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Titre La jeunesse des mousquetaires

Année de publication 1849

Genre Théâtre

Collaborateur(s) Auguste Maquet

Epoque du récit 1620-1636

Résumé 1620: le jeune vicomte de La Fère s'éprend de la soeur du curé, alors en fuite, de son village. Sans connaître son passé et encore moins ses amours scandaleuses et criminelles avec le jeune séminariste qu'elle fait passer pour son frère, le vicomte épouse secrètement Charlotte Backson.

1636: d'Artagnan se présente à l'hôtel de Tréville où il veut se faire recevoir mousquetaire. Jeune gascon fougueux et maladroit, il déclenche la colère des trois plus fameux mousquetaires de la compagnie; Athos, Porthos et Aramis le provoquent en duel le jour même. Alors qu'il s'apprête à croiser le fer avec Athos, d'Artagnan est contraint de choisir entre les gardes du cardinal et les mousquetaires du roi.Il offre son épée à ces derniers, geste noble et courageux qui lui assure l'amitié des trois hommes.

Chez son logeur, M. Bonacieux, d'Artagnan apprend l'existence d'un complot fomenté par Richelieu, aidé en cette occurrence par Milady de Winter, contre Anne d'Autriche et le duc de Buckingham. Son dévouement à la reine de France et son coup de coeur pour la jolie Constance Bonacieux, tout autant que sa haine envers Milady qu'il a outrageusement bafouée et qui s'est avérée être la femme perfide d'Athos, le poussent à embrasser la cause d'Anne d'Autriche.

La souveraine a eu l'imprudence d'offrir au duc de Buckingham ses ferrets de diamants en gage d'amour. Averti de cette malheureuse initiative, Richelieu décide Louis XIII à demander à la reine de porter ces mêmes ferrets le soir du bal des échevins. Milady est chargée par le cardinal de se rendre en Angleterre pour s'assurer que les ferrets ne pourront être rapportés à Anne d'Autriche et pour encourager l'assassinat du duc de Buckingham. D'Artagnan part aussi pour Londres pour récupérer les dits ferrets qu'il rapporte in-extremis à la reine le soir du bal.

Furieuse et désirant se venger de d'Artagnan, Milady, qui a poussé Felton à assassiner le duc, retrouve Constance Bonacieux et l'empoisonne. D'Artagnan et ses amis se lancent à sa poursuite et la retrouvent dans une cabane près de Béthune. Athos, d'Artagnan, le comte de Winter et le bourreau de Béthune, qui est le frère du jeune séminariste séduit par Milady, se constituent en tribunal et jugent les crimes de la jeune femme. Elle est exécutée la nuit même par le bourreau.

Analyse La pièce est présentée pour la première fois le 17 février 1849 sur la scène du Théâtre-Historique acquis par Alexandre Dumas deux ans plus tôt; elle restera à l'affiche jusqu'au 30 juin, soit 89 représentations. Elle reprend très fidèlement l'ensemble des intrigues du roman Les trois mousquetaires. On peut relever que si la pièce s'intitule curieusement La jeunesse des mousquetaires, c'est parce qu'une autre pièce, tirée, elle, de Vingt ans après, et intitulée tout simplement Les mousquetaires, avait été montée quatre ans plus tôt. Il s'agissait donc, avec ce titre, de mettre en évidence l'ordre chronologique des pièces... (le troisième roman de la trilogie, Le vicomte de Bragelonne, a été lui aussi adapté au théâtre, sous le titre Le prisonnier de la Bastille, fin des mousquetaires).

Les personnages sont très bien campés et de nombreuses aventures «vécues» dans le roman sont racontées ici (comme par exemple l'arrivée de d'Artagnan et sa rencontre mouvementée avec Rochefort et Milady à Meung).

Le rythme est enlevé, la diversité des tableaux et les nombreuses scènes confèrent à la pièce un certain souffle épique. Le lecteur est emporté. Les thèmes du roman restent intacts. Milady est savoureusement perfide sous un masque angélique; elle fomente les pires crimes sans l'ombre d'un remord et se soucie aussi peu des membres de sa famille ou de ses amants que de la grandeur de la France qu'elle sert par pur intérêt.

D'Artagnan reste le jeune gascon intrépide et parfois irraisonné pour qui l'honneur est le maître mot. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, il ne s'oppose pas aux intérêts de la France en partant pour Londres rechercher les ferrets de diamants: il défend l'honneur d'Anne d'Autriche, et par là même celui du roi, en empêchant Richelieu de porter l'opprobre sur la reine de France en l'accusant d'adultère, crime dont elle n'est pas coupable si ce n'est en pensée.

Athos noie son chagrin et son honneur brisé dans l'alcool. Certes, il pend sa femme quand il découvre qu'elle est marquée au fer, mais on peut se demander s'il n'a pas sciemment fait en sorte qu'elle puisse survivre à cette exécution. Le plus âgé des mousquetaires, il sert un peu de mentor à d'Artagnan qu'il guide de ses conseils. Porthos est toujours le bon géant un peu benêt et Aramis le séminariste amoureux et passablement hypocrite.

La principale différence avec le roman réside dans le traitement de l'histoire qui est abordée plutôt du point de vue d'Athos et de son mariage désastreux avec Milady. Le prologue raconte l'idylle entre le vicomte de la Fère et Charlotte Backson; puis le désespoir du jeune séminariste qu'elle a séduit par pur calcul ainsi que la haine et le désir de vengeance du bourreau de Béthune qui a été contraint de marquer son frère voleur des vases sacrés; le bourreau marque la jeune femme juste au moment de son mariage avec La Fère pour venger son frère qui se donne la mort par désespoir.

A conseiller aux personnes qui n'ont jamais lu Les trois mousquetaires et qui tremblent à l'idée de lire l'intégralité du roman; pour les autres, c'est une bonne façon de se remémorer l'ensemble de l'aventure.

Delphine Dubois
© Société des Amis d'Alexandre Dumas
1998-2010
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