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Les Compagnons de Jéhu | Vous êtes ici : Accueil
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![]() Année de publication ![]() Genre ![]() Collaborateur(s) ![]() Epoque du récit ![]() Résumé ![]() ![]() Roland, officier invincible, cherche une mort décente en toute occasion: bataille, duel. Il est dès son retour d'Egypte confronté aux mystères de cette société secrète des Compagnons de Jéhu: non seulement ils opèrent dans la région même où demeurent les Montrevel, mais leur chef «Morgan», nom de guerre du baron Charles de Sainte-Hermine, est en secret l'amant d'Amélie, sur de Roland. Les Compagnons de Jéhu sauvegardent la vie de Roland, ce qui ne cesse de l'intriguer. Bonaparte envoie Roland en mission en Vendée et en Bretagne où il rencontre Georges Cadoudal, le chef des Chouans (ou chats-huants). Roland rentre à Paris impressionné par ces redoutables guerriers. Bonaparte, soucieux de rétablir la paix à l'intérieur pour reprendre l'offensive à l'extérieur, confie à Roland et au ministre Fouché la capture des compagnies de Jéhu. Il envoie parallèlement sir John Tanlay, ami de Roland et prétendant d'Amélie, en ambassade en Angleterre. Le roi Georges pose le règne de Louis XVIII en France comme condition préalable à toute paix possible, ce que Bonaparte ne saurait accepter. Pendant que Bonaparte déménage du Luxembourg aux Tuileries, et prépare ses plans de campagne, Roland traque les Compagnons de Jéhu près de Bourg en Bresse. Il capture ainsi les trois survivants d'une fusillade sanglante, auxquels Morgan se joint par loyauté envers ses amis. Cette arrestation arrive au moment où Louis XVIII demande à la réaction de cesser toute lutte armée, et Morgan s'apprête à émigrer avec Amélie. Les quatre accusés sont condamnés à mort, et se suicident au dernier moment pour échapper au déshonneur de la guillotine. Pendant ces péripéties, Bonaparte a reconstitué secrètement une nouvelle armée d'Italie, et remporte in extremis la fameuse bataille de Marengo. Roland y trouve la mort héroïque qu'il cherchait, non sans avoir revu sa sur mourante, qui lui a confessé sa liaison avec Morgan. Analyse ![]() ![]() Nous ne pouvons, en relisant ce texte, nous ôter de l'esprit qu'il raconte une période cruciale de la «préhistoire» de Dumas lui-même, dimension qui à notre avis y transparaît de plusieurs manières. Le roman s'ouvre bizarrement sur un massacre littéraire et historique de la ville d'Avignon par l'auteur, chapitre dans lequel le nom du maréchal Brune apparaît cinq fois, mais sans expliciter la vraie raison de cette amère rancune: Brune fut lynché par la populace d'Avignon en 1815, durant la «terreur blanche», et Dumas en fut profondément atteint. A notre avis, c'est l'ombre du général Dumas qui plane sur ce roman. Héros intrépide au champ de bataille, le père du romancier s'est brouillé avec Bonaparte en 1799, en Egypte. Avec Kléber et Brune, il est du petit nombre qui refuse le projet de dictature, et il quitte l'armée d'Egypte le 7 mars 1799. Pendant que Bonaparte prend le pouvoir et lutte contre les Compagnons de Jéhu et les Chouans, le général Dumas est prisonnier du roi de Naples (du 17 mars 1799 au 5 avril 1801), où il est semble-t-il empoisonné. Il mourra des suites de cette captivité en 1806, laissant notre auteur âgé de trois ans sans soutien matériel, Napoléon étendant apparemment sa disgrâce du père à la veuve et donc au fils. Brune est un des seuls à avoir tenté, en vain, de faire réhabiliter la mémoire du père de Dumas. Nous y voyons ainsi plus clair sur ce chapitre consacré à Avignon, qui semble être une reprise d'un passage de Souvenirs de voyage - Le midi de la France, où l'auteur détaille l'assassinat du maréchal Brune, oeuvre publiée en 1941 en même temps que Une année à Florence. Suivant cette piste, il est intéressant de noter que c'est Dumas fils qui, comme pour l'aider à surmonter un moment de découragement, pousse son père à écrire sur cette période, et qui lui suggère le personnage de Roland, guerrier intrépide et mélancolique comme le fut le général son grand-père. Roland meurt couvert de gloire à Marengo, alors que le général Dumas, proscrit, est mort dans son lit de malade. C'est bien cet enchaînement d'infortune qui constitue l'histoire d'Alexandre Dumas, histoire qu'il parviendra à retourner, à sublimer en une uvre si énergique et loyale qu'il ne craindra pas, comme dans Les Compagnons de Jéhu, d'y montrer sans rancune son admiration pour Bonaparte, et son estime pour les royalistes lorsqu'ils sont braves. Les amateurs d'intrigues politiques, de héros courageux et loyaux, de tragiques histoires d'amours impossibles, de récits passionnés de batailles et de chasse, ne seront pas déçus par la lecture des Compagnons de Jéhu. Quant à ceux qui douteront de la valeur historique de ce roman, ou d'autres, ils seront édifiés par la «note au lecteur» qui le clôt! Jean-Michel Assan |
© Société des Amis d'Alexandre Dumas 1998-2010 |
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