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Titre La dame de Monsoreau. Deuxième partie de la trilogie sur les guerres de religion, entre La Reine Margot et Les Quarante-Cinq.

Année de publication 1846

Genre Roman

Collaborateur(s) Auguste Maquet

Epoque du récit 1578

Résumé Henri III a succédé à son frère Charles IX sur le trône de France. Henri est un roi superstitieux et indécis qui laisse gouverner   sa mère, Catherine de Médicis. Le pays est toujours divisé par les luttes entre catholiques et protestants et le roi ne peut compter que sur quelques amis : ses mignons, Saint-Luc, et surtout son bouffon, Chicot, en qui il a toute confiance. Il doit notamment sans cesse composer avec son frère le duc d'Anjou et se défier de nombreux ennemis, dont les Guise qui ont créé une Ligue de catholiques.

Le duc d'Anjou, fourbe et avide de pouvoir, s'est attaché les services d'un brillant seigneur, Bussy d'Amboise, comte de Clermont, ennemi juré des mignons du roi. Après être tombé dans un guet-apens, le beau et brave Bussy est soigné par une jeune femme, Diane de Méridor, dont il tombe follement amoureux. Hélas, Diane est promise à l'infâme Comte de Monsoreau, le grand veneur du roi, en réalité au service du Duc d'Anjou, et est de plus convoitée par ce dernier. Dès lors, les amants, aidés entre autres par Saint-Luc qui s'est pris d'amitié pour eux, et par le jeune médecin de Bussy, le fidèle Rémy, devront déjouer les plans machiavéliques de Monsoreau, dont la jalousie est féroce, et du duc d'Anjou. Hélas, les intrigues politiques et amoureuses font mauvais ménage, et le couple subira la vengeance terrible du duc.

Analyse Le portrait d'Henri III brossé dans ce roman est plus vrai que nature, Dumas multipliant les répliques historiques et inventant des dialogues savoureux. Le couple principal a forcément toutes les qualités (ils sont jeunes et beaux) et Dumas leur donne une dimension dramatique en faisant d'eux un couple illégitime, qui les rend d'autant plus dignes d'intérêt. Bussy quant à lui est l'incarnation parfaite du héros solitaire et idéal. Il lui manque peut-être la dimension humaine d'un d'Artagnan mais Dumas, habilement, en introduisant le personnage du bouffon Chicot (la véritable trouvaille du roman) redonne de la chaleur et cette petite touche d'humanité que Chicot représente parfaitement. Ce gentilhomme gascon qui jouit de la protection du roi et qui le paie de retour par des vérités cruelles et une aide précieuse dans les affaires politiques, a le sens de l'amitié, aime la bonne chère, et est doté du bon sens caractéristique des gens du peuple par opposition au pouvoir royal.

Le personnage de Catherine de Médicis est d'ailleurs complètement en retrait, cédant à Chicot sa place de conseillère du roi. Dumas a su doser son récit, l'humour, le drame et l'action s'équilibrant admirablement. Certaines scènes sont drôles, d'autres poignantes et constituent des morceaux d'anthologie.

C'est à la fois un roman d'amour et d'amitié, un drame historique bien sûr, mais c'est surtout une histoire de vengeance, qui se poursuivra d'ailleurs avec les Les Quarante-Cinq. La Dame de Monsoreau est sans doute le plus réussi de la trilogie et fait partie des meilleures oeuvres de Dumas.

Sylvie Cardona

© Société des Amis d'Alexandre Dumas
1998-2010
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