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Mademoiselle de Belle-Isle | Vous êtes ici : Accueil
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Titre Contestant devant des jeunes gens la pruderie dont feraient preuve depuis peu les femmes, Richelieu parie qu'il séduira dans les vingt-quatre heures la première qui entrera. C'est Gabrielle. D'Aubigny relève le défi: il doit épouser la jeune fille dans trois jours (Acte I). Le duc prend prétexte de la demande de libération de ses parents pour attirer Gabrielle dans un piège. Jalouse, la marquise favorise de son côté un entretien secret entre Gabrielle et le gouverneur de la Bastille, et, imitant son écriture, répond favorablement au rendez-vous fixé par le duc, qu'elle rejoint dans l'obscurité. Pensant avoir triomphé, Richelieu jette par la fenêtre à d'Aubigny le billet convenu qui atteste son exploit (Acte II). Le lendemain matin, le chevalier demande des explications à Gabrielle qui refuse de parler pour ne pas trahir le geste de la marquise. Pour prouver son innocence elle propose une rencontre avec le duc, à laquelle d'Aubigny assistera, caché. Mais le duc reste persuadé d'avoir passé la nuit avec Gabrielle, et d'Aubigny s'en désespère (Acte III). Il provoque alors Richelieu, mais le duel est arrêté par la maréchaussée, et les deux rivaux décident de régler leur différend aux dés: le perdant se brûlera la cervelle. C'est d'Aubigny. Sur ces entrefaites, on apprend la chute du duc de Bourbon, et l'exil de la marquise. Celle-ci écrit une lettre pour la reine qu'elle remet au duc. Richelieu reconnaît l'écriture et comprend le subterfuge (Acte IV). Déliée de son serment par la disgrâce de la marquise, Gabrielle avoue tout à Raoul qui se réconcilie avec Richelieu (Acte V).
Proche dans le temps des derniers vrais drames romantiques (chez Dumas comme chez Hugo ou Vigny), la pièce n'en respecte pourtant ni l'esthétique flamboyante ni les thèmes récurrents: Gabrielle pas plus que d'Aubigny ne cultivent l'humeur noire d'Antony ou de Ruy Blas, et la fatalité qui semble poursuivre les amants n'est que le résultat de l'intrigue nouée par deux libertins qui occupent le premier rang de la scène. D'une structure similaire à celle du Mariage sous Louis XV (et inspirée de Laclos?), cette «comédie» comme Dumas l'appelle d'ailleurs dans son post-scriptum confirmant la dédicace à Mlle Mars, constitue une sorte de préface aux différents textes (pièces, romans, œuvres historiques) que Dumas va consacrer ensuite à la Régence et au règne de Louis XV. Elle forme avec ce Mariage que nous venons de citer et La jeunesse de Louis XV, interdite et finalement jouée sous le titre du Verrou de la Reine, une sorte de trilogie dramatique brossant sur la scène un tableau des mœurs au début du règne de Louis «le bien aimé». L'étude des caractères est assez bien menée et une
réelle intensité dramatique se dégage des deux derniers
actes. La pièce est restée longtemps au répertoire
de la Comédie-Française, et a été reprise
encore en 1976 ce qui témoigne de l'intérêt, sinon
du public, du moins des hommes de théâtre pour cette œuvre
que Claude Aziza a mise à l'honneur récemment en lui faisant
une place dans son recueil des Drames romantiques
[sic] de Dumas, recueil comprenant d'ailleurs une «comédie»,
Kean, et la «tragédie»
de Charles VII chez ses
grands vassaux (Omnibus, 2002). |
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