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Titre Napoléon Bonaparte ou Trente ans de l'Histoire de France

Année de publication 1831

Genre Théâtre

Collaborateur(s) Cordellier-Delanoue ?

Epoque du récit 1793-1821

Résumé En 1793, devant Toulon, Bonaparte s'attache un espion qu'il vient de sauver du peloton d'exécution (Acte I). Bien plus tard, la veille du couronnement, à la Foire de Saint-Cloud, un conspirateur royaliste tente d'assassiner le Premier Consul; l'espion le sauve (Acte II). Lors de la campagne de Russie, l'Empereur entre dans Moscou déserte que les Russes incendient; l'espion le sauve à nouveau de la mort (Acte III).

Aux Tuileries, un an après, l'espion lui annonce une conspiration royaliste. Napoléon organise la défense de Paris, mais, abandonné de tous, il abdique (Acte IV). Exilé à l'île d'Elbe, Napoléon reçoit de l'espion des nouvelles réconfortantes de France. Il reprend l'offensive: ce sont les Cent Jours (Acte V). À Sainte-Hélène, l'espion veille toujours sur son maître. Lorsque Napoléon meurt, le gouverneur anglais Hudson-Lowe le fait fusiller (Acte VI).

Analyse Dumas rappelle dans sa préface, à propos des difficultés rencontrées par son drame, qu'en 1830, six théâtres proposaient un Napoléon. Il dit avoir rédigé le sien en neuf jours. Il lui ne fallut pas moins de six actes (et 23 tableaux), comme 70 ans plus tard à Rostand pour L'Aiglon. Ce n'est pas la plus longue pièce de Dumas: La Conscience est aussi en six actes, et certaines adaptations de romans duraient très longtemps (9 heures pour La Reine Margot, et quatre «soirées» pour Monte-Cristo, quatre pièces de cinq actes chacune, 37 tableaux en tout!).

Accueillie avec enthousiasme mais retirée au bout de quelques jours, la pièce ne dut pas avoir le succès escompté, et posait aussi évidemment problème sur le plan politique; certains événements étaient encore très proches, et nous étions au tout début de la monarchie de juillet.

Dumas s'explique de tout cela dans la préface. Théâtralement, il s'agit davantage d'une fresque épique (76 personnages), d'une succession de tableaux historiques, que d'un drame à proprement parler. Le «liant» entre toutes ces scènes un peu disparates c'est bien sûr l'empereur Napoléon, mais aussi et surtout l'Espion, un des premiers grands héros romantiques de Dumas avec Antony et Yaqoub (de Charles VII), bâtard magnifique portant haut l'étendard de la mélancolie. C'est Lockroy qui interpréta le rôle, Frédérick Lemaître jouant Napoléon. Un autre «liant», comique celui-là, c'est le solliciteur Labredèche, qui retourne sa veste de tableau en tableau au gré des changements gouvernementaux!

Ce sujet qui hanta les romantiques pendant près d'un siècle, de Hugo à Rostand, Dumas le reprit sur scène vingt ans plus tard au moment où un autre Napoléon, Prince Président encore pour quelques mois, préparait son coup d'Etat: il s'agit de La barrière de Clichy, dont l'action plus ramassée dans le temps se situe au moment des Cent Jours et où est réintroduit le personnage du fidèle Lorrain.

François Rahier
© Société des Amis d'Alexandre Dumas
1998-2010
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