècle, et où excella Pixérécourt: enfants substitués, passages secrets et rôle de premier plan pour l'homme issu du peuple qui en remontre aux grands en leur rappelant leurs devoirs.

Nous ne saurons jamais ce qu'Antoine a dit effectivement à Louis XV. Plus tard, dans Le verrou de la reine, Dumas ne résistera pas à l'envie de mettre sous les yeux du spectateur la rencontre entre Ruffé et Louis XV et les vertes remontrances du gentilhomme au souverain. La plupart des critiques s'accordent pour créditer la collaboration de de Leuven et Léon Lhérie sur cette pièce. Mais Glinel décrit une première version manuscrite intitulée François (3 actes, inachevée) de la main du seul Dumas...

François Rahier

© Société des Amis d'Alexandre Dumas
1998-2010
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