Alexandre Dumas a donné son nom a de très nombreuses rues,
avenues, boulevards... en France et dans le monde. Soumettez-nous
toute rue Dumas (se référant au général Dumas,
à Dumas père ou Dumas fils) ou dumasienne (Monte-Cristo,
D'Artagnan, etc...) ne figurant pas déjà dans la liste ci-après,
ainsi qu'une photo de la plaque (y compris pour les rues mentionnées
plus bas et non illustrées). Signalez-nous aussi tout monument,
statue, plaque commémorative dédiée à l'un
des trois Dumas.
Note concernant les rues Dumas (sans prénom) : elles peuvent
ne pas être dédiées à l'auteur mais à
un homonyme. C'est le cas dans la liste suivante des rues suivies de (Ø).
Celles véritablement dédiées à l'auteur (origine
vérifiée) sont suivies de (*). Celles pour lesquelles
un doute subiste sont suivies de (?) : merci de nous signaler toute
information au sujet de leur origine.
Liens rapides vers les pays :
Afrique du Sud
Vanderbijlpark
(Gauteng) : Dumas street (?)
Cité industrielle au sud de Johannesbourg.
Dumas Street et/ou Dumasstraat Le Cap : Kuils River (?), Franskraal (?).
Waterloo
(Brabant-Wallon, Wallonie) : avenue Alexandre Dumas
Villers-Cotterêts, Dumas a 13 ans : "Tout le monde se précipita
sur la voiture de l'empereur. Je me trouvai naturellement un des premiers.
Il était assis au fond, à droite, vêtu de l'uniforme
vert à revers blancs, et portant la plaque de la Légion
d'honneur (...). Il leva la tête, regarda autour de lui et demanda :
- Où sommes-nous ?
- A Villers-Cotterêts, sire, dit une voix. (...)
- Faites vite." Lire
l'extrait complet dans Mes Mémoires.
Rue Alexandre Dumas Wallonie : Wavre (Brabant-Wallon, avenue).
Rue Auguste Maquet Wallonie : Namur (province de -).
Rua Alexandre Dumas Rio de Janeiro : Duque de Caxias, São Gonçalo. Santa
Catarina : Joinville. São Paulo : Cotia, Diadema (travessa
Alexandre Dumas), Franco da Rocha, São Paulo, Santo André.
Autres rues dumasiennes
Travessa Aramis, travessa Portus, travessa Artus et travessa dos Três
Mosqueteiros à Diadema (São Paulo).
Ouro Prêto (Minas
Gerais) Les
mystères de l'abbé Faria
Une rue d'Ouro Prêto, l'ancienne capitale du Minas Gerais, suscite
la surprise et la curiosité : la rua Padre Faria. S'y trouvent
la chapelle de Nossa Senhora do Rosário de Padre Faria, et
la fontaine publique (chafariz) du même nom, attribuée
à l'Aleijadinho. L'abbé Faria en question fut le premier
prêtre à arriver dans la région des mines d'or,
dans le sillage du bandeirante Antônio Dias, fin XVIIème.
Où trésor et abbé Faria se rejoignent, c'est
dans la chapelle, "le plus riche joyau de la ville", selon
Diogo de Vasconcellos (1843-1927), historien du Minas Gerais, qui
disait ne pas exagérer en comparant le maître-autel "à
une plaque d'or sculptée par les anges". La réunion
de trois thèmes dumasiens (aventure, argent, métissage)
dans l'extraordinaire Minas du XVIIIème pousse Dominique Fernandez
(1) à s'interroger : Dumas aurait-il pu entendre parler de
l'aventureux abbé Faria brésilien ? S'inspirer pour
Le
Comte de Monte Cristo d'un autre abbé, les deux homonymes
partageant d'ailleurs la même nationalité, et une naissance
coloniale (le premier au Brésil, le second à Goa). La
biographie du modèle "officiel" (Joseph Custodi de
Faria, 1755-1812), homme d'église éclairé, professeur
de philosophie et adepte de mesmérisme, semble cependant correspondre
mieux au Faria romanesque de Dumas...
(1) L'Or des tropiques, promenades dans
le Portugal et le Brésil baroques, Grasset, 1993, page
365.
Canada
Belil
(Montérégie, Québec) : rue Dumas (*)
Sur la rive sud de Montréal, entre le Richelieu et le Saint-Laurent...
une petite rue Dumas qui ne mesure que 180 mètres et n'est
entourée que d'une douzaine de maisons.
Candiac
(Montérégie, Québec) : rue Dumas (*)
Comme ne l'indique pas le panneau, cette rue Dumas est dédiée
à Alexandre Dumas fils. Elle est située dans une cité
périphérique et cossue de Montréal, dans le quartier
D, dont toutes les rues commencent par... la lettre D (Dumas croise
Deauville et De Vinci, et est dans le prolongement d'un ami de son
père, Delacroix !).
Gatineau
(Outaouais, Québec) : rue Alexandre-Dumas
Située sur la rivière des Outaouais, frontière
territoriale (Québec/Ontario) et linguistique (français/anglais),
face à la capitale fédérale Ottawa, la ville
de Gatineau a dédié en 2003 quelques rues de l'ancienne
localité d'Aylmer à des auteurs français, parmi
lesquels Dumas voisine avec Baudelaire.
Granby
(Montérégie, Québec) : rue Alexandre-Dumas
Cité de Montérégie, au sud-ouest du Québec.
L'appellation de la rue date de 1999, la rue se trouve dans un "développement"
(banlieue) de la ville.
Québec
(région et province de -) : rue Alexandre-Dumas
Dans la capitale de la Belle province aussi, Dumas a été
"toponymisé" dans un quartier résidentiel,
et voisine avec une auteure québécoise (avenue Anne-Hébert),
un chansonnier canadien-français et un roi de France (autoroutes
Félix-Leclerc et Henri-IV). Si Dumas n'a jamais mis les pieds
au Canada, lisons tout de même comment
le capitaine Pamphile remonta le fleuve Saint-Laurent pendant cinq
journées, dans Le
Capitaine Pamphile.
Rue Alexandre-Dumas Québec : Mascouche (Lanaudière)
Rue Dumas (*) Québec : Laval (région de -), Montréal-Nord
(région de -).
Note : Dumas est un toponyme assez répandu au Québec,
ou de nombreuses voies portent ce nom, ainsi que des lacs et des cours d'eau.
Dans l'immense majorité des cas, ces voies sont dédiées
à des Dumas locaux, ce patronyme ayant été importé
à l'époque du peuplement de la Nouvelle-France, à partir
du XVIème siècle. Les rues Dumas (sans prénom) figurant
plus haut se réfèrent bien à Alexandre Dumas, l'information
nous ayant été confirmée soit par les municipalités
concernées, soit par la Commission de toponymie du Québec.
Montecristo
(comté de Snohomish, état de Washington) : Dumas street
Ephémère cité minière aurifère
de l'ouest américain, Montecristo fut active de la fin des
années 1890 à 1907. On peut y retrouver aujourd'hui
le vague souvenir de ce que pouvait être la "fièvre"
de l'or. Dumas y a - c'est justice ! - sa rue. Plus de renseignements
sur le site de la Montecristo
Preservation Association, ainsi que sur l'article très
complet "Monte
Cristo, ou la ruée vers l'or" écrit par Patrick
de Jacquelot sur le site pastichesdumas.com.
Bourges
(Cher, Centre) : rue Alexandre Dumas
Anciennement rue Saint-Aoustrille, petite rue pavée dans la
vieille ville, débouchant face au palais Jacques Cur.
Evry
(Essonne, Île-de-France) : stèle dédiée
au général Dumas
Stèle dédiée au général Dumas,
dévoilée le 21 juin 2009 par Manuel Valls, maire d'Evry.
Elle est située dans le parc des Coquibus.
Le
Havre (Seine-Maritime, Haute-Normandie) : rue Alexandre Dumas
Sur Dumas et Le Havre, voir notre article Dumas
en Seine-Maritime.
Lunel
(Hérault, Languedoc-Roussillon) : rue Alexandre Dumas
Le vin de cette cité languedocienne est cité à
plusieurs reprises dans le Grand
dictionnaire de cuisine...
Promenade
dumasienne
Dumas aimait Marseille, qui aime Dumas. Il y passa et y séjourna
souvent, et contribua largement à la popularité
de la cité phocéenne en y situant la première
partie du Comte
de Monte-Cristo. Marseille le remerciera : en 1860, le maire
Louis Lagarde le fait citoyen de la ville, le conseil municipal
l'autorise à mettre le château d'If au chef de
ses armes, et Paul Borde, propriétaire des Catalans,
lui donne le terrain où étaient situés
la maison et le jardin de Mercédès (1). Notre
voyage dans la toponymie dumasienne (2) de Marseille commence
par l'avenue Alexandre Dumas, quartier Saint-Giniez,
à proximité de l'avenue du Prado. Anciennement
chemin de Montredon, elle prend son nom actuel le 5 février
1895. Des vieilles demeures qui bordaient la voie, reste la
bastide dite Belombre, ancienne propriété de Madame
de Siminane, petite-fille de Madame de Sévigné,
dans laquelle séjourna Stendhal. Revenons ensuite vers
la Canebière : entre le boulevard Garibaldi et l'église
des Réformés, la promenade latérale correspond
aux anciennes allées de Meilhan, domicile du père
d'Edmond Dantès. L'appellation s'est perdue au profit
de la Canebière, mais il reste une plaque à l'angle
de la rue Adolphe Thiers, ainsi qu'un panneau "Histoire
de Marseille" rappelant la mémoire de la voie.
En remontant la Canebière, on dépasse
l'église des Réformés et la rue Devilliers,
pour arriver à trois rues très romanesques, quartier
du Camas. La rue Monte-Cristo d'abord : ancienne traverse
des Marronniers, elle tire son nom d'une guinguette, dite de
la grande chaumière, rebaptisée après le
triomphe du roman en guinguette de la grande chaumière
de Monte-Cristo. La rue prend officiellement son nom dumasien
le 12 mars 1907. Au numéro 29, un bas-relief incrusté
dans la façade d'un immeuble récent reprend le
nom du marin Dantès. Plus loin au numéro 45, le
garage Monte-Cristo est signalé par une jolie enseigne
dans le style des années 30. En tournant à droite,
on arrive rue de l'Abbé Faria, nom attribué
le 17 décembre 1937 par la ville suite à la demande
des habitants du quartier. De la rue part un square du même
nom. On prend ensuite à gauche la rue Edmond Dantès,
ancienne traverse du petit Camas, rebaptisée en 1932
suite à la demande de M. Cailhol-Tornatore, négociant
en fruits secs, qui fit don à la ville en 1931 d'un terrain
au bout de la traverse. En tournant à droite on arrive
rue George : le nom cette fois n'a rien à voir avec le
roman éponyme
de Dumas (pas plus que la rue Chicot n'a à voir avec
La
Dame de Monsoreau : le Chicot en question était en
réalité le chien de l'ancien propriétaire
des lieux !). Descendons la rue George pour arriver boulevard
Chave : André Chave (1799-1868) fit jouer dans son théâtre,
au numéro 23, la comédienne Rachel, que lui avait
présenté Dumas.
Du
boulevard Chave, descendons peu à peu vers le Vieux-Port. Quai
des Belges se trouve l'embarcadère pour les îles du Frioul
et d'If, où les vedettes desservant l'archipel ont été
baptisées du nom de célébrités marseillaises,
parmi lesquelles... Edmond Dantès bien entendu. On longe ensuite
le Vieux-Port par le quai de Rive-Neuve, on laisse sur sa droite le
palais du Pharo pour arriver à l'anse des Catalans, haut-lieu
de Monte-Cristo
et dont une plaque rappelle l'historique.
En revenant vers le Vieux-Port, on remonte ensuite la rue de la République
en laissant le Panier sur sa gauche, jusqu'à trouver la rue
Méry (ainsi nommée le 16 mars 1875), qui rejoint
l'hôtel de ville. Joseph Méry (1797-1866), journaliste
et auteur, fut le grand ami marseillais de Dumas : "S'il
existe une fraternité depuis Virgile et Varius : c'est bien
certainement la nôtre" (Dumas à Méry, 25
janvier 1863). La dernière étape dumasienne nous porte
au nord, bien après la Joliette, dans le quartier du Canet
: là, on n'y trouve pas trois mousquetaires, ni quatre d'ailleurs,
mais deux seulement : les petites rues D'Artagnan et Aramis
furent ainsi nommées le 13 mai 1938. On peut s'y faire coiffer
au salon "Un pour tous", avant d'aller se sustenter au restaurant
"Le Jardin des mousquetaires"...
(1) Claude Schopp, Dictionnaire Dumas,
CNRS Edtions, 2010, article "Marseille".
(2) Références tirées du Dictionnaire
historique des rues de Marseille, par Adrien Blès, éd.
Jeanne Laffitte.
Nantes
(Loire-Atlantique, Pays de la Loire) : rue Alexandre Dumas
"Et dArtagnan suivit, sur le faîte des maisons de
Nantes dominées par le château, la ligne tracée
par les rues, comme il eût fait sur un plan topographique ;
seulement au lieu de papier mort et plat, vide et désert, la
carte vivante se dressait en relief avec des mouvements, les cris
et les ombres des hommes et des choses. Au-delà de lenceinte
de la ville, les grandes plaines verdoyantes sétendaient
bordant la Loire, et semblaient courir vers lhorizon empourpré,
que sillonnaient lazur des eaux et le vert noirâtre des
marécages." (D'Artagnan arrête Fouquet dans Le
Vicomte de Bragelonne, lire
l'extrait ici).
Paris (Île-de-France) Rues
dumasiennes
Trois rues dumasiennes dans la capitale, toutes dans l'est parisien.
La plus longue (900 mètres) est la rue Alexandre Dumas
: à cheval sur les XIème et XXème arrondissements,
dans le quartier Sainte-Marguerite-Charonne, elle fut ouverte en 1872,
et prit son nom actuel le 10 février 1875. Il faut croire que
Dumas est populaire dans la corporation des garagistes car on trouve,
comme dans la rue Monte-Cristo à Marseille, un établissement
de ce type au nom dumasien (Garage A. Dumas, au numéro 67).
A l'extrémité ouest de la rue, au numéro 2, un
immeuble arbore sur sa façade un buste de Dumas, surmonté
des titres de quelques uvres de l'auteur gravés dans
la pierre. Noter l'année de naissance erronée (1803
pour 1802). Au rez-de-chaussée, un bistrot, le "Dumas
Café". A l'autre bout de la rue (côté XXème,
quartier Charonne), juste après la belle église Saint-Jean-Bosco
(Dimitrou Rotter, 1938), part à gauche la petite rue Monte-Cristo
(213 mètres), ouverte en 1889 (dénomination la même
année sauf erreur). En revenant vers l'ouest, on trouve, au-delà
de la place de la Nation, dans le XIIème, quartier Picpus,
une petite rue (114 mètres) cachée au milieu de grands
immeubles de logements sociaux et intermédiaires : la rue
D'Artagnan prit le nom du quatrième mousquetaire le 15
septembre 1982 à l'occasion d'une opération de rénovation
urbaine de l'îlot Saint-Eloi. Elle est accessible par un porche
depuis la rue Erard, et se termine en contrebas de la rue du Colonel
Rozanoff, avec laquelle elle communique par une étrange rampe
hélicoïdale. Sur la place dite des trois Dumas,
voir plus bas. Une petite rue para-dumasienne enfin dans le XVIème
arrondissement : la rue Auguste Maquet, parallèle à
la Seine, mesure 112 mètres, fut ouverte en 1898 et reçut
le nom du principal collaborateur
de Dumas le 2 août 1899. Le même Maquet est enterré
au cimetière du Père-Lachaise dans un tombeau qui immortalise
sa soif de reconnaissance, les titres des uvres auquelles il
collabora sous la direction de Dumas étant gravés au
même titre que celles qu'il écrivit ensuite seul.
Dumas
dans le métro
La station de métro Alexandre Dumas tire son nom de la rue
homonyme dont elle est proche et est située à la hauteur
du 111 boulevard de Charonne, à la limite des XIème
et XXème arrondissements. Elle fait partie des 23 stations
de la ligne 2 Nation - Porte Dauphine, achevée en 1903, et
dont le tracé suit celui des boulevards extérieurs.
Anciennement station Bagnolet, ce n'est que le 13 septembre 1970 qu'elle
est rebaptisée Alexandre Dumas, soit deux mois environ avant
le centième anniversaire de la mort de l'auteur. Il s'agit
d'une station dite Guimard, du nom de l'architecte Hector Guimard
(1867-1942), qui conçut les entrées de 167 stations
du métro parisien dans le style art nouveau. Dumas fait partie
des 17 auteurs (les frères Goncourt comptant pour deux) immortalisés
par une station du métro parisien, avec : Rochecouart (Barbès-),
Anatole France, Mabillon, Victor Hugo, Jasmin, Emile Zola (Avenue-),
Louis Aragon (Villejuif-), Etienne Dolet
(Malakoff-Rue-), Raymond Queneau (Bobigny-Pantin-),
Froissart (Saint-Sébastien-), Goncourt,
Voltaire (-Léon Blum), Courteline
(Picpus-), Diderot (Reuilly-)
et Henri Mondor (Créteil-L'Echat-).
Dans les années 2000, à l'occasion du bicentenaire du
métropolitain, la RATP a conçu une série de panneaux
"Histoire(s) de métro", illustrant l'histoire de
certaines stations et de leurs illustres parrains. L'un
d'entre eux est consacré à notre auteur.
Adresses
parisiennes d'Alexandre Dumas
Claude Schopp répertorie 24 adresses de Dumas à Paris
(1). Toutes (sauf une) rive droite, la plupart dans les IIème
et IXème arrondissements. Seules deux plaques évoquent
le souvenir d'un séjour de l'auteur. La plus ancienne de manière
indirecte : au 1 de la place Boïeldieu (anciennement place des
Italiens, face à l'Opéra-Comique), la naissance de Dumas
fils est rappelée au promeneur. Son père
habita les lieux d'avril 1823 à février 1824 ; sa mère,
Laure Labay, dirigeait sur le même palier un petit atelier de
couture. Une autre plaque à l'effigie de Dumas a été
apposée en 2005 sur la façade de la Maison
Dorée, au 20 boulevard des Italiens, évoquant l'histoire
de l'édifice, ainsi appelé en raison de ses balcons
ornementés. Abritant alors un célèbre restaurant
fréquenté par le Tout-Paris, la Maison Dorée
comptait Dumas parmi ses nombreux habitués : celui-ci avait
installé dans des locaux exigus donnant sur la cour carrée
son journal Le Mousquetaire, de novembre
1853 à février 1857. La salle de rédaction se
remplissait l'après-midi d'une foule bruyante et hétéroclite.
Dumas louait par ailleurs dans l'immeuble, avec entrée au 1
rue Laffitte, "une sorte de cabinet presque cénobitique.
Point d'ornements. Pas un tableau ni une statuette. Une petite table
de sapin, recouverte d'un tapis rouge des plus simples. Sur cette
table, un encrier, des plumes, du papier bleu. Çà et
là, trois chaises cannées : c'était tout l'ameublement.
Le seul luxe qui s'y montrât était une manière
de petit vase étrusque dans lequel baignait une rose, ou un
illet de poète, ou une branche de lilas, dernier indice
des idylles qui finissaient" (2). Quant aux 22 autres adresses
parisiennes de Dumas, la plupart sont occupées aujourd'hui
par des immeubles construits postérieurement à son séjour.
Deux adresses enfin ont tout simplement disparu, victimes sous le
Second Empire des percées des axes hausmanniens (30 rue Bleue
et 216 rue Saint-Honoré).
Trois
Dumas pour une place
Située à l'intersection du boulevard Malesherbes
et de l'avenue de Villiers dans le XVIIème arrondissement
(quartier de la Plaine Monceau), l'ancienne place Malesherbes
est devenue place du Général Catroux le 18 octobre
1977, en hommage à Georges Catroux (1877-1969), figure
de la France libre. Dumas père et fils habitèrent
à proximité : le premier eut son dernier domicile
parisien connu au 70 boulevard Malesherbes entre 1866 et 1870.
D'après Mathilde Shaw, "son cabinet de travail était
aussi sa chambre à coucher. Il avait réuni dans
cette
pièce tous ses souvenirs chers de famille et d'amis"
(3). Le deuxième résida non loin, au 98 avenue
de Villiers. Contrairement à une légende assez
répandue, la place Malesherbes/du Général
Catroux ne s'est jamais appelé des trois Dumas. Ce nom
fort plaisant mais qui ne fut jamais qu'officieux est dû
à la présence de trois statues honorant la dynastie
Dumas. A défaut d'une place à leur nom, on trouve
au moins sur les lieux un café "Le Dumas"...
Quant à nos statues, en voici l'historique :
l'uvre majeure de la place reste la
statue d'Alexandre Dumas père et son monumental piédestal.
Inaugurée le 4 novembre 1883, soit 13 ans après la mort
de l'auteur, elle fut financée par une soucription publique
emmenée par un comité dans lequel figuraient Jules Verne,
Victorien Sardou, Emile de Girardin, Pierre-Jules Hetzel ou Alphonse
Daudet, entre autres. Elle est l'ultime uvre de Gustave Doré
(1832-1883), qui fut introduit dans sa jeunesse auprès de Dumas
par Paul Dalloz (1829-1887, propriétaire du Moniteur),
et qui mourut avant l'achèvement du monument, qu'il réalisa
à titre gracieux. Le piédestal fut conçu par
les architectes Joseph-Antoine Bouvard (1840-1920, mort - pour l'anecdote
- à Marly-le-Roi, non loin du château de Monte-Cristo)
et Ulysse Gravigny. La statue représente Dumas en robe de chambre,
assis sur un fauteuil, la plume à la main dans son travail
d'auteur (A). Deux sculptures ornent le piédestal. Devant d'une
part, une touchante allégorie de la lecture (B) rappelle le
succès populaire de l'uvre de Dumas : une jeune femme
lit, elle est entourée à sa droite d'un ouvrier, forgeron
vraisemblablement (pieds nus, il a gardé son marteau à
la main et semble écouter la lecture, sait-il seulement lire
?), et à sa gauche d'un jeune étudiant, penché
sur le livre (sous ses pieds, la signature de Doré). Hommage
au romancier populaire, dans lequel il est difficile de ne pas voir
aussi une référence directe à l'instruction publique,
qui venait d'être rendue obligatoire (Jules Ferry, 1882). Derrière
d'autre part, un beau et fier D'Artagnan assis (C), l'épée
à la main, semble prêt à se lever au premier appel.
Côtés gauche et droit du piédestal, quatre cartouches.
Trois reprennent une sélection de titres d'uvres de Dumas,
classés par genre : romans et nouvelles (supérieur
gauche, F), essais/récits historiques, mémoires et impressions
de voyage (supérieur droit, G), théâtre (inférieur
gauche, E). Le dernier (inférieur droit, D) présente
enfin l'historique du monument.
Vue d'ensemble
(A)
(B)
(C)
(D)
(E)
(F)
(G)
faisant face, à l'autre bout de la place, on trouve la
statue d'Alexandre Dumas fils (1824-1895). De dimension plus
modeste, elle fut inaugurée le 12 juin 1906 et est l'uvre
de René de Saint-Marceaux. Sculpteur vivant dans le quartier
de la Plaine Monceau au tournant du siècle, Saint-Marceaux
(1845-1915) et son épouse Marguerite tenaient boulevard Malesherbes
un salon artistique et mondain que fréquentèrent Ravel,
Debussy, Isadora Duncan, Gabriele D'Annunzio ou Dumas
fils, entre autres. uvre vaporeuse contrastant avec la statue
de Dumas père, elle représente l'auteur au travail,
assis sur un piédestal qu'entourent cinq jeunes femmes, et
sur lequel sont gravés les titres de ses principales uvres.
Le même René de Saint-Marceaux réalisa le tombeau
de Dumas fils, enterré au cimetière de Montmartre.
la troisième et la plus récente uvre est un
monument dédié au général Dumas,
intitulé Fers (C) et signé
du plasticien Driss Sans Arcidet, dit Musée Khômbol.
Commande de la ville de Paris dévoilée le 4 avril 2009,
elle représente deux anneaux, l'un fermé, l'autre ouvert,
qu'une chaîne brisée a séparé, symbolisant
la condition servile du père
d'Alexandre Dumas (né d'une esclave de Saint-Domingue),
et son émancipation. Son érection fait suite à
une campagne de réhabilitation de la mémoire du général,
menée notamment par l'association
des Amis du Général Dumas, laquelle avait proposé
initialement un projet de statue figurant le général
Dumas domptant un cheval, par le sculpteur sénégalais
Ousmane Sow (A), choix qui n'a pas été retenu. Une notice
biographique du général est visible près du monument
(B).
Mais le monument actuel fut d'abord conçu pour remplacer l'ancienne
statue du général Dumas, située sur la
même place. Inaugurée en 1913, elle était l'uvre
d'Alphonse Emmanuel de Perrin de Moncel (1866-1930) et figurait le
général debout, appuyé à un fusil. Cette
uvre en bronze fut fondue en 1942 par les Allemands, suite à
la loi du 11 octobre 1941 du gouvernement de Vichy sur l'enlèvement
des statues métalliques en vue de leur fonte (4). Il en demeure
un cliché dont nous n'avons pas déterminé l'origine
(D), peut-être du à François-Antoine Vizzavona
(1876-1961), photographe du Salon des artistes français, qui
a laissé par ailleurs un cliché d'un groupe de mousquetaires,
bronze du même Perrin de Moncel, habitué dudit Salon
(photo
visible ici, on ne sait ce qu'est devenu le groupe, sans doute
fondu lui aussi).
(1) Dictionnaire Dumas, CNRS Editions,
2010, entrée "Paris".
(2) Philibert Audebrand, Alexandre Dumas
à la Maison d'Or, 1888.
(3) Mathilde Shaw, Illustres et inconnus
: souvenirs de ma vie, Fasquelle, 1906.
(4) Une centaine de statues parisiennes ont alors été
fondues. Même sort pour la statue
d'Alexandre Dumas père à Villers-Cotterêts,
reproduite à l'identique en 2005. La statue de Dumas père
à Paris en revanche ne fut pas déposée.
Saint-Gratien
(Val d'Oise, Île-de-France) : villa Alexandre Dumas
Saint-Gratien fut une des villes de résidence de Dumas. Il
y résida peu après son retour de Naples, de mai à
décembre 1864, dans la Villa Catinat. Celle-ci était
"une jolie maison spacieuse, confortable. Elle se dressait au
milieu d'un vaste jardin semé de grands arbres, coupé
de massifs, figurant assez bien un parc. La propriété
était riveraine du lac d'Enghien" (B. Pifteau in Alexandre
Dumas en bras de chemise, cité par Claude Schopp dans
Quid d'Alexandre Dumas).
Sanary-sur-Mer
(Var, Provence-Alpes-Côte d'Azur) : rue Alexandre Dumas et résidence
Les Mousquetaires
Haut-lieu touristique du Var, Sanary, dont le nom est dérivé
de Saint Nazaire, fait du zèle entre terre et mer : outre une
rue Alexandre Dumas, une résidence est consacrée aux
mousquetaires du roi. Signalons aussi le Musée
Dumas, dédié non pas à l'auteur des Mousquetaires...
mais à Frédéric
Dumas, pionnier de l'exploration subaquatique. Lequel Dumas était
surnommé l'un des "Trois Mousquemers", avec le commandant
Cousteau et Philippe Tailliez, la mémoire du trio étant
célébrée par une plaque commémorative.
Le musée expose des objets et équipements historiques
de chasse et de plongée sous-marine...
Séez,
col du Petit-Saint-Bernard (Savoie, Rhône-Alpes) : plaque
commémorative dédiée au général
Dumas
Le 24 juin 2006, une plaque commémorative a été
dévoilée au Col du Petit-Saint-Bernard par MM. Hervé
Gaymard (vice-président du Conseil général
de Savoie), Renaud Donnedieu de Vabres (ministre de la Culture)
et Claude Ribbe (auteur et président de lassociation
des amis du général Dumas), entourés des
chasseurs alpins. Elle rappelle, 200 ans après la mort du
général Dumas, sa victoire militaire au Petit-Saint-Bernard
en 1794 sur les troupes piémontaises, épisode que
son fils évoque dans Mes
Mémoires, chapitre
IV.
Soisy-sous-Montmorency
(Val d'Oise, Île-de-France) : avenue Alexandre Dumas
Dans le voisinage du lac d'Enghien où Dumas résida en
1864 (voir Saint-Gratien)...
Trouville-sur-Mer
(Seine-Maritime, Haute-Normandie) : rue Alexandre Dumas
Dumas "découvreur et lanceur" de la station balnéaire
normande... "Le temps fit honneur à la parole de nos matelots
: la mer était calme, le vent bon, et, après une charmante
traversée de trois heures, en suivant cette côte pittoresque
du haut de laquelle, seize ans plus tard, le roi Louis-Philippe, à
qui nous venions de faire une si rude guerre, devait, avec tant d'angoisse,
interroger la mer, et lui demander un bâtiment, ne fût-ce
qu'une simple barque pareille à celle que trouva Xerxès
pour traverser l'Hellespont, nos matelots signalèrent Trouville"
(chapitre
CCVI de Mes
Mémoires). Lire aussi Alexandre
Dumas à Trouville, par Claude Schopp.
Vaux-en-Velin
(Rhône, Rhône-Alpes) : rues Alexandre Dumas, Monte-Cristo,
du Chevalier d'Harmental et des Trois mousquetaires
Cette commune de l'est lyonnais, sur le Rhône, ne consacre pas
moins de quatre voies à Dumas et son uvre.
Villers-Cotterêts
(Aisne, Picardie) : rue Alexandre Dumas
Cité natale de Dumas père : "Je suis né
à Villers-Cotterêts, petite ville du département
de lAisne, située sur la route de Paris à Laon,
à deux cents pas de la rue de la Noue, où mourut Demoustiers,
à deux lieues de la Ferté-Milon, où naquit Racine,
à sept lieues de Château-Thierry, où naquit La
Fontaine." (Mes
Mémoires). Voir Dumas et Villers-Cotterêts,
le Musée Alexandre Dumas de Villers-Cotterêts,
et La statue
de Dumas revient à Villers-Cotterêts.
Autres rues Alexandre Dumas en France
Alsace Bas-Rhin : Strasbourg. Haut-Rhin : Mulhouse, Wittenheim. Autres
rues dumasiennes : rue des Trois Mousquetaires à Staffelfelden
(Haut-Rhin).
Aquitaine Gironde : Arcachon (allée), Blanquefort, Cenon, Gradignan,
Libourne (*), Mérignac, Saint-Médard-en-Jalles, Sainte-Eulalie,
La Teste-de-Buch. Landes : Dax, Saint-Pierre-du-Mont. Lot-et-Garonne
: Casteljaloux, Marmande, Le Passage, Pont-du-Casse. Pyrénées-Atlantiques
: Lescar (allée). Autres rues dumasiennes : rue des Mousquetaires
à Anglet (Pyrénées-Atlantiques, allée), Le Haillan
(Gironde), Lescar (Pyrénées-Atlantiques), Soulac-sur-Mer (Gironde),
Saint-Antoine-de-Breuilh (Dordogne, impasse), Saint-Paul-lès-Dax
(Landes, chemin), La Teste-de-Buch (Gironde, allée). Rue Porthos
à Mont-de-Marsan (Landes), Pau (Pyrénées-Atlantiques).
Midi-Pyrénées Gers : Auch. Haute-Garonne : Bagnères-de-Luchon (avenue),
Blagnac, Portet-sur-Garonne. Hautes-Pyrénées : Pierrefitte-Nestalas,
Tarbes. Lot : Carmaux (chemin), Gramat. Tarn : Castres, Rabastens
(impasse). Tarn-et-Garonne : Montauban. Autres rues dumasiennes
: rue d'Artagnan à Auch (Gers), Camalès (Haute-Pyrénées,
route), Fleurance (Gers, avenue), Mirande (Gers), Montauban (Tarn-et-Garonne,
impasse), Nogaro (Gers), Pibrac (Haute-Garonne), Toulouse (Haute-Garonne),
Saint-Gaudens (Haute-Garonne, place), Vic-en-Bigorre (Haute-Pyrénées,
route). Chemin de Monte-Cristo à Pibrac (Haute-Garonne). Rue
des Mousquetaires à Auch (Gers), Condom (Gers, avenue), Fleurance
(Gers, lotissement), Montréal (Gers), Nogaro (Gers), Pamiers (Ariège,
impasse), Ramonville-Saint-Agne (Haute-Garonne). Rue Porthos à
Seysses (Haute-Garonne).
Nord-Pas-de-Calais Nord : Auby, La Chapelle-d'Armentières, Coudekerque-Branche,
Dunkerque, Faches-Thumesnil, Gravelines, Haulchin, Lille (place), Ronchin,
Saint-Saulve, Tourcoing. Pas-de-Calais : Arras (voie), Béthune,
Boulogne-sur-Mer, Carvin, Étaples, Gosnay, Haisnes, Hénin-Beaumont
(boulevard), Liévin, Mazingarbe, Vendin-le-Vieil. Autres rues
dumasiennes : rue des Trois Mousquetaires à Gosnay (Pas-de-Calais).
Rue D'Artagnan à Gosnay (Pas-de-Calais), Lille (Nord).
En photo : place Alexandre Dumas et Rue d'Artagnan, non loin d'une "Villa Aramis"
Outre-Mer Guadeloupe : Saint-François. La Réunion : Saint-Denis.
Pays de la Loire Loire-Atlantique : La Baule-Escoublac (avenue), Le Croisic, Nantes,
Saint-Nazaire. Maine-et-Loire : Le Plessis-Macé (cour), Montsoreau
(quai). Mayenne : Louverné. Sarthe : Changé,
La Chapelle-Saint-Aubin, Le Mans. Vendée : Le Château
d'Olonne (impasse), Montaigu, La Roche-sur-Yon (impasse).
Cap-Haïtien
(Nord) : collège Alexandre Dumas fils
Nul espoir pour le promeneur de tomber sur une rue Dumas au Cap-Haïtien
(Kapayisyen en créole), puisque les rues sont nommées
simplement par des chiffres (est-ouest) et des lettres (nord-sud).
On trouve cependant en plein centre un Collège Alexandre Dumas
fils. Il s'agit d'une de ces innombrables institutions privées
- de qualité très variable - qui font florès
en Haïti, profitant de la faiblesse des établissements
publics. La façade est égayée d'un portrait,
mais il y a confusion : celui-ci est une copie (symétriquement
renversée) d'un pastel d'Eugène Giraud de 1842 représentant
Dumas père (et non fils, voir la galerie Portraits
de Dumas dans notre Photothèque).
A moins - nous sommes en Haïti - que l'on considère que
le "père" soit en réalité le "fils"
(celui du général), et que le "fils" soit
le "petit-fils". Vous suivez ?
Jérémie et La Guinaudée
(Grande Anse) Trois
Dumas et autres poètes à Jérémie
"Jérémie, cité des poètes",
lit-on en arrivant en avionnette sur la petite aérogare de
la capitale de la Grande Anse. Plusieurs auteurs y naquirent (2) :
Jean-Fernand Brierre (1909-1992), Etzer Vilaire (1872-1951), René
Philoctète (1932-1995), Émile Roumer (1903-1988), qui
figurent, avec Alexandre Dumas père (A), sur un étrange
monument hélicoïdal, construit en 2003 sous Aristide
(il a beaucoup souffert depuis), place Dumas, au centre de
la ville. C'est en effet à proximité, au lieu-dit La
Guinaudée, qu'est né le
général Dumas, premier représentant de la
dynastie des trois Dumas. Il est figuré par un buste
(B) trônant sur la place, son souvenir étant aussi rappelé
par une plaque commémorative (C) installée en
2005 à l'initiative de l'association des trois Dumas, de Villers-Cotterêts.
Il existe aussi à Jérémie, rue Borde, un Hôtel
des Trois Dumas, "hôtel-musée tellement la partie
installée dans la vieille bâtisse n'a pas changé
depuis pratiquement un siècle" (1). A notre passage en
février 2009, il était malheureusement fermé
pour travaux.
(1) Guide Haïti, Petit Futé,
2006.
(2) Quant à la littérature haïtienne d'aujourd'hui,
elle connaît un regain de vitalité avec des auteurs au
succès croissant, tels Lyonel Trouillot, Dany Laferrière,
ou Jean-Claude Fignolé, entre autres.
(A)
(B)
(C)
Là où tout a commencé
Loin de tout (1), on rejoint La Guinaudée (ou Guinodée)
depuis Jérémie en traversant le vieux pont à
haubans qui emjambe la Grande Anse, puis en remontant sur quelques
kilomètres le chemin jusqu'au au village de Latibolière.
A gauche, un panneau commémoratif rappelle le lieu de
naissance de Thomas-Alexandre Davy de la Pailleterie (1762-1806),
père d'un auteur "qui devint très célèbre
en France", fils du marquis Alexandre-Antoine Davy de la Pailleterie
(1714-1786) et de sa concubine et esclave Césette Dumas (années
de naissance et de décès non établies). Descendre
le chemin au pied du panneau pour rejoindre la Guinaudée, la
traverser à gué et remonter le morne qui s'offre à
vous. Au somment, l'emplacement de l'ancienne habitation Madère,
où naquit le premier des
trois Dumas.
(1) Pour les aspirants pèlerins dumasiens, trois itinéraires
possibles pour rallier Jérémie depuis Port-au-Prince
:
l'avionnette (45 minutes) ;
le bus via Les Cayes (une quinzaine d'heures au bas mot, la portion
Les Cayes-Jérémie étant particulièrement
difficile) ;
plus agréable à condition d'avoir le temps de faire
quelques haltes : prendre le bus jusqu'à Tiburon via Les Cayes
et Port-à-Piments, puis le canot jusqu'aux Irois, enfin le
bus ou un moto-taxi jusqu'à Jérémie, par Chambellan
et Marfranc.
Pondichéry
(territoire de -) : rue Dumas (Ø)
Acceptons le principe selon lequel toute personne connaissant Pierre-Benoît
Dumas (1) connaît aussi Alexandre Dumas, mais que l'inverse
est nettement moins fréquent. On en déduit que les
édiles de Pondichéry n'ont pas rendu service à
l'ancien gouverneur du comptoir français en omettant son
prénom sur la plaque de la rue Dumas : combien de promeneurs
(la ville est touristique) prennent cette rue Dumas pour un hommage
à l'auteur des Trois
mousquetaires ? L'écrasante majorité sans aucun
doute. Ceci dit il faut reconnaître que cela nous arrange
un peu, car nous n'avions pas d'autre rue Dumas à vous proposer
dans le sous-continent indien !
(1) 1668-1745, successeur de Dupleix en Inde et de La Bourdonnais
dans l'Océan Indien, il fut gouverneur de Pondichéry
et de Bourbon (aujourd'hui La Réunion).
Naples
(Campanie) : via Alessandro Dumas padre
Cette petite rue Alexandre Dumas célèbre le souvenir
de la période "napolitaine" de l'écrivain.
Après avoir tiré de son premier voyage à Naples
en 1835 un récit de voyage (Le
Corricolo), Dumas retourne en 1860 dans la cité parthénopéenne
: il y restera 4 ans et y écrira La
San Felice. Proche de Garibaldi, celui-ci le nomme directeur des
fouilles et des musées. Il logera dans le palais de Chiatamone,
aujourd'hui disparu. C'est à peu près à son emplacement
que se trouve la via Alessandro Dumas, dans le quartier de Santa Lucia
(officiellement San Ferdinando), près du Castel dell'Ovo.
Via Alessandro Dumas, via Alexandre Dumas Campanie : Bacoli (Naples), Trentola-Ducenta (Caserte, via
Dumas). Emilie-Romagne : Reggio d'Emilie. Latium : Rome
(via dei Dumas). Lombardie : Milan (via dei Dumas). Sardaigne
: Bolotana (?) (Nuoro, vico Dumas). Sicile : Belpasso (Catane),
Favara (Agrigente), Misilmeri (Palerme), Villafranca Tirrena (Messine).
Tanger
(Tanger-Tétouan) : rue Alexandre Dumas
"Comme nous débarquions, le muezzin appelait les fidèles
à la prière, et sa voix, pleine, sonore et impérative
comme doit être celle de tout interprète d'une religion
qui relève du sabre, après avoir plané sur la
ville, arrivait jusqu'à nous. Le port proprement dit était
à peu près vide, deux ou trois bâtiments espagnols
étaient en chargement, voilà tout ; l'équipage
dialoguait avec les Marocains à l'aide de la langue sabir,
ce singulier composé de grec, d'italien et de français
avec lequel on peut faire le tour de la Méditerranée."
Lire l'arrivée
à Tanger de Dumas, dans Le
Véloce.
Rotterdam
(Hollande-Méridionale) : Dumasstraat (*)
Située dans un quartier dont la toponymie est à thématique
littéraire, la Dumasstraat voisine avec : Moliereweg, Petrarcastraat,
La Fontainestraat, Racinestraat, Corneillestraat, Dickensstraat, Zolaweg,
Dantestraat, et d'autres encore...
Venlo
(Limbourg) : Dumasstraat (*)
La jolie petite Dumasstraat de Venlo... Résidentielle et fleurie,
on doit s'y sentir bien pour lire La
Tulipe noire l'hiver au coin du feu.
Alexandre Dumasstraat Gueldre : Arnhem. Tunisie
Tunis
(gouvernorat de -) : ancienne rue Alexandre Dumas
Tunis avait sa rue Alexandre Dumas pendant le protectorat français,
dont témoigne cet extrait d'un plan
de 1952, établi par J. Vannay (imprimerie Ch. Weber &
Cie, Tunis), entre les avenues de Londres et de Madrid. Elle fut renommée
rue
Ben Seniour, voie dont elle constituait initialement et en partie
le prolongement.
Rue Alexandre Dumas Sfax (gouvernorat de -) : Sfax. Sousse (gouvernorat de -) :
Sousse.