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Titre Les mousquetaires

Année de publication 1845

Genre Théâtre

Collaborateur(s) Auguste Maquet

Epoque du récit 1649

Résumé Cette pièce est l'adaptation au théâtre du roman Vingt ans après. 1649: dans une auberge proche de Béthune, Mordaunt, fils de Milady de Winter, retrouve par hasard l'ancien bourreau qui a mis sa mère à mort, reçoit sa confession puis le poignarde. Grimaud, valet d'Athos, apprend la présence de Mordaunt en France et s'empresse de prévenir son maître.

A Paris, d'Artagnan, devenu mousquetaire, est malgré lui au service de Mazarin et espère rallier Athos, Porthos et Aramis à cette cause. Alors qu'il s'y attend le moins, il voit arriver tour à tour ses trois compagnons qu'il n'a pas revus depuis l'affaire des ferrets. Malheureusement, si Porthos, ami fidèle et infaillible, accepte de se joindre à la cause du cardinal contre la promesse d'un brevet de baron, Athos et Aramis sont quant à eux bien décidés à servir les Princes. Toutefois, les quatre amis jurent de ne jamais croiser le fer.

Ils se séparent. D'Artagnan et Porthos partent pour l'Angleterre en compagnie du secrétaire particulier de Cromwell, qu'ils ne savent pas être Mordaunt, qui lui-même ne sait pas qu'ils sont deux des quatre hommes qu'il recherche. Athos et Aramis s'embarquent également pour Londres à la requête d'Henriette de France, reine d'Angleterre, et de lord de Winter, dans le but d'apporter à Charles 1er l'aide que lui a refusée Mazarin.

Finalement, les quatre amis décident de s'unir pour sauver le roi condamné à mort et lutter contre Mordaunt prêt à tout pour châtier les «assassins» de sa mère. Alors qu'un ingénieux plan est mis en place pour faire évader Charles 1er, Mordaunt prend la place du bourreau et décapite lui-même le roi. Porthos, Aramis et d'Artagnan décident d'en finir avec le fils démoniaque de Milady, mais Athos refuse d'ajouter le meurtre au meurtre. Mordaunt parvient à s'échapper et rejoint la felouque destinée à ses quatre ennemis, où sont entassés des barils de poudre qu'il fera exploser en pleine mer. Mais le piège est éventé et les Français parviennent à quitter le bateau avant l'explosion. Athos poignarde Mordaunt qui l'avait entraîné dans l'eau par traîtrise.

Analyse La pièce est montée pour la première fois le 27 octobre 1845 sur la scène du théâtre de l'Ambigu-Comique; elle sera représentée 91 fois. La publication du roman Vingt ans après dans Le Siècle à peine achevée, son adaptation théâtrale remporte donc un fantastique succès.

Le soir de la première, Alexandre Dumas observe les spectateurs et attend leur verdict. Dans la loge opposée à celle de l'auteur se trouve le duc de Montpensier, quatrième fils de Louis-Philippe mais également héritier des Stuart (Philippe d'Orléans, frère de Louis XIV, avait épousé Henriette d'Angleterre, fille de Charles 1er, roi décapité dans la pièce). Alors que se joue sur la scène l'exécution du souverain anglais, le jeune duc a un mouvement de répulsion. Alexandre Dumas s'en émeut et fait annoncer au prince que dès le lendemain la scène de l'échafaud, pivot de la pièce, aura disparu. Touché par le geste, le duc de Montpensier fait donner à Dumas un privilège de théâtre qui lui permettra d'acquérir le Théâtre-Historique.

Comme on peut s'y attendre chez Dumas, la pièce est emportée par un souffle épique qui ne faiblit pas. Cependant, l'intensité dramatique si forte dans le roman perd un peu de son acuité dans la pièce qui ne peut rendre les angoisses et les interrogations des protagonistes de manière aussi subtile et réelle que dans un récit romanesque, de surcroît assez long. Mais dans l'ensemble, l'intégrité de l'intrigue et des caractères est respectée (on peut toutefois regretter l'absence de Planchet).

Il est à signaler que cette adaptation théâtrale de Vingt ans après a été écrite avant l'adaptation des Trois mousquetaires. Du coup, quand, quatre ans plus tard, Dumas et Maquet écrivent la version scénique du premier roman, le titre des Mousquetaires étant déjà pris, il leur faut se rabattre sur La jeunesse des mousquetaires, afin de bien marquer l'ordre chronologique des pièces... Le troisième roman de la série, enfin, Le vicomte de Bragelonne, a été adapté au théâtre sous le titre Le prisonnier de la Bastille, fin des mousquetaires.

Comme pour La jeunesse des mousquetaires, on peut conseiller à ceux qui ne connaissent pas l'œuvre de Dumas de tenter la lecture de Les mousquetaires, assez rapide comme pour toute pièce de théâtre. Quant aux amoureux de l'auteur, ils auraient tort de s'en priver.

Delphine Dufour
© Société des Amis d'Alexandre Dumas
1998-2010
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