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Le prisonnier de la Bastille, fin des mousquetaires | Vous êtes ici : Accueil
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Titre A la Bastille Aramis vient s'enquérir d'un prisonnier ressemblant étrangement au roi. Plus tard, à Fontainebleau, il complote avec Fouquet. Arrivent ensuite Porthos, Athos et d'Artagnan; les trois mousquetaires se retrouvent enfin, mais ils mesurent tout ce qui les divise (Acte II). Mme de Chevreuse rencontre secrètement la reine et lui révèle que son deuxième fils, le jumeau du roi, est toujours vivant. Au même moment, Louis XIV, décidément épris de La Vallière, refuse à Athos de donner à Bragelonne la main de la jeune fille. Le ton monte entre Athos et le roi, et ce dernier appelle d'Artagnan et lui demande de l'arrêter. Menaçant à nouveau de démissionner et de rejoindre son ami à la Bastille, d'Artagnan obtient la grâce d'Athos (Acte III). Usant de son pouvoir sur le gouverneur de la Bastille, Aramis fait libérer Marchiali, qui est réalité le frère jumeau du roi, et l'initie au complot auquel appartient aussi Porthos (Acte IV). Tout le monde se rend à Vaux pour la fête organisée
par Fouquet le 17 août 1661. Dans la chambre de Morphée,
Aramis explique à Marchiali le stratagème par lequel il
va le substituer à Louis XIV, qui vient de demander à d'Artagnan
d'arrêter Fouquet. Le roi, fatigué, s'étend sur son
lit qui disparaît dans une cave; un ingénieux mécanisme
fait remonter un autre lit où est étendu Marchiali. Triomphant,
Aramis explique à Fouquet son stratagème. Loyal malgré
tout envers le roi, Fouquet refuse ce crime de lèse-majesté
et libère Louis XIV qui fait aussitôt arrêter Marchiali.
Aramis et Porthos s'enfuient à Belle-Isle. Dans l'assaut final
de la grotte de Locmaria, Porthos est tué, au désespoir
de d'Artagnan qui arrivait porteur d'une grâce royale. Aramis parvient
à s'enfuir (Acte V). Une première version aurait même été achevée le 24 janvier 1851, et proposée à l'Ambigu; on cite entre autres un Marchiali, ou la Fin des mousquetaires dont Maquet dira plus tard qu'il s'agit bien du Prisonnier de la Bastille joué pour la première fois au Théâtre Impérial du Cirque le 22 mars 1861. La pièce, certainement la seule version jamais représentée à l'époque, n'eut qu'une édition, dans un grand in-4° de 23 pages sur deux colonnes, illustré d'une vignette représentant les deux Louis XIV face à face au beau milieu de la Cour. D'un roman plus gros à lui seul que Les trois mousquetaires et Vingt ans après réunis, Dumas tire un drame qui fait à peu près la moitié de La jeunesse des mousquetaire (adaptation théâtrale des Trois mousquetaires). C'est dire l'importance des coupures. La pièce ne conserve de l'intrigue du roman que l'histoire de ce prétendu frère jumeau de Louis XIV, hypothèse que Dumas reléguait à la 8ème position dans son inventaire des «hommes au masque de fer». Si les caractères de d'Artagnan, et surtout de Porthos – qui s'attire l'admiration du roi lors du fameux souper de Fontainebleau pour son solide appétit et la sûreté de son goût en art culinaire – sont assez bien dessinés, Athos ne figure qu'en père noble parlant pour un fils qui n'apparaît jamais sur scène, et dont on ne parle plus dans les deux derniers actes. Le flou le plus complet règne sur la personnalité d'Aramis, pourtant devenu général des jésuites à l'époque, et que l'on ne montre jamais ici que comme un grand seigneur quelque peu frondeur, mais doté cependant de pouvoirs occultes. En revanche, les personnages de Louis XIV et de La Vallière sont assez bien campés. Créée au Théâtre Impérial du Cirque, comme La tour Saint-Jacques quelques années plus tôt, la pièce bénéficia d'une mise en scène spectaculaire dont le point d'orgue était bien entendu le lit piégé dans la chambre de Morphée, au début du 5ème acte. Le 4ème acte se terminait par un tableau muet, une pantomime sur fond de «ballet d'amazones» évoquant la fameuse fête de Vaux, où Molière créa Les fâcheux, et qui devait signer le déclin de Fouquet arrêté trois semaines plus tard, le 5 septembre. Et à la fin, la grotte de Locmaria explosait à grand fracas et s'effondrait sur Porthos. Cette accumulation d'effets spéciaux dans les deux derniers actes nuit à la structure dramaturgique de l'œuvre, dont on a parfois l'impression qu'elle accumule des péripéties ou met simplement bout à bout des passages dialogués du roman parfois distants de centaines de pages, une solution de facilité dont l'auteur avait déjà usé dans les «quatre soirées» de Monte-Cristo. Certes, Dumas se devait de faire pour ses Mousquetaires ce qu'il avait accompli pour Monte-Cristo mais le résultat est un peu décevant, la pièce manque de fil directeur, et surtout d'un personnage de premier plan – qui aurait pu être Marchiali: qu'on pense à ce que Victor Hugo avait entrepris en 1839 avec Les jumeaux, sa version inachevée du Masque de fer! François Rahier |
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