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Titre Le verrou de la reine

Année de publication 1856

Genre Théâtre

Collaborateur(s) -

Epoque du récit 1730

Résumé De retour d'une campagne victorieuse en Autriche, le duc de Richelieu découvre une Cour où l'on s'ennuie; lors d'une partie de chasse, il intrigue pour jeter entre les bras du roi délaissé par Marie Leczinska la jeune Diane de Ruffé (Acte I).

Diane va être présentée à la Cour. Le retour de son frère proscrit, le général de Ruffé, l'intérêt subit qu'on porte à sa famille, les attentions du roi, éveillent les soupçons d'Octave d'Aspremont, fiancé de la jeune fille. La reine Marie elle-même pressent l'intrigue et interdit la présentation de Diane. Ruffé décide d'intervenir pour sauver l'honneur de son nom (Acte II).

Pénétrant dans les appartements de la reine, Ruffé interpelle Louis XV rudement et le rappelle à ses devoirs de roi; le gentilhomme en lui se permet de dire «je veux» et le roi le fait arrêter. Diane implore Marie Leczinska de croire à son innocence. La reine, cachée, assiste à un entretien entre Louis et Diane au cours duquel le roi finit par avouer qu'il aime la reine. Tout finit bien, et le duc de Richelieu découvre les raisons de l'inimitié entre Louis et Marie: le cardinal Fleury, Premier ministre, divisant pour régner, avait installé un verrou à la porte de la reine. Richelieu brise le verrou (Acte III).


Analyse La jeunesse de Louis XV, comédie en cinq actes et en prose achevée le 15 octobre 1853 (et reçue à l'unanimité à la Comédie-Française le même jour) fut interdite; elle resta dans les papiers de Dumas; toujours inédite, elle se trouve aujourd'hui dans le fond Reed à la Bibliothèque centrale d'Auckland, en Nouvelle-Zélande. Trois ans plus tard, Dumas en proposa au Gymnase-Dramatique une version en trois actes intitulée Le verrou de la reine dont la première eut lieu le 15 décembre 1856.

Voici les attendus de la commission de censure de 1853: «Sans attaquer le fond même de la pièce, nous signalerons comme nous paraissant sortir de toutes les convenances du théâtre: le cynisme de complaisance conjugale de l'intendant des finances Deveau; le nom du cardinal de Fleury mêlé à une intrigue indigne de son caractère; et tout ce qui, dans le cours de la pièce, donne une couleur trop vive aux désordres de la cour et à cette coalition contre la sagesse du roi». La monarchie de juillet, tout comme le second empire, tout en n'oubliant pas leur part d'héritage révolutionnaire, restaient sensibles à toute critique de l'Ancien régime.

D'un thème proche de celui de Louise Bernard, mélo pétri de bons sentiments, Dumas fait du Verrou de la reine une excellente pièce historique mêlant personnages et scènes de comédie (l'intendant Deveau, cocu et content, et le duc de Richelieu jouant les entremetteurs, la parade des courtisans, la futilité d'une princesse du sang) à des passages de réelle intensité dramatique. L'entrevue de Ruffé et de Louis XV est un grand moment de théâtre romantique, digne du meilleur Dumas, tout comme la scène entre Diane et Marie Leczinska.

François Rahier

© Société des Amis d'Alexandre Dumas
1998-2010
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