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Titre Bric-à-brac

Année de publication 1861

Genre Causerie

Collaborateur(s) -

Epoque du récit diverses

Résumé Bric-à-brac est un recueil de textes variés répartis en deux séries, dont la deuxième a été rééditée sous le nom de Propos d'art et de cuisine.

Première série

Deux infanticides Réflexion sur le comportement de l'hippopotame du Jardin des plantes qui a tué ses deux petits, non par cruauté mais plutôt parce que l'animal ne tolérait pas l'attachement et la présence de l'homme auprès de sa progéniture.

Poètes, peintres et musiciens La musique et peinture sont deux arts sensuels. C'est pour cela que les peintres aiment la musique alors que les poètes la détestent ou la comprennent mal.

Désirs et possession Parallèle entre un enfant qui toute sa vie poursuit un papillon et ne réussit à l'effleurer qu'au moment de sa mort et un poète qui cherche la perfection du vers à travers la douleur.

Une mère (comte imité d'Andersen) Une mère est prête à tout pour sauver son enfant de la main de la mort. Par pitié, la mort lui montre l'avenir de cet enfant s'il vivait: il se suiciderait... Résignée, la mère le voit mourir et lui survit encore trente ans. Moralité, il ne faut pas aller à l'encontre de la volonté de Dieu ou du destin.

Le curé de Boulogne Voir la fiche sur cette nouvelle.

Un fait personnel Justification de Dumas sur les origines de la querelle épistolaire entre lui et Mlle Augustine Brohan, comédienne jouant ses pièces.

Comment j'ai fait jouer à Marseille le drame des Forestiers Comme le nom l'indique, Dumas raconte dans ce texte les circonstances qui lui ont fait écrire à Marseille en quatre jours le drame des Forestiers (tiré de son roman Catherine Blum). Il en profite aussi pour nous raconter entre autres comment il est rentré en possession d'un chastre, oiseau qu'il avait fini par croire imaginaire, sa rencontre avec un batelier qui lui voue une grande reconnaissance depuis la parution du Comte de Monte-Cristo et le flot de touristes qui traverse pour aller au château d'If, et enfin LA recette pour obtenir un poulet rôti succulent...

Heures de prison Plaidoyer en faveur de l'innocence de Marie Capelle. Pages reprises dans Madame Lafarge.

Jacques Fosse L'auteur nous raconte la vie de cet homme plein de courage et de dévouement, qui fut proclamé premier sauveteur de France par la Société des Sauveteurs de France.

Le château de Pierrefonds Ce lieu de jeu de Dumas enfant devenu «colonie d'artistes et de touristes» sert de prétexte à raconter l'assassinat de Louis d'Orléans mandaté par son cousin le duc Jean de Bourgogne.

Le lotus blanc et la rose moussue Echange épistolaire entre Alexandre Dumas et Alphonse Karr quant à l'existence du lotus blanc, idée que Dumas soutient, alors qu'Alphonse Karr voudrait faire entrer cette fleur dans son jardin des romanciers qui renferme des plantes sorties de l'imagination des écrivains.

Deuxième série (ou Propos d'art et de cuisine)

La retraite illuminée Description et origine d'une fête de la ville d'Auxerre que l'on appelait la retraite illuminée.

Causerie culinaire Où l'on apprend que Dumas envisage de faire un livre de cuisine pratique. Il explique aussi d'où lui vient ce goût et ce talent pour la cuisine et nous allèche avec quelques recettes.

Romulus et Pizarre Explication de la naissance de sa pièce Romulus faite un soir de chasse dans une chambre d'auberge. Excuses faite d'une petite moquerie à l'encontre de M. Fulchiren auteur de la pièce Pizarre qui ne fut jouée que longtemps après son écriture, pour des raisons que Dumas ignorait. Quand il les connut, il ne put que s'excuser de cette moquerie.

Le cimetière Clamart Visite du cimetière de Clamart dans lequel sont enterrés Pichegru, Bichat ainsi que Mirabeau. Bien triste sort pour celui-ci que d'avoir été sorti de nuit du Panthéon et enterré dans un coin du cimetière sans même son nom sur sa tombe... Texte repris en partie dans La comtesse de Charny.

De la sculpture et des sculpteurs Echelle de valeur de l'artiste en phase de création. Pour Dumas, les sculpteurs sont les plus beaux. Illustre son propos en prenant pour exemple Clesinger et Leschene.

Les gorilles Petite moquerie à l'encontre des savants qui ne reconnaissent l'existence des gorilles que lorsqu'il y en a un spécimen au Jardin des plantes.

Le triomphe de la paix Sur fond de la peinture qui orne le salon de la paix de l'Hôtel de ville de Paris, petit texte sur son ami Delacroix dont la peinture est facile à attaquer mais difficile à défendre tant elle fait appel aux sentiments.

Le Carmel Jolie histoire du moine Jean-Baptiste qui a consacré une partie de sa vie à faire les voyages de Terre sainte en Europe pour rassembler l'argent nécessaire à la reconstruction du couvent sur le Carmel. On apprend aussi comment Dumas, grâce à un article dans son journal racontant l'histoire de cet homme, lui a permis de réunir la somme nécessaire à la fin des travaux et ainsi pouvoir enfin s'y reposer.

Mon ami Colbrun Portrait de Colbrun et des débuts de l'amitié qui unira les deux hommes. Interprète au Théâtre historique de nombreuses pièces de Dumas (de La reine Margot au Chevalier d'Harmental), c'est un charmant talent et un excellent cœur.

Cas de conscience Ou les circonstances de la naissance du roman Conscience l'innocent suite à la lecture d'une œuvre d'un romancier flamand Henry Conscience, Le conscrit, auquel il emprunte deux chapitres avec l'accord de l'auteur.

Un poète anacréontique Quelques anecdotes sur le poète Denne-Baron.

La revue nocturne Traduction en français de la ballade allemande de Sedlitz qui inspira à Raffet sa lithographie « La revue nocturne ».

Une séance de magnétisme Comment Dumas a endormi Alexis, un acteur, et lui a fait deviner toutes sortes de choses dont il ne savait rien.

Etude de tête selon la bosse Le docteur Castle, phrénologue, palpe la tête de Dumas pendant qu'il est en train d'écrire. Dumas nous livre les conclusions de ce savant sur sa personnalité sans omettre ni les défauts ni les qualités.

Analyse Comme le nom l'indique, Bric-à-brac est un recueil de «causeries» sans rapport entre elles. On y retrouve entre autres un conte (Une mère), une nouvelle (Le curé de Boulogne), une traduction d'une ballade allemande (La revue nocturne), des anecdotes sur des artistes (sculpteurs, poètes, comédiens..), un plaidoyer pour réhabiliter Mirabeau, une expérience personnelle de magnétisme, des réflexions sur les savants, etc...

La plupart de ces textes sont parus entre 1853 et 1858 dans les journaux auxquels Dumas collaborait (Le pays, La presse, Le mousquetaire et Le Monte-Cristo) avant d'être regroupés dans deux volumes aux éditions Michel Lévy.

Dans ses écrits les plus anodins, le talent de l'auteur ressort indubitablement. Dumas a l'art de fasciner avec des textes qui semblent souvent légers mais qui laissent une trace dans les esprits par leur justesse et leur moralité sous-jacente. Ses anecdotes se dévorent tout en étant riches d'enseignements.

Il arrive à Dumas de se découvrir, de laisser transparaître ses faiblesses, ses doutes, ses blessures mais avec beaucoup de pudeur et d'humour, ce qui fait de ce recueil une oeuvre divertissante et très intéressante.

Cette lecture est à recommander aussi bien à ceux qui sont déjà familiers de la personnalité de Dumas qu'aux autres: ces derniers découvriront à travers ces causeries un personnage bien attachant.

Nicole Vougny

© Société des Amis d'Alexandre Dumas
1998-2010
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